Critique : Poltergeist (2015)

Une nouvelle star est poltergeistée

Fiche

Titre Poltergeist
Réalisateur Gil Kenan
Scénaristes David Lindsay-Abaire
Acteurs Sam Rockwell, Rosemarie DeWitt, Jared Harris, Jane Adams, Saxon Sharbino, Kyle Catlett, Kennedi Clements, Susan Heyward
Titre original Date de sortie 24 / 06 / 2015
Pays États-Unis Budget
Genre Épouvante, Horreur, Thriller Durée 1h 33

Lorsque les Bowen emménagent dans leur nouvelle maison, ils sont rapidement confrontés à des phénomènes étranges. Une présence hante les lieux. Une nuit, leur plus jeune fille, Maddie, disparaît. Pour avoir une chance de la revoir, tous vont devoir mener un combat acharné contre un terrifiant poltergeist…

Photo du remake de Poltergeist réalisé par Gil Kenan avec un clown
« Salut les enfants. »

Critique

Poltergeist. L’image qui m’a le plus marqué du film de 1982 réalisé par Tobe « Massacre à la tronçonneuse » Hooper reste son affiche avec cette jeune fille posant une main sur un écran de télévision brouillé. Je passais sans cesse devant la K7 au vidéoclub sans avoir le courage de la prendre. Faut dire qu’à force de fantasme, je m’imaginais les pires délires. Finalement, à la découverte du résultat final, j’ai été vachement déçu (pour info, j’étais ado, ça peut jouer aussi), mais j’en garde quand même le souvenir d’un film sympathique. Dès lors, qu’on en fasse un remake ne me fait ni chaud, ni froid. Eh oui, fait surprenant, il s’agit vraiment d’un remake en cette ère de remakes maquillés en suites.

Sans y aller par quatre chemins. Il n’y a qu’une star dans le film. Elle a 8 ans. Elle s’appelle Kennedi Clements. En toute franchise, j’ai rajouté un point à la note finale rien que pour elle. S’il fallait faire une analogie, c’est super simple. Rappelez-vous Drew Barrymore dans E.T. l’extra-terrestre. Franchement, j’ai été épatée par cette petite qui apporte beaucoup à ce Poltergeist nouvelle génération. Ce n’est donc pas pour rien qu’elle est présente sur la plupart des affiches du film alors que Sam Rockwell et Rosemarie DeWitt attendent toujours qu’on les appelle pour y poser.

Cette fois-ci, les enfants sont les héros

Ce point est vraiment illustratif du parti-pris de ce Poltergeist où les enfants sont les véritables héros du long-métrage. Plus particulièrement, le jeune Kyle Catlett qui a déjà tourné pour Jean-Pierre Jeunet dans L’Extravagant Voyage du jeune et prodigieux T. S. Spivet (ce titre !) où il tient le premier rôle, excusez du peu. Manque de bol, s’il était amusant en T.S. Spivet, il est agaçant à cause de son apathie dans le film du jour.

Quant à Sam Rockwell et Rosemarie DeWitt, ils se contentent du strict minimum et ont bien du mal à densifier la partie dramatique du film. Fort heureusement, le réalisateur nous évite une exposition qui dure trois plombs. Avec seulement une heure et demie à disposition, on va rapidos dans le vif du sujet. Ça permet d’éviter quelques clichés comme celui du père alcoolique, d’ailleurs merveilleusement esquivé. Ainsi, on a un long-métrage familial d’épouvante où on s’amuse bien, à défaut de flipper. Par contre, les mômes risquent d’avoir quelques jolies frousses sans que l’ensemble ne soit véritablement traumatisant. Le terme « familial » n’est donc pas usurpé.

Par contre, le film est surprenant à certains moments (mais pas dans le bon sens du terme). Par exemple, j’ai été dubitatif de voir le père partir tout seul dans la pièce où les poltergeists sont les plus actifs alors qu’il y a quand même d’autres gars dans la maison. Mais non, ils sont trop occupés à le regarder sur l’écran. Ça sonne comme si le scénariste n’a pas su comment intégrer une scène choc dans le scénario. Du coup, elle est là, un peu en mode WTF. Ce n’est même pas mieux à la fin où les évènements partent sérieusement en couille sans que les voisins ne semblent même pas daigner jeter un coup d’œil.

Pourquoi cacher les esprits ?

Toutefois, j’ai bien aimé le final, surtout lorsqu’on passe dans l’autre monde. Un passage plutôt convaincant malgré une utilisation sur accrue de CGI. Bref, Poltergeist est un film généreux visuellement et détonne dans le genre où on a plutôt tendance à en montrer le moins possible pour stimuler l’imagination du spectateur. Ça explique sans aucun doute aussi pourquoi le film de Gil Kenan ne fait absolument pas peur.

Côté jump scare ? J’en ai deux à signaler. L’un m’a fait sursauter (enfin, pour être franc, c’est le sursaut de la personne à mes côtés qui m’a fait sursauter) et l’autre a été vu dans la bande-annonce, donc effet zéro. Voilà pour l’info essentielle à tout amateur d’arrêt cardiaque. Autre info importante à connaître, la signification de poltergeist surtout qu’on va y avoir droit dans le prochain Conjuring. Le mot nous vient d’Allemagne et est composée de « poltern » (faire du bruit) et de « geist » (esprit) et la définition du mot, c’est « esprit casse-couille à force de bouger les meubles » (source Marvelll).

Par Christophe Menat, le , en direct depuis la maison des Bowen.

Photo du remake de Poltergeist réalisé par Gil Kenan avec Kennedi Clements
Terrible, cette adaptation vidéo-ludique du jeu Twister.

Conclusion

Après deux belles daubes pour le genre épouvante (Annabelle et Ouija, pour ne citer personne), ça fait plaisir de voir un film qui, à défaut, d’être transcendant (ou même flippant) se révèle efficace grâce à un rythme soutenu, des passages fun et une Kennedi Clements en mode Drew Barrymore époque E.T. l’extra-terrestre. Un joli moment d’épouvante pour toute la famille.

+

  • Kennedi Clements
  • Va direct à l’essentiel
  • Généreux visuellement

  • Kyle Catlett
  • Pas flippant pour un sou
  • Certains passages semblent déconnectés de l’histoire
6/10
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