Une adaptation déconcertante
Fiche
Titre | The Monkey | Titre VO | – |
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Réalisateur | Osgood Perkins | Scénariste | Osgood Perkins |
Acteurs | Theo James, Colin O’Brien, Tatiana Maslany, Adam Scott, Sarah Levy, Osgood Perkins, Rohan Campbell, Janet Kidder, Laura Mennell, Elijah Wood | ||
Date de sortie | 19 / 02 / 2025 | Durée | 1h 38 |
Genre | Horreur | Budget | 10 000 000 $ |
Lorsque les jumeaux Bill et Hal trouvent le vieux jouet de singe de leur père, une série de morts effroyables commence. Les deux frères décident de jeter le jouet et de poursuivre leur vie, tout en s’éloignant l’un de l’autre.
Critique
Déconcertant est clairement le maître-mot pour cette adaptation de la nouvelle de Stephen King. Je me rappelle l’avoir lue durant mon adolescence (ça remonte un chouïa) et avoir été marqué par l’atmosphère angoissante qui s’en dégageait. Une atmosphère quasiment absente de cette adaptation par Osgood Perkins. En effet, The Monkey verse plus dans la comédie horrifique (bien salée pour le coup) avec un fond d’humour noir, une formule n’étant pas sans rappeler les premiers films de Peter Jackson. C’est d’autant plus déconcertant vu le précédent long-métrage du réalisateur, Longlegs (2024).
Bref, ce genre de bobines étant devenu si rare, difficile de bouder. Surtout que, niveau gore, ça y va à fond, avec des tas de morts « accidentelles » n’ayant rien à envier à la saga Destination finale, encore moins pour la violence, vu que ça va plus loin. Mention spéciale au destin d’oncle Chip, joué d’ailleurs par Osgood Perkins.
Pourquoi ce changement ?
D’ailleurs, le réalisateur-scénariste a une justification pour ce changement d’ambiance, et elle tient la route :
J’ai pris des libertés comme un enc*lé. Ils avaient un script très sérieux. Très sérieux. J’ai pensé que c’était trop sérieux, et je leur ai dit : « Ça ne marche pas pour moi. Le truc avec ce singe jouet, c’est que les gens autour de lui meurent d’une façon folle. Puis, je me suis dit : eh bien, je suis un expert en la matière. »
Mes deux parents sont morts de manière improbable, faisant les gros titres. J’ai passé une grande partie de ma vie à me remettre de cette tragédie, me sentant très mal. Tout cela me semblait profondément injuste. On personnalise le chagrin : « Pourquoi cela m’arrive-t-il ? » Mais je suis plus âgé maintenant et vous réalisez que cette merde arrive à tout le monde. Tout le monde meurt. Parfois dans leur sommeil, parfois de façon vraiment folle, comme je l’ai vécu. Mais tout le monde meurt. Et je me suis dit que la meilleure façon d’aborder cette idée folle est peut-être de sourire.
On ressent clairement cet aspect devant The Monkey, via le personnage de Tatiana Maslany (Miss Hulk, tu me manques !). Sinon, à défaut d’avoir été totalement fidèle à l’œuvre de Stephen King, il a au moins glissé pas mal de clins d’œil à l’auteur et à son œuvre.
♪ I Do Like To Be Beside The Seaside ♪
D’Osgood Perkins, on retrouve tout de même (du moins, par rapport à Longlegs, le seul autre film que j’ai vu de lui) son amour pour les séquences surréalistes et un peu barrées. Mention spéciale à ce niveau pour l’apparition finale. Bref, la réalisation est solide. Tout comme le look du jouet singe en question. Quand il s’anime, j’étais totalement hypnotisé. J’ai adoré le plan où la caméra suit le mouvement du bras depuis le point de vue du singe.
Par contre, j’ai été moins satisfait au niveau de l’intrigue, principalement pour l’histoire des jumeaux qui, malgré la géniale performance du jeune Christian Convery (le Gus de la série Sweet Tooth !), m’a paru beaucoup trop fumeuse pour me convaincre. Particulièrement au niveau du final, même si cela a le mérite de m’avoir fait sourire.
Pour terminer, une délicieuse anecdote. Osgood Perkins a révélé que la décision de donner au singe une batterie plutôt que des cymbales, comme dans la nouvelle, est due à des problèmes de droits : la version avec cymbales appartient à Disney, elle est apparue dans Toy Story 3. Le plus cocasse est que cette version est un hommage à la nouvelle de Stephen King, dont son réalisateur, Lee Unkrich, est fan.
Par Christophe Menat curieux de voir ce que va faire Perkins pour son prochain film.
Conclusion
D’une nouvelle sérieuse de Stephen King, Osgood Perkins en a fait une comédie horrifique digne des premiers films de Peter Jackson. C’est donc furieusement gore et parfois drôle. Juste un bémol concernant l’intrigue des jumeaux, qui manque de consistance. |
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7/10 |