Critique : Titanic (3D)

« C’était le vaisseau des rêves »

Fiche

Titre Titanic
Réalisateur James Cameron
Scénariste James Cameron
Acteurs Leonardo DiCaprio, Kate Winslet, Billy Zane, Kathy Bates, Bill Paxton, Gloria Stuart, Frances Fisher
Titre original Date de sortie 4 avril 2012
Pays États-Unis Budget 200 000 000 $
Genre Aventure, Catastrophe, Drame, Histoire, Romance Durée 3h 14
Southampton, 10 avril 1912. Le paquebot le plus grand et le plus moderne du monde, réputé pour son insubmersibilité, le « Titanic », appareille pour son premier voyage. Quatre jours plus tard, il heurte un iceberg. A son bord, un artiste pauvre et une grande bourgeoise tombent amoureux.

Critique

« C’était le vaisseau des rêves ». Une réplique me faisant encore frissonner des années après sa sortie. Le public est entré en osmose avec les rêves de James Cameron et son Titanic. Le rêve d’une histoire d’amour universelle marquée par la démesure n’ayant d’égale que le monstre technique que représentait le vaisseau supposé insubmersible. Cent ans après le naufrage, quinze ans après sa sortie au cinéma, le Titanic est-il toujours ce vaisseau des rêves ?

Je ne reviendrais pas sur le phénomène Titanic au niveau des recettes et du box-office ou des Oscars, la featurette disponible à la fin de l’article le fait très bien, je vous encourage vivement à la regarder même si vous n’avez pas encore revu Titanic. Ce qui nous intéresse aujourd’hui est de savoir si le film est toujours aussi poignant qu’il l’avait été quinze ans auparavant et la valeur de la 3D.

La plus grande histoire d’amour de tous les temps

Titanic et moi, c’est une belle histoire que je partage avec des millions de spectateurs autour du globe. L’histoire de Jack et Rose. Une histoire que chacun d’entre nous avons rêvé vivre un jour. Une histoire prenant aux tripes, faisant frissonner rien qu’en se remémorant les plans les plus vivaces. Car il y a eu un avant et un après Titanic pour les histoires d’amour. Si William Shakespeare avait révolutionné le monde romantique avec son Romeo & Juliette, James Cameron l’a de nouveau bouleversé. Si les films catastrophes devaient avoir un maître, ils l’ont trouvé en 1997. Titanic, le long-métrage qui a dégoûté le genre à tel point qu’il est devenu rare de nos jours. Encore aujourd’hui, on ne trouve pas d’égal à ce monstre sacré du cinéma.

Après le visionnage du film, on est soufflé par le talent de James Cameron pour avoir réussi à faire d’une histoire facilement plan-plan, la plus grande histoire d’amour ayant jamais existé couplé avec un film catastrophe impressionnant, même 15 ans après sa sortie. La partie naufrage est un moment tragique avec une puissance émotionnelle que j’avais oubliée. J’étais tout crispé. Même si je connaissais le déroulement, je ne pouvais pas m’empêcher de m’arrêter de respirer pour les personnages. Cette partie va crescendo et multiplie les plans cultes autant au niveau de la réalisation que de l’impact émotionnel s’en dégageant. Non, il n’y a pas photo pour réussir les scènes d’actions, il faut au préalable réussir à nous unifier aux personnages pour que notre empathie soit le plus exacerbée possible.

Rose et Jack

En posant une histoire simple de lutte des classes, d’amour entre deux jeunes adultes accompagné d’un sens de la démesure représenté par le Titanic, James Cameron livre une œuvre ultra efficace. Qui n’est pas tombé amoureux de la belle Rose ou du beau Jack ? En tout cas, je plaide coupable. Rose représente mon premier grand amour au cinéma. Ses cheveux roux, ses mimiques et surtout sa beauté. On ne saura que saluer le grand talent de l’équipe du film pour faire de Rose, la femme fantasmée, fragile et forte à la fois.

En face, Jack n’est pas non plus en reste avec son personnage de pauvre voyageur. Un garçon ayant fait vibrer les filles du monde entier à tel point qu’elle tuerait pour être à la place de Rose. La fameuse séquence du dessin nu demeure toujours aussi érotique et romantique surtout via la réalisation de James Cameron multipliant les plans sur les yeux des personnages. Mais la plus romantique de tous est la première scène du baiser sur la pointe du Titanic sur la chanson de Céline Dion.

Je l’avais oublié mais Titanic, c’est trois films en un ce qui explique qu’on ne s’ennuie jamais sur plus de 3h. D’une part l’histoire d’amour à la Romeo & Juliette que Cameron affectionne (il la reprendra pour Avatar), de l’autre, le plus grand film catastrophe de tous les temps mais aussi un « documentaire » via la véritable plongée sous-marine à la découverte du Titanic submergée. Une partie que j’avais occultée avec le temps sauf pour le plan sous l’eau où on découvrait le visage blanc d’une poupée usée par le temps.

Bref, Titanic, c’est un voyage inoubliable et à tous les coups, il réussit l’exploit de me faire pleurer à la fin.

