Critique : Mister Babadook

Baba ! Dook ! Dook ! Dook !

Fiche

Titre Mister Babadook
Réalisateur Jennifer Kent
Scénariste Jennifer Kent
Acteurs Essie Davis, Noah Wiseman
Titre original The Babadook Date de sortie 30 juillet 2014
Pays Australie Budget
Genre Drame, Horreur, Thriller Durée 1h 34
Depuis la mort brutale de son mari, Amelia lutte pour ramener à la raison son fils de 6 ans, Samuel, devenu complètement incontrôlable et qu’elle n’arrive pas à aimer. Quand un livre de contes intitulé ‘Mister Babadook’ se retrouve mystérieusement dans leur maison, Samuel est convaincu que le ‘Babadook’ est la créature qui hante ses cauchemars. Ses visions prennent alors une tournure démesurée, il devient de plus en plus imprévisible et violent. Amelia commence peu à peu à sentir une présence malveillante autour d’elle et réalise que les avertissements de Samuel ne sont peut-être pas que des hallucinations…
Mister Babadook Photo avec Essie Davis et Noah Wiseman
« Maman, le père Noël m’a arnaqué ! J’ai demandé l’armoire pour aller à Narnia et à la place, j’ai une armoire hantée par le Babadook… »

Critique

Le Babadook fait une entrée fracassante au panthéon des plus grandes créatures du cinéma d’Horreur. Pourtant sur l’affiche avec son look simpliste, rien ne laissait envisager une telle réussite.

Le Babadook pourrait être défini comme un mélange de monstres emblématiques : il a la gestuelle du Nosferatu du film allemand de 1922 réalisé par Murnau, la veste et le chapeau du Jeeper Creepers teints en noir et les griffes de Freddy Krueger. Mais existe-t-il réellement ou n’est-ce qu’un produit de l’imagination de Samuel, jeune garçon élevé seul par sa mère, Amelia, après la mort de son père ?

Tout bon film d’horreur/épouvante doit réussir à nous attacher aux personnages durant la phase d’exposition. C’est accompli ici grâce à un humour grinçant avec un Noah Wiseman aussi énergétique qu’innocent et mignon (il rappelle ces garçons débrouillards avec une imagination débridée comme le Kevin de Maman, j’ai raté l’avion). Son obsession des monstres m’a fait un peu penser à mon jeune moi. J’étais alors (et toujours, d’ailleurs) fasciné par les monstres tout en les craignant une fois la lumière éteinte (un peu moins maintenant, désormais, ce sont les cambrioleurs qui me font flipper – se réveiller dans son lit en pleine nuit avec un inconnu au-dessus de votre tête qui vous regarde avec le même sourire que celui du Joker, bonjour l’angoisse). Sa mère (formidable Essie Davis) commence à sentir le poids du sommeil sur ses épaules, sa progéniture l’empêchant de dormir paisiblement à cause de ses cauchemars. Un mal qu’ont surement connu toutes les mères célibataires après avoir fait découvrir le Grand Méchant Loup à leurs enfants.

Je n’ai pas flippé avec Mister Babadook, mais j’ai été fasciné.

Les jours passent et voilà, que le jeune Samuel sort de sa bibliothèque un nouveau livre parlant d’une créature nommée le Babadook. La lecture du bouquin constitue assurément un des meilleurs passages du film. C’est à cet instant-là que le monstre s’invite dans cette famille. Grâce aux merveilleux dessins du livre, j’ai été immédiatement séduit (sans même de bouquets de fleurs, tu t’en rends compte) par le croque-mitaine australien. Autant vous le dire tout de suite, on ne verra jamais pleinement la créature. Ce qui n’est pas plus mal que ça, car dès lors, elle conserve toujours son aura particulière et inquiétante qui doit beaucoup à l’originale mise en scène de Jennifer Kent qui s’est largement inspirée du Nosferatu le vampire de Murnau (ce n’est pas pour rien que je l’ai cité au début 🙂 ). La scène de la « confrontation » entre Amelia et le Babadook est un excellent moment d’Horreur se résumant alors à une seule émotion : la fascination pure.

La suite du film plonge le spectateur dans une dualité : « Le Babadook existe-t-il réellement ou n’est-ce que le fruit de l’imagination du garçon qui a fini par contaminer la mère ? ». Un passage fort intéressant grâce au talent d’Essie Davis et à une réalisation loin d’être chiante. Sur le même thème, j’ai pensé à Babycall avec Noomi Rapace, mais à l’inverse de Mister Babadook, ce dernier se révélait vite soporifique. De l’humour de la première partie, on plonge petit à petit vers une atmosphère moins joviale et de plus en plus inquiétante. Malheureusement, les trop nombreux indices laissés par la réalisatrice ne laissent que peu de places au doute. Fort heureusement, elle ne s’y attarde pas trop.

Le moment de bravoure de l’actrice Essie Davis est conservé pour le climax. Un climax mémorable qui fait beaucoup penser à un film d’horreur très connu, mais dont je ne peux pas dire le nom sans spoiler. La réussite de ce climax doit pas mal à la préparation de Jennifer Kent qui nous livre quelques indices sur les origines du look du Babadook via une séquence simple où l’héroïne regarde la télé tout en zappant, elle est alors assaillie par des visions cauchemardesques semblant sortir d’une autre époque. Autre réussite aussi, la fin qui tord le cou aux clichés (et pas seulement, d’ailleurs 😛 – blague réservée à ceux qui ont vu le film) inhérents au genre, un peu comme l’avait fait Mama. Malgré tout, je suis resté sur ma faim, car j’avais une vraie volonté de savoir ce qui allait se passer ensuite. Le signe des films réussis.

Par Christophe Menat, le .

Mister Babadook Photo avec Noah Wiseman
« Avec moi, le Babadook, il va l’avoir dans le baba. »

Conclusion

Mister Babadook est une véritable bouffée d’air frais. Au lieu de nous livrer une simple bobine gore, Jennifer Kent préfère s’attacher à iconiser sa créature et à lui construire un véritable mythe tout en soignant ses personnages. Voilà, ce qui explique pourquoi on se souviendra longtemps du Babadook.

+ – Un monstre très réussi
– Les apparitions du Babadook inspirées des vieux films d’horreur
– Deux personnages principaux attachants
– Ne fait pas vraiment peur
– Quelques petits temps morts
7/10
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