Fan film à côté de la plaque
Fiche
Titre | Resident Evil : Bienvenue à Raccoon City | Titre VO | Resident Evil: Welcome to Raccoon City |
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Réalisateur | Johannes Roberts | Scénariste | Johannes Roberts |
Acteurs | Kaya Scodelario, Hannah John-Kamen, Robbie Amell, Tom Hopper, Avan Jogia, Donal Logue, Neal McDonough, Lily Gao | ||
Date de sortie | 24 / 11 / 2021 | Durée | 1h 47 |
Genre | Action, Horreur, Science fiction | Budget | 25 000 000 $ |
Se déroulant en 1998, cette histoire explore les secrets et les origines du mystérieux Spencer Mansion et de la malheureuse Raccoon City. |
Critique
Y a des fois, je me demande pourquoi je m’inflige ce genre de merdes… Je sais que ça va être nul (quand y a consensus à tous les niveaux pour dire que c’est une daube, l’argument du « il faut juger par soi-même » n’a plus de batterie), mais je le regarde quand même.
Pour ma défense (merci, maître Marvelll), je suis un gros fan de la franchise (au point de regarder pratiquement toutes les daubes – sauf le dernier, mon masochisme n’en pouvait plus – de la franchise Milla Jovovich mise en scène par son mari) et il y a évidemment cette curiosité malsaine. Toutefois, je me félicite d’avoir tenu en n’allant pas au cinéma pour ne craquer que pour une séance à la maison (« Merci d’avoir seulement loué ! », je partage avec vous un SMS de ma banquière). Bref, sinon, c’est vraiment de la merde ?
La réponse du juge Marvelll (je prépare mon visionnage de Moon Knight en dédoublant ma personnalité) est sans appel est : « Ouais ! C’est vraiment nul. ».
Un film de fans pas pour les fans (cherchez l’erreur)
Le pire, c’est quand même la déferlante de fan service dans tous les recoins de Raccoon City. Pour rappel (ou pour info, rayez la mention inutile), ce reboot de Resident Evil adapte le premier jeu vidéo et sa suite, donc Resident Evil (1996) et Resident Evil 2 (1998). On sent les fans derrière le jeu, à moins que ce soit juste des opportunistes visant à brosser les fans dans le sens du poil en demandant à des assistants de lister les trucs les plus iconiques.
Quoiqu’il en soit, il y a un nombre incalculable d’easter eggs (le piano, la rencontre avec le premier zombie, le camion de l’intro de RE2, le rapport à la fin, le lance-roquette, les clés aux symboles et j’en oublie) avec, comme cerise sur le gâteau, la reproduction des décors les plus cultes de la saga, à savoir les halls du Manoir Spencer et du commissariat. Pour l’anecdote, Capcom a fourni leurs plans à l’équipe du film.
Je note tout de même quelques gênances à ce niveau, par exemple avec les noms complets des personnages bien répétés, histoire qu’on comprenne bien qu’il s’agit des personnages cultes du jeu. Si pour Jill Valentine et Leon S. Kennedy, c’était important de le préciser, pour le reste, franchement, ça coule de source.
Pourquoi ce changement de personnalité ?
C’est aussi étonnant de découvrir que la personnalité des personnages a changé, et pas dans le bon sens. Claire Redfield, alors qu’elle était âgée de 19 ans dans le jeu Resident Evil 2, approche la trentaine et est déjà badass comme si on était devant l’adaptation de Code Veronica. Par contre, faites gaffe, elle fait tout le temps la gueule. Quant à Leon S. Kennedy, il devient un personnage, entre ses siestes et ses gaffes, comique… Wesker est plus nuancé que dans le jeu et affiche des remords. Jill Valentine devient une tarée de la gâchette, en plus d’être amoureuse de Wesker. Quant à Chris Redfield, il a perdu beaucoup de charisme en faisant pâle figure aux côtés des jolis biscottos de Wesker. Pour résumer, rien ne va sauf les costumes.
J’ai eu beaucoup de mal à me faire aux nouvelles personnalités. Mais de toute façon, même sans ce problème… En effet, la mise en scène ne suit pas. Avec un maigre budget de 25 millions de dollars (pour comparer, c’est 10 millions de moins que le budget alloué au premier film de Paul W. S. Anderson sorti en… 2002 (!!!), donc avec l’inflation, la différence frappe aux burnes), ce n’est pas étonnant de découvrir que Resident Evil : Bienvenue à Raccoon City n’arrive jamais à la hauteur de ses ambitions. Les décors sont souvent vides. Les effets spéciaux immondes (le Dobermann m’a traumatisé), ils sont convaincants uniquement quand ils misent sur du concret (mention spéciale à la très réussie Lisa Trevor). La photographie basique. Les scènes d’action minimalistes. La pire est sans hésiter celle du boss final expédié en deux secondes.
Par Christophe Menat craignant le pire pour la série live action de Netflix.
Conclusion
Je le dis tout de suite : je n’y croyais pas. J’avais juste envie d’assouvir ma curiosité malsaine en regardant Resident Evil : Bienvenue à Raccoon City. Au final, sans surprise, j’ai découvert un mauvais fan film fan service. Au moins, je me suis juste amusé à repérer les easter eggs. Mais 1h 47, ça fait long la ch(i)asse. |
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3/10 |