Critique : Scream (2022)

« Je préfère toujours Mister Babadook. »

Fiche

Titre Scream Titre VO
Réalisateurs Matt Bettinelli-Olpin & Tyler Gillett Scénaristes James Vanderbilt & Guy Busick
Acteurs Neve Campbell, Courteney Cox, David Arquette, Melissa Barrera, Jack Quaid, Mikey Madison, Jenna Ortega, Dylan Minnette, Jasmin Savoy Brown, Mason Gooding
Date de sortie12 / 01 / 2022 Durée1h 54
GenreHorreur, Mystère, Thriller Budget24 000 000 $

Vingt-cinq ans après la série originale de meurtres à Woodsboro, un nouveau tueur émerge et Sidney Prescott doit revenir pour découvrir la vérité.

Critique

Scream (1996) et sa parodie, Scary Movie (2000) ont bercé mon adolescence. Quand les plus âgés citent Halloween ou Massacre à la tronçonneuse comme référence du slasher, pour moi, c’était clairement Scream et un peu, Urban Legend (1998) que j’aime beaucoup. Entre les deux, il y avait aussi un truc avec Buffy où il fallait se souvenir d’une saison, mais je ne me souviens plus de laquelle. Bref, les suites ne m’ont fait ni chaud (ah oui, c’était l’été), ni froid.

Cette fois-ci, 11 ans après le moyen Scream 4 (2011), changement derrière la caméra. Wes Craven, qui avait réalisé tous les épisodes jusqu’ici, nous a quitté le 30 août 2015, à l’âge de 76 ans, donc naturellement, malgré son statut de maître de l’horreur, il ne peut pas revenir. Place au duo Matt Bettinelli-Olpin & Tyler Gillett pourtant derrière le mauvais The Baby (2014) dont le seul truc qui m’a éclaté était la promo avec son hilarant prank. Néanmoins, les bonshommes semblent s’être rattrapés avec Wedding Nightmare (2019) dont les retours sont plutôt bons.

Remake et suite, pourquoi choisir quand on peut faire les deux ?

Tout commence avec une scène d’ouverture pratiquement identique à celle du premier opus (et Scary Movie – la référence n’est pas anodine). Par la suite, on comprend clairement qu’il y a une volonté de proposer quelque chose de méta jouant sur sa condition de remake et de suite.

Seul problème, c’est tellement méta que parfois, j’ai eu l’impression de regarder l’enfant bâtard entre Scream et Scary Movie. À part l’héroïne et sa sœur, personne ne se prend au sérieux ici. Mention spéciale au personnage de Jasmin Savoy Brown (mémorable dans la série The Leftovers). Celui-là, mais c’est un cliché sur pattes. Je m’attendais presque à la voir briser le quatrième mur.

On a une pléthore de références, sans oublier cette séquence mémorable où le mot Netflix est prononcé au moins 5 ou 6 fois en moins de deux minutes, aux autres films d’horreur modernes. Le très bon Mister Babadook (2014) en tête. Surtout, on a une amusante blague/réflexion méta se concentrant sur le Star Wars décrié par les fans, Star Wars : Les Derniers Jedi (Épisode VIII). Bon, faut pas déconner, la réflexion est basique, mais ça m’a fait sourire.

Comédie ou thriller, pourquoi choisir quand on peut faire les deux ?

Au niveau du suspense, c’est simple. Comme ça ne se prend tellement pas au sérieux, le suspense s’est fait assassiner à la première scène. Quant aux meurtres, ils n’ont rien d’inventifs, mais certains sont efficaces. Par contre, j’ai vraiment du mal avec la crédibilité de l’ensemble. Je ne demande pas la lune, mais que tout le monde disparaisse à chaque fois quand le tueur débarque avec la ferme intention de buter sa victime. Surtout que les lieux choisis ne sont pas spécialement connus pour être déserts. Mention spéciale à l’hôpital. Je ne parle même pas des combats sinon ça va m’énerver.

Il y a toutefois le plaisir de retrouver les personnages emblématiques de la saga (dont un auquel je ne m’attendais vraiment pas). Je me dis que c’est peut-être pour ça que cette suite a cartonné au box-office (la nostalgie, ça marche du tonnerre en ce moment). Quand même, on parle de 140 millions de dollars dans le monde pour un budget de 24 alors que Scream 4 en faisait 97 pour un budget de 40. Bref, sans surprise, une suite avec la même équipe créative est déjà mise en route.

Par choqué d’à quel point Courteney Cox a été photoshopé sur l’affiche (regardez la bannière, c’est flagrant).

Conclusion

Un nouveau Scream n’est plus vraiment un événement vu que la saga n’a jamais vraiment réussi à réitérer l’exploit (et la fraîcheur) du premier opus. Sans surprise, cette suite, faussement déguisée en remake, se contente de recycler la formule tout en poussant le côté méta plus loin. Pas de bol, c’est poussé tellement loin que c’est tombé dans les orties. Ça devient si exagéré qu’il est impossible de prendre quoi que ce soit au sérieux. Au moins, ça se regarde sans déplaisir.

+

  • Jolis références
  • Petit coup de nostalgie
  • Joue sur l’accueil de Star Wars : Les Derniers Jedi

  • Aucun suspense car impossible à prendre au sérieux
  • Crédibilité aux oubliettes
5/10
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