Critique : Traquée

À la même période, l’année dernière, sortait, également sur Disney+, la péloche horrifique Barbare. Un bijou cassant les codes du genre tout en réservant un paquet de surprise aux spectateurs. Si j’en parle, c’est parce qu’un an plus tard, Traquée (encore un changement de titre pourri par rapport à l’original) remet ça.

Derrière ce titre, une simple histoire d’home invasion avec des extra-terrestres. Bref, on navigue sur un territoire connu même si j’ai bien l’impression que les histoires de ce style ont disparu des écrans récents. Toutefois, à la manière de Barbare, au lieu de se cantonner à faire durer une histoire de meuf voulant faire un gros dodo parce qu’elle a eu une journée de merde au taf mais qui ne pouvant point, la faute à un mécréant s’étant faufilé dans sa baraque, Traquée se renouvelle dans les péripéties tout en gardant de l’efficacité, une crédibilité (on évite le cliché du « il n’y a pas de réseau, ici » pour justifier l’isolement) et un intrigant fil conducteur concernant le passé de son héroïne.

C’est moi la chef !

Tiens, en parlant d’elle. Cette dernière est jouée par Kaitlyn Dever, la plus jeune des filles Baxter dans la sitcom C’est moi le chef !. Franchement, vu son jeu dans la sitcom (et son physique banal, j’avoue), je n’étais pas rassuré à l’idée de la voir tenir tout un long-métrage sur ses épaules. Pour le coup, elle m’a remis à ma place.

Au niveau de la réalisation, Brian Duffield s’y colle. C’est seulement son deuxième long-métrage, mais il a déjà écrit des films d’horreur sympathiques comme The Babysitter (2017), Underwater (2020) et Love and Monsters (2020). Les effets spéciaux sont convaincants, certains plans sont superbes (notamment, dans le climax) et, surtout, il y a une vraie volonté d’offrir des moments forts. Comprendre par là qu’on n’est pas dans un délire façon Les Dents de la Mer où le méchant est gardé dans l’ombre jusqu’au final histoire de compenser un budget dérisoire. Au contraire, le méchant apparaît très vite. Des scènes d’action avec un visuel surfant sur le style ET des années 70 comme Rencontres du troisième type s’accumulent avec pas mal de moments forts.

Mon seul regret réside que l’exploration du passé de l’héroïne n’a pas autant provoqué d’émotions que j’espérais malgré une bonne entame. Aussi, on peut noter quelques moments d’essoufflement. Il faut dire qu’avec une quasi absence de dialogues, ce n’est pas facile de garder l’attention du spectateur même si c’est court.