Un jumpscare émotionnel
Fiche
Titre | Substitution – Bring Her Back | Titre VO | Bring Her Back |
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Réalisateurs | Danny Philippou, Michael Philippou | Scénaristes | Danny Philippou et Bill Hinzman |
Acteurs | Billy Barratt, Sora Wong, Jonah Wren Phillips, Sally-Anne Upton, Sally Hawkins | ||
Date de sortie | 30 / 07 / 2025 | Durée | 1h 44 |
Genre | Horreur, Mystère | Budget | 15 000 000 $ |
À la mort accidentelle de son père, Andy réclame la garde de Piper, sa demi-soeur malvoyante, mais il lui manque trois mois pour atteindre les 18 ans réglementaires. En attendant, les services sociaux placent Piper chez Laura, une conseillère habituée de ce genre de cas. Mais le protecteur Andy refuse de se séparer de sa demi-soeur et s’impose chez Laura, qui habite une grande maison à la campagne. Très vite, l’adolescent remarque le comportement étrange et intrusif de leur hôtesse.
Critique
Après le succès de La Main (Talk to Me, 2022), les frères Phillipou (et non, ce n’est pas un pseudo) ont été propulsés sur le devant de la scène. Pour info, Danny et Michael Philippou (nés le 13 novembre 1992) sont des jumeaux cinéastes australiens, initialement connus pour leurs vidéos de comédie horrifique sur YouTube.
Substitution – Bring Her Back est leur deuxième long-métrage, un projet qu’ils ont tellement voulu concrétiser qu’ils ont carrément quitté le film Street Fighter en live-action pour s’y consacrer pleinement.
Je n’ai pas encore vu La Main, mais après Bring Her Back, je compte bien me rattraper. D’autant plus que les deux films se déroulent dans le même univers, selon les réalisateurs.
Avant de rentrer dans le vif de la critique, j’aimerais pousser un petit coup de gueule sur la traduction des titres. Déjà, traduire Talk to Me en La Main… bof, mais pire, on perd totalement le jeu de mots avec la suite, intitulée Talk 2 Me. Et maintenant, voilà qu’on affuble Bring Her Back du mot Substitution. Mais pourquoi ?!
Mais trêve de reproches, car j’ai littéralement pris une claque devant Bring Her Back (non, je n’utiliserai pas « Substitution » !). J’y suis allé sans attentes, simplement guidé par les critiques élogieuses venues d’outre-Atlantique, où le film est sorti fin mai (je n’avais même pas vu la bande-annonce — et je vous recommande de faire pareil), je suis reparti traumatisé.
Même si le titre donne un petit indice (encore pire avec le nouveau mot ajouté dans le titre français, vraiment quelle connerie) sur les événements à venir, j’ai été totalement absorbé. Le quatuor d’acteurs autour duquel tout gravite est d’une justesse renversante.
Paddington est en PLS, Madame Brown a pété un câble
On ne sera pas surpris par la performance de Sally Hawkins, tant l’actrice est magistrale dans tout ce qu’elle touche. Mais l’idée de détourner son image rassurante, héritée de son rôle de Madame Brown dans les Paddington, est tout simplement brillante. Elle apparaît comme une figure familière, presque maternelle. La voir basculer dans quelque chose de plus sombre — à la manière d’un Hugh Grant dans Heretic (2024) — m’a mis une angoisse tenace. Ce n’est pas une simple « méchante » : elle apporte une vraie épaisseur à son personnage. Une performance inoubliable.
Les jeunes acteurs Billy Barratt, Sora Wong et Jonah Wren Phillips sont tout aussi impressionnants.
Billy Barratt agit comme une extension du spectateur. J’ai adoré le fait que son personnage ne prenne jamais de décisions absurdes. Tout est logique, fluide, crédible. Une rareté dans le genre horrifique. Il a, en plus, une fragilité émotionnelle le rendant touchant.
Sora Wong, dont c’est le tout premier rôle professionnel, est magique. Instantanément attachante, elle donne envie de la protéger à tout prix. Résultat : j’ai ressenti une tension presque insupportable concernant son destin. Une tension que je ressens très rarement au cinéma.
Et que dire de Jonah Wren Phillips, si ce n’est qu’il est glaçant ? Son visage, ses expressions, son aura… tout est flippant. Il est au cœur de séquences qui m’ont fait écarquiller les yeux, frissonner (véridique), voire me crisper sur mon siège. Pourtant, je suis un consommateur régulier de films d’horreur. J’ai tellement été bluffé par certaines scènes que je suis allé fouiller en ligne pour comprendre comment elles avaient été réalisées. Et franchement, c’est très malin.
Cerise sur le gâteau : les explications données sur les événements de Bring Her Back. Là où je suis souvent déçu par les résolutions, ici, c’est tout l’inverse. J’ai trouvé ça satisfaisant. Et même excitant.
Par Christophe Menat parti à la recherche de Talk to Me.
Conclusion
Bring Her Back est un véritable bijou horrifique. Un film qui reste gravé dans ma mémoire. Des acteurs remarquables — avec une mention spéciale à une Sally Hawkins phénoménale —, des scènes horrifiques qui marquent, une tension palpable de bout en bout. Une expérience à vivre, et à ne surtout pas spoiler. |
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9/10 |