De l’amour pour tous les hommes, sans exception
Librement inspiré de la vie des Moines Cisterciens de Tibhirine en Algérie de 1993 jusqu’à leur enlèvement en 1996.
Réalisé par Xavier Beauvois (réalisateur de Le Petit lieutenant avec Nathalie Baye)
Avec Lambert Wilson (inoubliable Mérovingien dans Matrix), Michael Lonsdale (Agora), Olivier Rabourdin (Poupoupidou, Crime d’amour), Philippe Laudenbach (Les Émotifs anonymes), Jean-Marie Frin, Xavier Maly, Loïc Pichon (en ce moment dans Où va la nuit) et Jacques Herlin (une gueule inoubliable et une filmographie de fou).
Date de sortie cinéma : 8 septembre 2010
Long-métrage français
Genre : Drame
Durée : 2h00
Distributeur : Mars Distribution
Date de sortie Blu-ray/DVD : 23 février 2011
Editeur : Warner
Algérie, 1993. Huit moines chrétiens français vivent en harmonie avec leurs frères musulmans. Suite au massacre d’une équipe d’ouvriers croates par des terroristes, l’armée propose une protection aux moines mais ceux-ci refusent. S’ensuit un débat pour savoir s’ils doivent partir ou non.
Alors que le festival de Cannes 2011 vient de commencer, je me suis dit qu’il serait peut-être temps de voir le Grand Prix du festival de Cannes de l’année dernière.
Un film profondément humaniste…
Des hommes et des dieux est probablement un des plus beaux titres de films. Basé sur l’histoire vraie des six moines qui ont été exécutés en 1996, il en ressort une œuvre posant une réflexion sur la nature humaine ponctuée par de très belles scènes surtout vers la fin avec un repas faisant directement référence à la Cène (le dernier repas de Jésus et ses apôtres) sur une musique de Tchaïkovski, Le lac des cygnes, plus précisément La mort du Cygne (les détracteurs de Black Swan vont soupirer). Un grand moment d’émotion à des milles lieux de ceux calibrés et artificiels.
Je n’oublierais pas non plus une confrontation entre Christian et le chef des terroristes le soir de Noël qui finissent par citer un passage du Coran. Ni le témoignage d’un vieux arabe qui ne comprend plus où va le monde, où des hommes tuent des femmes parce qu’elle ne porte pas le voile ou des écolières françaises créent un scandale pour porter le voile.
Des hommes et des dieux est une belle pensée humaniste dans un monde où l’escalade de la violence s’embrase à tel point que penser qu’il existe de tels hommes force le respect. La mise en scène de Xavier Beauvois renforce cette beauté en s’attardant sur les détails de la vie de ces moines vivant de la pauvreté et de la prière, jamais la maxime de Voltaire n’a été aussi vivace : « il faut cultiver notre jardin » (Candide, 1759).
Le tout est servi par un ensemble d’acteur exceptionnel dont les connus Lambert Wilson et Michael Lonsdale.
… mais il ne plaira pas à tout le monde
Le gros point faible du film est qu’il n’est pas vraiment grand public donc ce n’est pas surprenant de voir la presse l’acclamer et le public le descendre (il n’y a qu’à voir les notes Presse/Public d’Allocine). Le grand public, adepte de films pop corn ou essayant à tout prix de larmoyer à tel point qu’il perd toute crédibilité tel La Rafle, lui reprochera un rythme assez lent même s’il est inévitable étant donné la nature des protagonistes. Donc, si vous baillez ou pioncez dès que le film prend le temps de suivre ses personnages et/ou dispose de très peu de dialogues. Ce n’est même pas la peine de penser à regarder le film, vous allez vous emmerder pas possible.
Le Blu-ray
Fourni en combo avec un DV D et la bande originale du film. Ils proposent une qualité technique plutôt bonne toutefois au niveau image, la compression se voit par moments et au niveau son, l’ambiance monastique est parfaitement retranscrite. Mais vous serez surtout déçu par les bonus, « Les sacrifiés de Tibéhirine » : un complément d’enquête de 18 minutes en SD, une galerie d’affiches (sublimes) et une galerie photos. Autant dire qu’il ne se sont pas foulés surtout qu’on aurait aimer en savoir un peu plus sur le film.
Par contre, je déteste le packaging du blu-ray dans un boite DVD, Warner a des stocks de boites DVD à écouler ou quoi ?
Xavier Beauvois signe un grand film sur des hommes qui ont préféré l’amour. Je comprends mieux la pluie de récompenses qui s’est abattu sur le film. Un film à faire découvrir à tous les enfants pour leur montrer qu’il existe autre chose que la violence.
Sa scène culte : la reprise de la Cène sous fond de La Mort du Cygne de Tchaïkovski.
Note : 8/10
Un blu-ray moyen surtout à cause d’un packaging de mauvais goût et des bonus décevants.
Image : 7/10
Son : 8/10
Bonus : 4/10