Fiche
Titre | Bioshock Infinite |
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Éditeur | 2K Games |
Développeur | Irrational Games |
Plate-forme | Mac, PC, Playstation 3, Xbox 360 | Date de sortie | 26 mars 2013 |
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Genre | Aventure, FPS | Classification | Déconseillé aux – de 18 ans |
Testé sur | PC |
Critique
Avec le sous-titre Infinite, ce nouveau Bioshock laissait craindre le pire. Une crainte fondée quand on voit la qualité moyenne des opus spin-off des autres sagas (comprendre, hors trilogie toussa) comme récemment God of War dont on aurait largement pu se passer de l’épisode Ascension. Mais s’arrêter là serait une erreur, une erreur monumentale comme dirait Schwarzy dans Last Action Hero car si on pouvait qualifier Bioshock 2 davantage comme un add-on, Infinite est un véritable épisode à part. On ne peut pas en parler comme étant une suite au niveau de l’histoire néanmoins d’une suite comme étant un élément capable de reprendre les bases de son prédécesseur et de les améliorer, oui.
Avant de continuer, je voulais parler de Bioshock 2 et même du premier. Je fais partie de ceux qui n’ont pas complètement fondu devant la saga. Je la tiens en haute estime du fait de ses énormes qualités mais pas au point de devenir gaga à l’annonce d’un nouvel épisode. Le principal reproche que je lui fais, c’est un certain détachement au niveau de l’histoire. Car en se basant sur une vue subjective, irrémédiablement on se détache du héros. En effet qui dit vue subjective dit immersion plus poussée mais narration en retrait. On pouvait facilement l’oublier avec le premier épisode tant la découverte de Rapture était enivrante et l’ambiance terrifiante. Le deuxième épisode perdait beaucoup car bye-bye le sentiment de découverte, on ne faisait que revenir un endroit déjà découvert. Certes dans la peau d’un Big Daddy permettant au gameplay de changer légèrement mais l’originalité en moins. Attention, Bioshock 2 restait un excellent épisode.
« Si on pouvait qualifier Bioshock 2 davantage comme un add-on, Infinite est un véritable épisode à part. »
Les développeurs n’ont pas refait la même erreur avec Bioshock Infinite, véritable nouvel épisode car cette fois-ci, nous quittons Rapture pour aller dans le ciel malgré un début presque semblable (pour mieux nous piéger). En fait, cet épisode offre deux véritables innovations. D’un, la ville volante Columbia et de deux, une histoire plus poussée, n’ayant rien à envier aux intrigues les plus retorses concernant le temps. Qui a dit Looper?
La plus grande claque de ce nouveau Bioshock est bien évidemment graphique et musicale. Dès l’instant où, manette/clavier en main et casque aux oreilles, nous nous déplaçons, nous sommes instantanément happés par l’ambiance exceptionnelle du jeu. Les premiers pas dans la nouvelle ville sont un miracle de tous les instants. On est époustouflé par les décors, s’arrêtant toutes les secondes pour admirer la finesse des détails et la richesse des environnements. Débuter d’une telle manière implique forcément une certaine déception par la suite qui ne réussit jamais à rivaliser avec la première heure tout bonnement exceptionnelle et culte (ce mot doit être utilisé ici). Je regrette tout de même l’absence d’une Némésis vraiment marquante à la Big Daddy ou Big Sister. Le grand oiseau ne m’a pas fait beaucoup d’effet.
« Dès l’instant où, manette/clavier en main et casque aux oreilles, nous nous déplaçons, nous sommes instantanément happés par l’ambiance exceptionnelle du jeu. »
Bioshock Infinite est aussi beaucoup moins terrifiant que son prédécesseur sauf sur un putain de passage où lorsque je me suis retourné, un fantôme a surgi vers moi. J’ai frôlé la crise cardiaque mais c’est vraiment le seul moment à signaler (et je ne suis pas sûr que ce soit volontaire). En même temps, ce n’est point étonnant car nous ne sommes plus dans un tombeau mais dans une ville encore bien vivante même si elle finit par s’embraser. Par la suite, le jeu continue d’offrir des moments cultes comme cette vision du futur à tomber ou des lieux marquants: le musée de Comstock et l’asile sans oublier la perfection de ce plan où nous devons nous embarquer sur un monorail pour arriver dans la maison de Comstock. Infinite dans toute sa démesure.
