Critique : The Apprentice

Naissance d’un monstre

Fiche

Titre The Apprentice Titre VO
Réalisateur Ali Abbasi Scénariste Gabriel Sherman
Acteurs Sebastian Stan, Jeremy Strong, Maria Bakalova, Martin Donovan
Date de sortie09 / 10 / 2024 Durée2h 03
GenreBiographique, Drame, Historique Budget16 000 000 $

Véritable plongée dans les arcanes de l’empire américain, THE APPRENTICE retrace l’ascension vers le pouvoir du jeune Donald Trump grâce à un pacte faustien avec l’avocat conservateur et entremetteur politique Roy Cohn.

Critique

N’est pas une œuvre du MCU

Quelle déception, ce film ! Je croyais que c’était un long-métrage narrant les aventures du Soldat de l’Hiver dans les années 1980/1990 afin d’agrandir l’emprise d’HYDRA sur le globe jusqu’à qu’il devienne le POTUS. Le tout avec les origines de Cosmo, la chienne télépathe et télékinésiste membre des Gardiens de la Galaxie. Mais pas du tout ! À la place, on raconte l’ascension au pouvoir d’un blond pas très connu. En tout cas, je ne l’ai jamais vu dans un comic Marvel.

Blague mise à part, pour ceux qui n’ont pas la référence, Donald Trump est joué par Sebastian Stan, alias Bucky, alias White Wolf, alias le Soldat de l’Hiver dans le MCU. Tandis qu’Ivana Trump est incarnée par Maria Bakalova, alias Cosmo dans le MCU. Reste plus qu’à trouver un rôle dans le MCU pour Jeremy Strong.

Le projet casse-gueule

À l’annonce du projet, je me demandais comment The Apprentice allait bien pouvoir marcher au box-office américain étant donné que les partisans de Trump n’allaient sûrement pas le voir vu que le portrait est loin d’être élogieux. Tandis que le camp opposé n’allait sûrement pas voir un truc sur un type qu’ils détestent. Et ça n’a pas manqué, le box-office américain est désastreux. 1,6 millions de dollars pour son premier week-end.

En plus, ça a été une galère pour faire sortir le film au cinéma car les grands distributeurs s’en sont détournés de peur que Donald Trump ne les assigne en justice. Côté Netflix, ce n’est pas mieux. Ils ont refusé le film de peur de s’aliéner les fans de Trump. Le réalisateur Ali Abbasi a même fait une excellente punchline : « Ils ont des millions d’abonnés MAGA aux États-Unis, qui est de loin leur plus grand marché. Sur le plan des affaires, je comprends tout à fait. Si vous êtes dans l’industrie du papier toilette, vous ne voulez pas vous aliéner la moitié du public qui se torche. Vous voulez vendre du papier toilette à tout le monde. »

La campagne électorale de Donald Trump a commenté le film : « Ce film est une pure diffamation. Il ne devrait jamais voir le jour et ne mérite même pas de place dans la section DVD d’un magasin de films à prix réduit qui fermera bientôt. Il appartient à un feu de poubelle. »

Voici ce qui ressemble à un argument de qualité en faveur de The Apprentice.

Retour dans les années 80

C’est effectivement le cas, car il s’agit d’un très bon film. Naturellement, comme il est indiqué (à moins que ce ne soit par sécurité) au début, certains passages ont été romancés comme dans tous les biopics. De plus, je ne connais pas suffisamment Donald Trump pour émettre un jugement objectif.

Ce que je peux juger, c’est le film en tant que tel. Pour le coup, j’ai adoré le style visuel. Ça m’a comme donné l’impression de regarder un film sur ma télé cathodique durant mon enfance dans les années 90. Cela donne l’illusion d’un documentaire authentique en plus de renvoyer à cette époque. Pour le coup, le réalisateur Ali Abbasi, né à Téhéran, en Iran, a frappé fort. À noter que dans sa filmographie, j’ai remarqué qu’il a réalisé les deux derniers épisodes de la première saison de The Last of Us.

Des acteurs habités

En plus de cela, Sebastian Stan livre une performance incroyable dans la peau de Trump. Après avoir été méconnaissable dans la peau de Tommy Lee pour la mini-série Pam & Tommy (2022), il confirme son statut d’acteur caméléon. J’ai été subjugué par sa capacité à reproduire la gestuelle et les mimiques de Donald Trump. C’est simple, je ne voyais plus Sebastian Stan, seulement Donald Trump. C’est dingue !

À ses côtés, on a Jeremy Strong dans le rôle de Roy Cohn. Encore une fois, il s’agit d’une prestation dingue. J’ai eu du mal à reconnaître l’acteur car il faisait des mouvements que je ne lui connaissais pas. Mais il semble que ce soit du même niveau que Stan, car Roger Stone, associé de longue date de Donald Trump et Roy Cohn, a admis que la performance de Jeremy Strong était « étrange dans sa précision ».

En troisième position, Maria Bakalova dans le rôle d’Ivana Trump. Elle permet d’offrir un point de vue sortant du statut de simple potiche.

Au niveau de l’histoire, on suit Donald Trump en tant qu’homme d’affaires de l’immobilier à New York dans les années 1970 et 1980, ainsi que sa relation avec l’avocat Roy Cohn. J’ai été assez fasciné par l’évolution de Donald Trump. Au début, il est curieusement attachant, mais plus le film avance, plus la création de Roy Cohn devient de plus en plus terrible jusqu’à un point de non-retour. Le tout avec de l’humour, souvent grinçant, et de l’émotion. Et j’en suis le premier étonné.

Par qui se demande quelle sera la prochaine couleur du caméléon Sebastian.

Conclusion

Un biopic sur Donald Trump. Est-ce vraiment utile ? Je ne le pensais pas, jusqu’à The Apprentice qui, porté par deux acteurs exceptionnels et une réalisation inspirée, livre un portrait grinçant sur l’ancien (et futur ?) POTUS, le tout enrobé d’humour, grinçant il va de soi, et, à mon grand étonnement, d’émotions.

+

  • Sebastian Stan et Jeremy Strong sont phénoménaux
  • Réalisation maligne invoquant les années 80/90
  • Biopic fascinant sur Donald Trump

  • De légères longueurs
8/10
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