Un plan-séquence ininterrompu
Fiche
Titre | Senua’s Saga : Hellblade II | ||
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Éditeur | Xbox Game Studios | Développeur | Ninja Theory |
Plate-forme | Windows, Xbox Series X/S, PlayStation 5 | Date de sortie | 12 / 08 / 2025 |
Joué sur | PlayStation 5 | Genre | Action, Aventure, Drame, Fantastique, Horreur |
Critique
Il m’aura fallu patienter un bon moment avant d’avoir droit à la suite de Hellblade : Senua’s Sacrifice (2017). Car je n’ai plus de PC et n’ai jamais possédé de Xbox… Quoi qu’il en soit, un peu plus d’un an après sa sortie sur ces supports, le jeu développé par Ninja Theory débarque enfin sur la console japonaise.
Un gameplay toujours en retrait
Par rapport à son prédécesseur, on sent une meilleure maîtrise générale. Car si la première aventure de Senua était marquante, le gameplay n’était clairement pas son point fort. Pour cette suite, ce n’est toujours pas le cas. Mais il y a des améliorations par-ci et par-là. On reste sur un jeu de couloir où s’alternent exploration, puzzles et combats. Tout est très dirigiste, afin de ne laisser aucun temps mort à l’aventure.
Une idée fort louable, car la narration demeure la véritable force de Senua’s Saga : Hellblade II. Les puzzles sont désormais moins pénibles à résoudre et les combats plus fun. Ces derniers s’inspirent directement des chorégraphies de l’épisode Battle of the Bastards de Game of Thrones (S6.E9). On retrouve une fluidité grisante dans l’enchaînement des ennemis, donnant l’impression d’être plongé au cœur de la mêlée. Les animations de mise à mort, assez variées, accentuent cette intensité. Malgré tout, difficile de ne pas rapidement remarquer un schéma répétitif, aussi bien dans les mises à mort que dans les affrontements eux-mêmes. Quant aux puzzles, ça n’a jamais été ma tasse de thé et ce n’est pas cette suite qui va me faire changer d’avis. Cela reste anecdotique, avec un seul véritable blocage dû au fait que je ne distinguais pas une certaine forme.
Un grand huit immersif de six heures
Bref, comme dans le premier Senua, le gameplay n’est pas son atout principal. En revanche, la claque graphique est bien là. En passant d’Unreal Engine 4 à Unreal Engine 5, un cap impressionnant est franchi. Les décors sont sublimes, à tel point qu’il est difficile de ne pas régulièrement s’arrêter pour les contempler. Les jeux de lumière sont absolument dingues. Les animations, qu’elles soient corporelles ou faciales, atteignent un niveau exceptionnel, surtout pour Senua. Seul gros bémol : ces bandes noires. Quelle drôle d’idée de rogner 20 % de l’écran… Et c’est toujours aussi étrange de voir des personnages couverts de balafres, de boue ou de sang, arborer une dentition parfaite, comme s’ils sortaient tout juste de chez le dentiste.
L’ambiance, la narration et le travail sonore restent extraordinaires, misant sur la mythologie nordique. On est clairement face à du cinéma interactif de haut vol, avec de nombreuses séquences mémorables. Sauf le climax, franchement décevant.
Il faut toutefois noter qu’il manque l’effet de surprise du premier Senua. En fait, même si beaucoup de choses m’ont plu, je n’ai jamais été totalement soufflé : tout respire plus ou moins le déjà-vu. Il manque une nouveauté marquante. J’ai tout de même adoré certains passages qui m’ont rappelé Alan Wake 2 (hommage ou simple clin d’œil, je ne sais pas, mais ça m’a fait sacrément plaisir). Quoi qu’il en soit, le jeu reste un plan-séquence ininterrompu (brillante idée), un grand huit de six heures dont on ne ressort pas complètement indemne.
Par Christophe Menat se disant que c’est dommage que Ninja Theory ne fasse pas plus d’efforts sur le gameplay.
Conclusion
Senua’s Saga : Hellblade II reste une expérience marquante, même si le souffle de surprise du premier épisode s’est un peu estompé. Le gameplay n’a pas beaucoup évolué, mais la narration, l’ambiance et les graphismes font oublier ce défaut. On vit un véritable grand huit de six heures, intense et immersif. Un voyage dont on ne ressort pas indemne. |
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8/10 |