Une série B comme on les aime
Fiche
Titre | Underwater | Titre VO | – |
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Réalisateur | William Eubank | Scénaristes | Brian Duffield, Adam Cozad |
Acteurs | Kristen Stewart, T.J. Miller, Jessica Henwick, Vincent Cassel, Mamoudou Athie | ||
Date de sortie | 08 / 01 / 2020 | Durée | 1h 35 |
Genre | Action, Drame, Horreur, Mystère, Thriller | Budget | 50 / 80 000 000 $ |
Une équipe de chercheurs sous-marins doit se mettre à l’abri après qu’un tremblement de terre ait dévasté leur laboratoire souterrain. |
Critique
Ah ben ça, c’est de la bonne came. Malgré des critiques peu recommandables, un je-ne-sais-quoi me poussait à aller voir le film. Peut-être une envie de cinéma combinée avec une programmation peu excitante. Quoiqu’il en soit, je suis allé voir Underwater avec la quasi-certitude (le fameux 99,99 %) que j’allais visionner un film très moyen, pour ne pas dire mauvais. Eh bien, pas du tout.
95 minutes, et pas une de plus
Underwater, c’est un de ces films où j’en ressors avec l’envie de gueuler : « Mais putain, c’était bon ! Comment peut-on le déchirer comme ça ? ». La durée du film est ultra-short avec seulement 95 minutes au compteur et ça change des films qui font tous plus de deux heures sans forcément avoir des trucs à raconter. Spéciale dédicace à The Irishman.
Dans Underwater, ce sont 95 minutes de bonne intensité. Le plus drôle, c’est la scène d’ouverture. Un bon coup de flippe, mais pas dans le bon sens. À ce moment-là, je me disais : « Oh merde, on va avoir encore un des huis-clos tournant autour de la psyché du personnage principal et où on se fait chier comme un rat mort. ». Comme pour remuer le couteau dans la plaie (m’en fous, ça me fait rien, je suis mort comme le rat), la voix-off balance des platitudes donnant envie de zapper.
Voyage au bout de l’océan
Boum ! Je n’en dis pas plus, mais là, on va carrément dans le grand huit qui ne s’arrête jamais. Enfin si, pendant un court moment pour approfondir le background de l’héroïne. Un passage que j’ai cependant trouvé totalement inutile. Okay, ça prend juste cinq minutes, mais c’était mièvre en plus de casser le rythme. Surtout qu’on avait bien compris ce dont il en retournait. C’est typiquement le passage hollywoodien où on explique les non-dits pourtant évidents.
J’ai également adoré l’ambiance. Les combinaisons que portent les personnages ne feraient pas tâche dans une adaptation cinématographique de Starcraft. Les passages sont l’eau sont bien retranscrits. C’est sombre et la profondeur de champ est minime, mais on voit quand même ce qui se passe. Bref, je me suis cru au fond de l’océan.
En soi, avec le recul, je ne suis pas surpris par cet amour parce que le film rappelle énormément (beaucoup trop, on pourrait dire) Alien, le huitième passager. Un de mes films préférés de tous les temps. Même sensation anxiogène. Dynamique de groupe similaire. Quelques morts marquantes. Ça pousse même le vice à nous offrir l’héroïne en petite culotte durant le final. Alors si on me prend par les sentiments…
Film de monstres généreux
Bref, malgré cette sensation de copier-coller du chef d’œuvre de Ridley Scott (bizarrement pas désagréable), je n’avais pas envie de bouder mon plaisir, car Underwater fait partie de cette catégorie trop rare du film de monstres. En plus, à défaut d’être original, il se paye le luxe d’être réussi. Même l’humour lourdingue typique de T.J. Miller, le réalisateur William Eubank arrive à l’intégrer intelligemment au récit pour conserver une ambiance flippante. Non, mais sérieux, il y avait des passages où je n’étais pas rassuré (et c’est très rare).
Pour couronner le tout, le film a un budget plus qu’appréciable oscillant entre 50 et 80 millions de dollars. Du coup, le film est généreux visuellement. Les monstres sont vraiment de la partie jusqu’à ce climax hors norme (et ce n’est pas peu de le dire). C’est alors désolant de voir l’énorme flop au box-office avec un premier week-end à seulement 7 millions… Ce n’est pas un tel score qui va encourager le genre. En tout cas, pauvre Kristen, entre Underwater et Charlie’s Angels… Il est loin le temps de Twilight.
Par Christophe Menat qui l’aime de plus en plus ce film, à chaque fois qu’il y pense, au point de rajouter un point à la note de départ.
Conclusion
Je pourrais facilement défoncer Underwater en disant qu’il ne s’agit que d’un simple remake d’Alien, le huitième passager transposé dans les profondeurs de l’océan. Mais je n’ai pas envie, car j’ai vraiment pris du plaisir (et j’ai même flippé). M’enfin, ce n’est pas tous les jours qu’on a un film de monstres généreux avec une ambiance marquante, des effets visuels sympathiques et un casting tenant la route. Le must demeure son excellent rythme bien aidé par une durée courte où (presque) rien n’est de trop. Premier (et inattendu, de surcroît) coup de cœur de l’année. Pas mal pour un film Disney. Oh, ça va, j’ai le droit de faire un petit troll. |
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+
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8/10 |