Conversion en 3D

Pour la 3D, il faut rappeler que c’est le bonhomme qui a installé la 3D (à défaut de l’avoir inventé) et ça, on ne pourra pas lui retirer. Cette même 3D qui a fait d’Avatar le succès monstrueux qu’il a été. Car en plus d’être le nouveau film de James Cameron, il était aussi le premier à utiliser la 3D actuelle (ce qui explique ses recettes plus élevées que celles de Titanic mais j’avais dit que je n’en parlais pas). S’en est suivi une flopée de films estampillés 3D mais la plupart du temps, il ne s’agissait pas d’une vraie 3D mais d’une conversion post-production pour le résultat catastrophique qu’on connaît et il était devenu monnaie courante de critiquer ces conversions jusqu’au jour où le maître de la 3D s’y mettait pour.

Mais qu’est-ce qu’il fout ? Après avoir critiqué pendant des années, voilà qu’il s’y attelle aussi… Après avoir sorti l’argument flouze (est-ce réellement valable quand on connaît sa fortune ?), la bande-annonce a mis tout le monde sur le cul. Et si finalement Cameron démontrait au monde comment convertir un film en 3D ? Est-ce le cas pour la totalité du film ? D’ailleurs, en passant, je vous invite à lire la featurette à la fin pour davantage d’informations sur le procédé conversion 3D employé par James Cameron sur Titanic.

Nouveau standard

Quelle claque la 3D ! James Cameron a de nouveau installé un standard. Il démontre ici comment réussir la conversion d’un film de la meilleure des manières. À tel point qu’on pourrait même douter que le film n’ait pas été tourné en 3D tant la qualité de cette conversion écrase celle de la concurrence. Et ce constat s’affirme avec des lunettes passives ! Je n’ose imaginer que ça peut donner avec des lunettes actives. En tout cas, comptez sur moi pour vous faire un test lors de la sortie du blu-ray. D’ailleurs, j’espère qu’ils ne vont pas trop traîner pour le sortir surtout avec plein de bonus parce que j’ai paumé mon DVD, moi.

J’ai été soufflé par le souci de détails. Comme vous pouvez le voir dans la featurette sur la conversion. L’obsession du détail de Cameron a obligé ses esclaves à se surpasser et le résultat s’en ressent. Le cas le plus flagrant concerne les particules d’eau donnant l’impression que le film a été pensé pour la 3D (les gouttes se jettent sur l’écran). Le plan le plus impressionnant est à décerner à celui dans les couloirs du Titanic dans le même style que Kubrick avait fait pour son Shining dans les couloirs de l’hôtel Overlook.

Même la séquence culte du premier baiser trouve une nouvelle vie. J’étais dubitatif quant à l’intérêt de convertir un film tourné en 2D et non pensé pour la 3D mais on ne peut que saluer le résultat final et avouer que James Cameron avait raison : Titanic est un film parfait pour la 3D ! Le must, c’est que cette 3D ne prend jamais le pas sur l’histoire, elle la sublime en intégrant encore plus le spectateur qu’il n’était possible avec le monde plat.

Souci du détail

En parlant de souci de détails, il y a une anecdote : quelques années auparavant, James Cameron a reçu un mail « désagréable » d’un astrophysicien qui soulignait que le ciel étoilé après la chute du Titanic (lorsque Rose regarde le ciel allongé sur le radeau flottant) n’était pas correcte car la position des étoiles n’était pas bonne. Dire ça à un obsédé du détail équivaut à le rendre fou. Je n’ose pas imaginer la joie de Cameron quand il a pu refaire le film en 3D et bien sûr, il n’a pas oublié de refaire le ciel pour avoir le même qu’il y avait cette nuit-là, le 15 avril 1912 à 4h20. C’est le seul changement technique majeur du Titanic 2012.

On l’oublie souvent mais en plus de la conversion 3D, le film a aussi connu un rehaussement en 4K (deux fois la HD en effet, la 3D dédouble l’image donc pour obtenir un film 3D en HD, il faut donc multiplier par deux la résolution). Et ce rehaussement change aussi le film, on peut observer de nombreux détails ayant échappé à nos regards lors des précédents visionnages (après avoir vu le film pour la cinquième fois, j’ai pu découvrir de nouveaux éléments rendant le film encore plus impressionnant surtout au niveau des décors).

Petit coup de vieux

Malgré tout, si les décors sont sublimés, les effets spéciaux deviennent plus visibles. Par exemple lors d’un long plan séquence sur le Titanic, on voit bien que les passagers sont des personnages en image de synthèse (animation foirée). Dommage que pour ce coup-là, Cameron n’ait pas fait son George « je refais mon Star Wars toutes les décennies » Lucas. L’effet le plus moche est à décerner à Rose et Jack essayant d’échapper à une vague d’eau lors d’un plan au ralenti. On voit bien qu’il s’agit de cascadeurs de la même corpulence dont on a rajouté le visage des acteurs par image de synthèse, la 3D accentue même cette laideur. Heureusement, il ne s’agit que de rares événements sur les 3h14 tout de même.

Conclusion

Titanic est le film préféré de votre serviteur en égalité avec la trilogie de Le Seigneur des Anneaux, malgré les années qui passent, le film ne prend pas une ride.

Et si finalement le film de l’année 2012 n’était pas Avengers, ni The Dark Knight Rises mais tout simplement l’Insubmersible, le vaisseau des rêves, le Titanic ?

+ – Expérience inoubliable – Quelques effets spéciaux rendus visibles à cause du rehaussement de la qualité de l’image
Trophée10/10

En bonus, deux featurettes intéressantes:

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