Critique : This Must Be the Place

Hymne à la vie

Date de sortie cinéma : 24 août 2011

Réalisé par Paolo Sorrentino (L’ami de la famille, Il divo)

Écrit par Umberto Contarello et Paolo Sorrentino

Avec Sean Penn (Tree of Life, Mystic River), Frances McDormand (Transformers 3, Burn After Reading), Judd Hirsch, Kerry Condon (Rome), Eve Hewson, Harry Dean Stanton (Alien le huitième passager) et David Byrne (chanteur des Talking Heads d’où vient le nom du film)

Long-métrage français, italien, irlandais
Genre : Drame, Romance, Thriller
Durée : 1h58

Prix du Jury Œcuménique : Festival de Cannes 2011

Cheyenne est une ancienne star du rock. A 50 ans, il a conservé un look gothique, et vit de ses rentes à Dublin. La mort de son père, avec lequel il avait coupé les ponts, le ramène à New York. Il décide de poursuivre, à travers l’Amérique, la vengeance qui hantait son père.

Trois choses frappent en visionnant le nouveau long-métrage de Paolo Sorrentino : d’un, la performance de Sean Penn, de deux, la beauté de certains plans et de trois, sa capacité à faire le yoyo entre la comédie et le drame sans jamais déconcerter.

Sean Penn dans le rôle d’un rockeur submergé par l’ennui est tout simplement… sensationnel mais le terme devient une habitude pour cet acteur toujours bon partout où il passe donc on va plutôt dire qu’il est à son niveau habituel. Cette fois-ci, il se part d’un look extravagant et d’une diction lente mais ô combien drôle. On guette chacune des ses répliques qui tombent toujours juste.

Mais il n’est pas seul, il y a aussi Frances McDormand qui joue sa femme, un personnage comique dont les mimiques charment, Judd Hirsch, un chasseur de nazi au cœur d’une scène hilarante ponctuée par un « No fucking way » de Sean Penn. Sans oublier le magnifique Harry Dean Stanton et l’émouvante Kerry Condon qui joue dans la scène la plus émouvante du film où son fils fait une reprise de This Must Be the Place des Talking Heads avec Cheyenne (le personnage de Sean Penn) sous la photo de son père soldat et des larmes émues de sa mère. Je pourrais citer d’autres personnages mais ils sont méconnus donc je ne vois pas trop l’intérêt.

Comme vous l’avez précédemment, This Must Be the Place peut émouvoir mais pas seulement, il a aussi la capacité de faire rire aussi. En témoigne les vingt premières minutes tout simplement hallucinantes où on suit un Cheyenne dévoré par l’ennui dans une Irlande dont la beauté subjugue mais surtout quelle baraque de Cheyenne.

Pour finir, je ne pouvais pas faire l’impasse sur la réalisation de Paolo Sorrentino. Il arrive toujours à trouver le cadrage juste pour sublimer chacun de ses plans sans toutefois tomber dans l’excès d’un Terrence Malick au début de son Tree of Life. Des plans marqueront, d’autres sublimeront les situations.

Toutefois, le film souffre d’un défaut qui n’en est pas vraiment un mais qui rebutera une grosse partie du public : une lenteur. Pourtant cette dernière est essentielle au long métrage et lui donne sa force. Elle illustre le mal-être de Cheyenne au cœur de cette fameuse conversation entre le rockeur et sa femme :

Cheyenne : Je crois que je suis dépressif.
Sa femme : Non, un homme dépressif ne pourrait pas me faire l’amour après 35 ans de mariage comme si c’était le premier jour. Non, tu confonds la dépression avec l’ennui.

Si This Must Be the Place est un bon film, il le doit avant tout à la prestation de sa star : Sean Penn. C’est un film contemplatif, lent mais tellement riche en émotion et en humour. Un de ces rares films faisant yo-yo entre le rire et les larmes. Le tout est sublimé par une réalisation excellente de Paolo Sorrentino.

Toutefois fortement déconseillé à ceux qui sont incapables de regarder un film sans beaucoup d’action ou de dialogues (je pointe du doigt la génération MTV).

Sa scène culte : la confrontation finale qui finit sur un plan fort en émotions

Note : 7/10

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