Critique : Prey

The Revenant versus The Predator

Fiche

Titre Prey Titre VO
Réalisateur Dan Trachtenberg Scénariste Patrick Aison
Acteurs Amber Midthunder, Dakota Beavers, Dane DiLiegro; Stormee Kipp, Michelle Thrush
Date de sortie05 / 08 / 2022 (Disney+) Durée1h 40
GenreAction, Drame, Horreur, Science-fiction, Thriller Budget

Situé dans le monde de la nation comanche au début des années 1700, une jeune femme, une guerrière redoutable, est prête à tout pour protéger son peuple d’un danger imminent. Elle traque et finit par affronter sa proie, qui se révèle être un prédateur extraterrestre très évolué disposant d’un arsenal techniquement avancé, ce qui conduit à une confrontation brutale et terrifiante entre les deux adversaires.

Critique

À l’annonce de Prey et de son pitch, j’ai été sacrément intrigué. Ce n’est pas tous les jours qu’on nous propose de revenir plusieurs décennies en arrière pour voir, en résumant grossièrement, une Comanche affronter un Predator. Voilà ce qui promettait quelque chose d’original pour la saga du rasta de l’espace.

Finalement, la bonne nouvelle. Après une bande-annonce prometteuse, les premiers retours sont positifs. On a même à ce jour la meilleure moyenne Rotten Tomatoes pour un film de la saga Predator (carrément meilleure que celle du premier). C’est donc vachement excité que j’ai lancé le visionnage.

Le mal du monde d’après

Bon, je ne vous cache pas que ça a été un peu la douche froide. La grosse connerie ? La même que celle de Jurassic World : Le Monde d’après (2022). C’est très con, mais ça m’a sorti du délire. En fait, au début, on voit l’héroïne chasser un cariacou. Sauf que ce dernier est en images de synthèse… et de l’immonde.

Patatras… Vous entendez le bruit de la crédibilité du long-métrage de Dan Trachtenberg, réalisateur du sympa 10 Cloverfield Lane (2016) et du premier épisode de la série The Boys, s’écroulant dans mon esprit… Jamais je n’ai réussi ensuite à me remettre dans le bain pour prendre le tout au sérieux. En effet, on ne peut pas se raccrocher à de l’humour ou autre tant l’ensemble est traité de manière on ne peut plus sérieuse… Le premier Predator avait un côté décalé. Pas celui-ci.

C’est d’autant plus dommage que tous les mauvais effets numériques sont surtout mis dans le premier tiers. Par la suite, ça se voit, mais le transit passe nettement mieux. Surtout avec le nouveau Predator, réellement badass.

La lourdeur du propos féministe

L’autre problème que j’ai eu. C’est l’héroïne. Pourtant jouée par Amber Midthunder que j’avais adoré dans la série Legion (2017 – 2019). Je n’ai jamais réussi à m’attacher à elle tant le propos féministe est traité sans originalité en plus d’être lourd. J’ai en tête cette réplique à se gifler la tronche : « À tes yeux, je ne suis ni une chasseuse… ni une menace. Or, c’est justement ça qui fait ma force. ».

Mais pire que tout, elle a le cul tellement bordé de nouilles qu’encore une fois… Patatras… Cette fois, la crédibilité ne s’écroule plus, mais s’enterre vingt mille lieues sous les mers. Trop de trucs improbables mis bout à bout. Surtout le duel final à pisser de rire où on cumule tous les clichés possibles. Difficile de s’attacher à elle, d’autant plus que le déroulé de l’histoire n’offre aucune surprise car calquée sur le classique de John McTiernan.

Le Predator revient à ses racines

Malgré tout, Prey n’est pas un mauvais film. Il a quelques très jolis plans, surtout avec des décors naturels superbes (quel dommage d’avoir gâché ça avec des effets numériques moches) et des bonnes idées. À commencer par avoir fait régresser le Predator à une version plus primaire. Même si ce n’est pas toujours cohérent comme le fait que le Predator a son invisibilité et son vaisseau spatial, par contre ses armes tirent des flèches… Bref, le Predator a toujours autant de classe et est sans hésiter la star des scènes d’action. 

J’ai beaucoup aimé aussi la façon dont le titre du film apparaît au début. Parmi les bonnes idées, je compte sur les effets gores sympathiques et également l’immersion dans une tribu Comanche. Dommage que ce dernier point soit traité de façon superficielle en plus d’être plombé par l’inutile aspect féministe.

Pour finir, un des arguments du film est d’avoir conservé la langue Comanche, sauf qu’étant sourd, je lis sur les lèvres et les Comanches s’expriment tous en… anglais. On repassera pour le côté Apocalypto (2006).

Par quand même ravi d’avoir revu le Predator.

Conclusion

Prey reprend la formule du premier Predator en la transposant au 18ème siècle avec pour héroïne une jeune Comanche. Aucune surprise dans son déroulé, car calqué sur le classique de John McTiernan, mais ça ne l’empêche pas d’offrir de bonnes scènes d’action et un excellent Predator. Dommage donc que ce soit plombé par ses effets numériques ratés, un propos féministe lourd sans oublier l’impossibilité de trouver l’ensemble un minimum crédible.

+

  • Retourner dans le passé
  • Predator badass
  • Réalisation avec des plans jolis
  • Du gore jouissif

  • Cachez-moi ses effets numériques ratés au lieu de les montrer en gros plan
  • Propos féministe lourd et inutile
  • Crédibilité zéro
  • Structure sans surprise car calquée sur le premier
5/10
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