Critique : Secret Invasion – E4 « Sacrifices »

Attention, cette critique contient des spoilers

Ben tiens, G’iah. D’accord, la semaine dernière, je t’avais donné rendez-vous pour aujourd’hui, mais quand même, je ne m’attendais pas à te revoir aussi vite. Quoi qu’il en soit, toujours par deux, ils vont, ni plus, ni moins… Le Maître et son Apprenti… Je parle de quoi ? Des Super Skrulls, évidemment. Maintenant, reste à savoir qui est le maître et qui est l’apprenti… … … Mais qu’est-ce que je raconte comme connerie, moi ? Je suis tout embrouillé à force de voir des persos Star Wars dans une série Marvel.

Avec 38 minutes au compteur, l’épisode du jour réussit l’exploit à faire encore plus court que l’épisode précédent. Heureusement que la photo en vignette de l’épisode fait vite comprendre qu’il ne faudra pas attendre le classique épisode 5 pour avoir de la bonne grosse dose d’action à injecter dans les veines.

La durée réduite est donc pardonnée.

« Il faut que ce soit retentissant, à la russe. »

Pour le coup, le ballet de balles volantes n’arrive pas au niveau de la maestria de l’attaque d’ouverture de Captain America : Le Soldat de l’Hiver. Notamment à cause d’une réalisation trop sommaire à mon goût.

Cela ne l’empêche pas d’avoir ses moments forts. À commencer par l’hilarant plan en mode pince-sans-rire où nous voyons Rhodey tranquillement assis dans la voiture comme s’il se faisait royalement chier dans la queue d’une caisse au Carrefour du coin. J’ai également kiffé le lance-missiles sortant, au calme, d’une bagnole pour obliger un hélicoptère à descendre du ciel par la force. Ou encore Gravik utilisant les pouvoirs de Groot. Je m’attendais presque à le voir hurler : « I am Groot ! ».

« Un alien va attaquer Ritson ! »

Néanmoins, le passage le plus poignant, c’est Talos. Voir son visage redevenir petit à petit à la normale, alors qu’il essaie tout son possible pour briser la vitre de la voiture contenant Citadelle. L’effet, digne d’un film d’horreur, est superbement réussi. Ouf, car les effets spéciaux sont plutôt convaincants dans l’ensemble sur ce passage.

Puis arrive le drame. Gravik ajoute un corps à son body count. Certes, c’est encore un personnage secondaire, mais tout de même. J’aimais beaucoup Talos. Ce qui brise le cœur, c’est que le personnage est laissé à l’abandon en plein milieu d’une bataille comme s’il s’agissait d’un vulgaire figurant. Il n’a même pas eu droit à un dialogue émouvant nous préparant à sa mort prochaine.

De plus, point d’espoir de retour à la G‘iah car la caméra a pris le temps de nous permettre de faire nos adieux. Notamment avec ce superbe plan servant de conclusion à l’épisode où au premier plan, nous avons le corps de Talos et, en arrière-plan, des soldats se déplacent en formation tandis que le soleil est masqué par des nuages. Digne de celui de Maria Hill.

Pour finir avec ce passage, mention spéciale au visage de Gravik reconstruit par Extremis. L’effet est vraiment cool en plus de servir de madeleine de Proust en invoquant le souvenir du T-1000 dans T2.

« Me sentir… Aimé… sur… la… Terre. »

Malgré tout, ce n’était pas mon passage préféré de l’épisode. Ce que j’adore dans Secret Invasion, ce sont ses dialogues. Du coup, ce que j’ai préféré, c’est le dialogue plein de tension entre Nick Fury et sa femme Varra. Surtout, vu la façon dont il est amené. À commencer par un flash-back en 2012 post-bataille de New-York à Paris (cocorico) où Fury (avec un effet de rajeunissement toujours aussi réussi, j’ai comme l’impression qu’ils ont voyagé dans le temps pour embaucher le Samuel L. Jackson de 2012) et sa femme parlent culture.

S’ensuit avec la révélation (ou confirmation pour les plus attentifs) : Rhodey est un Skrull. J’adore le plan au calme où on voit Don Cheadle traverser l’écran pour venir s’asseoir à côté de Varra. Sobre, mais redoutable à l’image de la série. Rhodey, promis, je vais parler de toi après, met un bon coup de pression. Voir le visage déchiré de Fury quand il comprend que sa femme l’a trahi, ça fait monter la tension. Une tension accentuée dans la scène suivante quand Varra découvre que Fury n’a pas mis sa bague.

On enchaîne avec un superbe dialogue où on découvre l’origine du visage humain de Varra. J’ai été ému par les yeux mouillés de la Skrull. Puis on invoque à nouveau Raymond Carver jusqu’à un final digne d’un western où les deux lèvent leurs flingues. La caméra les quitte nous laissant avec nos questions.

Je savais que Fury n’allait pas mourir vu qu’il est de la partie dans The Marvels à venir à la fin de l’année, mais quid de Varra ? J’ai donc été surpris de la voir en premier, là où la logique voudrait qu’on retrouve Fury. J’ai kiffé le coup de découvrir que chacun a tiré à côté. Et boum, Fury sort une nouvelle punchline : « Je ne sais pas trop si on doit divorcer, ou renouveler nos vœux ». On les quitte sur un dernier échange marquant : « Tu m’aurais aimée, si je n’avais pas changé ? ». « On le saura jamais » est la meilleure réponse possible. La seule réponse digne.

« Vous avez décidé de préparer nos négociations avec les Russes en buvant du bourbon ? »

Passant maintenant à Rhodey. Je t’avais promis qu’on allait parler de toi. Au final, comme avec Ross, la question fatidique demeure. Depuis quand, est-il un Skrull ? Je soupçonne que ça ne fait pas si longtemps, vu l’arrogance du Skrull. La façon dont il traite Fury autour de Family Reserve n’est pas digne des manières du Rhodey que je connais. Quoiqu’il en soit, Don Cheadle est absolument génial en enculé first class. J’ai tout de même une question, l’identité de Rhodey a été prise par un Skrull féminin ? Le coup de la douche est énorme au passage.

Edit : j’ai eu ma réponse dans le générique final. Le Skrull ayant pris la place de Rhodey porte le nom de Raava et est jouée par Nisha Aaliya, un Skrull féminin donc.

Quittons-nous avec ce dernier dialogue entre Talos et G’iah où les deux débattent sur le plan à appliquer. G’iah se retrouve coincée entre le plan trop idéaliste de Talos et celui trop brutal de Talos. On comprend alors qu’elle sera la clé de tout ce foutoir. Sinon, j’en connais une qui va regretter de ne pas avoir plus profité de son père…