Pour l’histoire, je ne vais pas spoiler, ce serait tellement dommage mais quelle claque et quelle fin. Un véritable tour de force qui marque l’autre véritable innovation par rapport aux précédents épisodes. La présence quasiment constante d’Elizabeth y est pour beaucoup, permettant des échanges intéressants et sortant le héros de son mutisme permettant d’approfondir son histoire. Je regrette tout de même un déroulement sans vraie surprise et parfois redondant (il faut plusieurs fois retrouver la fille). Pour parler de la fin: par ici.
Au niveau de gameplay, on ne sera pas dépaysé. A gauche, les pouvoirs. A droite, les armes. Sans oublier de fouiller partout, partout pour récupérer du pognon et débloquer des pouvoirs. Ce point m’horripile, ça fait perdre du temps et ça prolonge inutilement la durée de vie, les développeurs devraient trouver un meilleur compromis pour nous éviter de rester cinq minutes dans une pièce pour être sûr d’avoir tout récupéré et personnellement, je trouve que ça nous détache de l’ambiance, ce côté « faut que je booste mes armes, mes pouvoirs, faut que je repère tous les éléments qui brillent, tant pis pour admirer le décor ».
« Les développeurs devraient trouver un meilleur compromis pour nous éviter de rester cinq minutes dans une pièce pour être sûr d’avoir tout récupéré. »
L’apport concerne la participation active d’Elizabeth permettant de nous fournir en munitions, magie ou santé et surtout de débloquer des éléments pour nous venir en aide. Cela permet de rendre les affrontements moins répétitifs mais malheureusement, je regrette cette impression de tomber tout le temps sur les mêmes ennemis. Les péons de base avec leurs variantes (lance grenades et roquettes), les sentinelles et les robots. Les combats contre les boss se font très rares (je ne me rappelle que celui contre Slate) et ne sont pas jamais marquants. Le final est aussi une déception, pas de boss final, juste plusieurs vagues d’ennemis à la manière de la fin de Bioshock 2. Quelle dommage, je m’attendais à un affrontement épique comme sur Bioshock (je m’en rappelle encore tant le boss m’a fait souffrir en mode difficile). Petit plus avec les rails finalement davantage anecdotique qu’autre chose.
Je suis certain qu’avec l’ajout de boss charismatiques et offrant une variante au niveau du gameplay, on aurait touché à la perfection. Pour ma part, je suis un fan pur et dur de Metal Gear Solid et si le jeu de Konami a marqué les mémoires, c’est surtout pour sa galerie de boss mémorables. Qui a oublié Sniper Wolf, Psycho Mantis ou encore Liquid Snake? Ces phases permettaient surtout de marquer une rupture avec le gameplay traditionnel donnant ainsi un second souffle au bon moment. Un second souffle dont aurait eu vraiment besoin Bioshock Infinite.
Test
Graphisme : 10/10 – Une merveille, je n’avais pas eu une telle claque depuis Shadow of the Colossus.
Gameplay : 7/10 – Malgré son excellent gameplay (pouvoir, arme, compétence), difficile de ne pas pester devant les affrontements répétitifs et cette manie de devoir tout fouiller pour récupérer quelques malheureux dollars ou munitions…
Durée de vie : 7/10 – Onze heures de jeu en presque ligne droite.
Histoire : 9/10 – Bioshock Infinite bénéficie d’une ambiance phénoménale et d’une histoire surprenante dépassant le simple cadre du jeu avec une putain d’ambiance mais un scénario bof bof. On peut juste regretter un déroulement simpliste.
Son : 10/10 – Deuxième paf dans la tronche. Quelle musique!
Son point fort – On touche à la perfection.
Son point faible – Combats répétitifs.
Conclusion
On a frôlé la perfection. Malgré son perfect au niveau technique, Bioshock Infinite souffre d’une répétitivité au niveau des combats et d’un manque d’affrontements épiques (notamment contre des boss) qui auraient pu faire de ce nouvel épisode de la saga Bioshock, un chef d’œuvre absolu. |
9/10 |