Critique : Sly : Stallone par Stallone

Les regrets d’un vieil homme

Fiche

Titre Sly : Stallone par Stallone Titre VO
Réalisateur Thom Zimny Scénariste Aidin Sayar Sarie
Intervenants Sylvester Stallone, Arnold Schwarzenegger, Quentin Tarantino, Frank Stallone, Talia Shire, Henry Winkler, John Herzfeld
Date de sortie03 / 11 / 2023 (Netflix) Durée1h 36
GenreBiographie, Documentaire Budget

Sa passion pour le cinéma est née du besoin d’échapper à une enfance difficile. Sylvester Stallone raconte comment, en dépit des apparences, il s’est fait un nom à Hollywood.

Critique

C’est assez amusant de constater à quel point les destins entre les deux monstres sacrés du cinéma d’action, Sylvester Stallone et Arnold Schwarzenegger, sont liés. Alors qu’ils se tiraient la bourre dans les années 80/90 dans un concours mondial de celui qui pisse le plus loin (« j’ai le plus gros couteau », « j’ai le plus grand nombre de body count », « j’ai la plus grosse teub », euh, non, en fait, ok, Sly a fait un soft-porn avec Étalon italien, mais Schwarzy n’a pas relancé), les voilà désormais au crépuscule de leurs carrières et rebelote, destin croisé. À quelques mois d’intervalle, les deux ont livré une série, FUBAR pour Schwarzy et l’excellent Tulsa King pour Sly, avant d’enchaîner avec un documentaire, Arnold pour Schwarzy et Sly : Stallone par Stallone pour Sly.

Le ton entre les deux documentaires est assez similaire. Il est question d’une vie, de paillettes, de traumatismes, de fiertés et de… regrets. Les regrets de deux hommes ayant choisi leur carrière, au détriment du reste.

Le vieil homme et le cinéma

J’ai été fasciné par le documentaire, car Sylvester Stallone revient sur sa longue carrière avec le recul d’un homme n’ayant plus besoin de faire le show et de cacher le moins glamour sous le tapis. Il en ressort une franchise rafraîchissante dans un monde de faux-semblants. Avec son sens légendaire de la punchline. Je suis encore sonné par sa réplique : « La vie est une addition jusqu’à l’âge de 40 ans et après, c’est une soustraction ».

Surtout, il se met à cœur ouvert. En revenant sur son enfance difficile où, encore une fois, on peut constater un parallèle avec Schwarzy.

L’œil posé de Stallone sur sa carrière met en évidence son amour (destructeur ?) pour le septième art. Évidemment, il s’attarde sur ses deux plus beaux personnages : l’optimiste Rocky Balboa et le pessimiste John Rambo. Deux facettes d’un homme. En effet, ce docu m’a permis de constater à quel point il a mis de lui dans ces deux légendes du cinéma. J’ai également découvert sa haine farouche pour les fins tristes. En parlant de fin triste, Stallone apporte une belle justification sur pourquoi il a refusé qu’on tue Rambo à la fin du premier film.

Mes seuls regrets, ce sont la non-mention d’un de mes films préférés avec lui, Demolition Man (et Judge Dredd dans le registre plaisir coupable), et de Creed où il y livre pourtant une de ses meilleures performances. Au moins, il parle du Copland de James Mangold et de sa tentative « honteuse » de s’imposer dans le registre de la comédie (le nanar légendaire Arrête ou ma mère va tirer !). Au final, j’aurais surtout aimé un documentaire plus long, car le bonhomme est très intéressant à écouter.

Par touché par cet auto-portrait.

Conclusion

Après Schwarzy, au tour de Sly de se prêter à l’exercice du documentaire. Comme pour Arnold, on assiste au monologue d’un vieil homme se retournant vers son passé où on peut voir son amour pour le cinéma et une enfance difficile.

+

  • Sly touchant
  • Pas mal d’anecdotes et de punchlines

  • Trop court à mon goût (par exemple, Creed n’est pas cité)
8/10
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