Fiche
Titre | Vice Versa |
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Réalisateurs | Pete Docter, Ronaldo Del Carmen |
Scénaristes | Pete Docter, Meg LeFauve, Josh Cooley |
Voix (VO) | Amy Poehler, Phyllis Smith, Richard Kind, Bill Hader, Lewis Black, Mindy Kaling, Kaitlyn Dias, Diane Lane, Kyle MacLachlan |
Voix (VF) | Charlotte Le Bon, Mélanie Laurent, Pierre Niney, Marilou Berry, Gilles Lellouche |
Titre original | Inside Out | Date de sortie | 17 / 06 / 2015 |
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Pays | États-Unis | Budget | – |
Genre | Animation, Comédie, Drame, Famille | Durée | 1h 34 |
Au Quartier Général, le centre de contrôle situé dans la tête de la petite Riley, 11 ans, cinq Émotions sont au travail. À leur tête, Joie, débordante d’optimisme et de bonne humeur, veille à ce que Riley soit heureuse. Peur se charge de la sécurité, Colère s’assure que la justice règne, et Dégoût empêche Riley de se faire empoisonner la vie – au sens propre comme au figuré. Quant à Tristesse, elle n’est pas très sûre de son rôle. Les autres non plus, d’ailleurs… Lorsque la famille de Riley emménage dans une grande ville, avec tout ce que cela peut avoir d’effrayant, les Émotions ont fort à faire pour guider la jeune fille durant cette difficile transition. Mais quand Joie et Tristesse se perdent accidentellement dans les recoins les plus éloignés de l’esprit de Riley, emportant avec elles certains souvenirs essentiels, Peur, Colère et Dégoût sont bien obligés de prendre le relais. Joie et Tristesse vont devoir s’aventurer dans des endroits très inhabituels comme la Mémoire à long terme, le Pays de l’Imagination, la Pensée Abstraite, ou la Production des Rêves, pour tenter de retrouver le chemin du Quartier Général afin que Riley puisse passer ce cap et avancer dans la vie… |
Critique
Vice Versa est sans doute le projet le plus excitant de Pixar depuis un certain nombre d’années, le studio s’étant alors davantage fait remarquer pour ses suites plutôt que ses films originaux et ça ne va pas s’arranger quand on regarde leurs prochains projets : Le Monde de Dory, Toy Story 4, Les Indestructibles 2 et Cars 3.
Basé sur une idée toute conne (illustrer le fonctionnement de l’esprit en personnifiant les émotions), l’efficacité de cette dernière s’avère redoutable à l’écran, au point même que j’ai été surpris par la force des scénaristes pour avoir réussi à faire un melting-pot de tout ce qui a trait à l’esprit comme le subconscient sans jamais nuire à l’histoire, et mieux même, en faire beaucoup de traits d’humour tout en n’oubliant pas de mettre en place des moments émouvants. Évidemment, ces traits d’esprit risquent de passer par-dessus la tête de nos enfants à moins qu’ils ne soient des clones d’Einstein. Bref, pas de dépaysement, Pixar ayant toujours été très bon pour proposer deux niveaux de lecture.
Pixar ne se renouvelle pas
Après, c’est toujours le même problème chez les Pixar. Le film manque cruellement d’ambition et ne fait que proposer une aventure en circuit fermé alors que la plupart de ses concurrents en profitent pour partir dans des délires (Moi, moche et méchant) ou dans l’épique (Dragons) sans oublier les Disney qui arrivent à cumuler les deux avec Les Nouveaux Héros. Du coup, je me sens toujours un peu frustré quand je regarde un Pixar. Je ressens toujours ce côté « je suis en train de regarder un film pour mioches ». C’est un peu bête, je sais, vu que c’est UN film pour mioches, mais je ne ressens pas ça avec Moi, moche et méchant ou Dragons. De toute façon, et je sens que je vais me faire taper dessus, Pixar ne m’a jamais fait rêver à l’exception de WALL-E et Là-haut (et je les ai tous vu).
C’est marrant, j’arrive à peine au quatrième paragraphe et je n’ai déjà plus rien à dire. Si ce n’est pas un symbole, ça. En marquant une pause, je me rends compte de ce qui me dérange avec Vice Versa. J’ai beaucoup ri, j’ai été ému, mais au final, je n’ai été aucunement surpris. Attention, il y a des passages dans le film que j’ai trouvé très bon comme le studio ou l’ami de Riley, mais la trame ne m’a jamais surprise. Tout est prévisible de bout en bout (pourtant, je n’ai vu aucune bande-annonce – véridique) jusqu’à la morale. Le problème de Vice Versa, c’est qu’il est un Pixar. Si la forme change, le fond reste systématiquement le même. C’est un peu dommage que le studio soit incapable de se renouveler. Mais en même temps, ne dit-on pas : « Pourquoi changer une formule qui gagne ? ».
Naître, un moment de… bonheur
Ce qui m’a beaucoup fait marrer dans le film, c’est sa ficelle un peu facile. Celle de la première image du film. Celle de la naissance de la première émotion. Sérieux… La joie ? Tu ne te foutrais pas un peu de ma gueule, Pixar ? Tout le monde sait que la naissance, c’est un moment qui se passe mal. On est tous venus au monde en chialant et en hurlant. C’est un moment de douleur et de souffrance. 😭
Passons au paragraphe « je raconte ma life ». Fallait vraiment que je le note quelque part pour pouvoir m’en rappeler. Allons-y, façon journal intime.
Paris, le dimanche 14 juin 2015
J’ai été voir Vice Versa avec ma compagne et pendant la séance, nous avons été choqués par le rire le plus aigu que nous avons jamais entendu de notre vie. Un rire agaçant qui survient à chaque blague du film, même les plus misérables (celles où le reste de la salle reste impassible). Exaspérée au bout du 46ème rire alors que la séance n’a commencé que depuis une demi-heure, ma copine finit par se retourner et sur son visage, je pouvais alors lire de la stupeur. Un genre de stupeur proche de celle qu’un individu aurait en découvrant un chat en train de se reproduire avec un chien. Je lui demande donc pourquoi. Elle me chuchote alors : « Ce n’est pas une fille… C’est un mec. ». Boum ! Le plus gros twist de l’histoire du cinéma depuis L’Empire contre-attaque. Je suis alors resté estomaqué pendant tout le reste de la séance.
Par Christophe Menat, le , en direct depuis l’esprit de Riley.
Conclusion
Pour ma part, Vice Versa est le meilleur Pixar depuis Là-haut. Drôle et intelligent, c’est un petit bijou sauf qu’il souffre de tous les défauts inhérents à un Pixar. Un manque cruel d’ambition dans sa narration, préférant se concentrer sur une aventure plus humaine, mais qui, au final, fait que le film ne sort pas du lot des Pixar précédents.
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7/10 |