Critique : Sans aucun remords

Pas de Jack Ryan, cette fois-ci

Ah, une nouvelle adaptation cinématographique d’un roman de Tom Clancy. Jusque-là, rien d’original, vu qu’on en a déjà eu cinq. Par contre, cette fois-ci, pas de Jack Ryan en tête d’affiche, mais un certain John Kelly. Et le kéké, ce n’est pas n’importe qui. C’est Killmonger. Euh, pardon, je voulais dire Creed. Non, non, je me reprends. Je parle bien évidemment de la Torche humaine. Raaaah, ce n’est pas possible ça.

Attendez, je me calme… Je souffle…. Hop, c’est nul autre que Michael B. Jordan. Cherry on the cake, il retrouve un vieux pote des 4 Fantastiques en la personne de Jamie Bell. Bref, sur l’affiche, le Michael Jordan n’ayant jamais joué pour les Bulls affiche un air bien énervé. Comme MJ face aux Pistons de Détroit.

Pour l’anecdote, ça fait un moment que l’adaptation du roman de Tom Clancy au même titre traîne. On en parlait déjà en 1994 avec un salaire de 7 millions pour Keanu Reeves. Ce dernier a refusé. En 1995, Laurence Fishburne et Gary Sinise étaient à bord, mais encore plouf. En 2012, Christopher McQuarrie était chaud pour réaliser avec Tom Hardy et Kevin Costner. Finalement, il faudra attendre 2018 pour obtenir le film du jour. Prévu pour mi-septembre 2020, covid tout ça, ça a finalement fini entre les mains du service de streaming du géant Amazon. Du coup, un bon gros film d’action « gratos », ça ne se refuse pas.

Efficace, mais sans génie

En soit, Sans aucun remords est plutôt punchy. Les scènes d’action et la mise en scène sont bien emballées. Mention spéciale à ce crash d’avion donnant naissance à une scène assez haletante et pour l’ultime scène d’action. De plus, on n’est clairement pas là pour déconner. C’est sérieux comme la mort. Le tout sur un pitch pouvant se résumer par « Et si John Wick était un roman de Tom Clancy ? ».

Malgré tout, l’ensemble a bien du mal à s’envoler. À passer un cran. C’est assez bizarre à sortir comme constat, car les acteurs sont excellents. Surtout Michael B. Jordan qui transpire du charisme sur le front (matez l’affiche pour le constater). Le mec arrive parfaitement à combiner un excellent jeu d’acteur avec de la crédibilité durant les scènes d’action. Mais bon, ce n’est pas comme s’il ne l’avait pas déjà prouvé auparavant.

En fait, le problème n’est pas à chercher loin à mon avis. L’intrigue reposant sur une volonté d’installer une atmosphère paranoïaque n’arrive jamais à aller jusqu’au bout. Y a bien une scène stressante en prison, mais c’est tout ce que j’ai retenu. La faute, à mon avis, à une intrigue désespérément trop facile à appréhender. Sans compter que dès qu’un certain acteur est apparu à l’écran, j’ai saisi le fin mot de l’histoire. Quant au choc « façon chien », ben, le synopsis le dévoile direct, donc impossible d’être traumatisé.

Reste une scène mid-générique ayant ravivé des souvenirs nostalgiques. Bref, quand la seule scène qui t’enthousiasme réellement est une scène foutue au milieu du générique de fin, ce n’est pas très bon signe.