Non, la formule n’est pas morte
Fiche
Titre | Luke Cage | Titre VO | Marvel’s Luke Cage |
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Showrunner | Cheo Hodari Coker | ||
Acteurs | Mike Colter, Simone Missick, Alfre Woodard, Theo Rossi, Mustafa Shakir, Gabrielle Dennis | ||
Saison | 2 | Nombre d’épisodes | 13 |
Date de sortie | 22 / 06 / 2018 | Format | 55 mn |
Genre | Action, Drame, Science fiction, Thriller | Chaîne | Netflix |
Après avoir lavé son honneur, Luke Cage devient une célébrité dans les rues d’Harlem et sa réputation semble aussi indestructible que sa peau. Mais cette nouvelle visibilité ne fait qu’accroître son besoin de protéger la communauté et de comprendre qui il peut ou non sauver. Quand un nouvel ennemi redoutable apparaît, Luke est confronté à l’étroite frontière qui sépare les héros des méchants. |
Critique
Après les déceptions prodiguées par la réunion des super-héros Netflix dans The Defenders et la deuxième saison de Jessica Jones, même s’il y avait eu l’éclaircie The Punisher entre temps, ce n’est pas peu dire que je craignais cette deuxième saison de Luke Cage. Il faut dire qu’on a maintenant compris le cahier de routes des séries Marvel pour Netflix et les surprises se font désormais rares.
Différence majeure entre les deuxièmes saisons dediées à Jessica Jones et Luke Cage, le second ne souffre pas de personnages secondaires inintéressants et horripilants. Ô joie pour votre serviteur, cette insupportable Claire Temple (Rosario Dawson) est rapidement éjectée du show. J’étais à deux doigts de faire une danse de la joie. Le reste du casting est excellent. On notera également un Mike Colter désormais plus à l’aise dans le rôle du bulletproof et qui laisse entrevoir des fêlures sous sa carapace. De quoi octroyer un aspect plus humain pour le shérif de Harlem. Néanmoins, cette saison est dominée par ses deux principaux vilains.
L’envol de Black Mariah
Mariah Dillard (Alfre Woodard) est toujours l’antagoniste principale du super-héros de Harlem. Mais elle n’est pas seule, car Bushmaster vient aussi rôder. Avant de m’attaquer au second, je veux revenir sur Black Mariah. Si je la trouvais plutôt pas mal dans la première saison, elle restait, malgré tout, moins captivante que Cottonmouth à mes yeux. Je peux à présent dire que je révise mon jugement après le visionnage de cette saison où elle éclabousse l’écran. L’actrice Alfre Woodard fait le show en interprétant un personnage à la psychologie imprévisible et doté de mémorables monologues. Celui face à sa fille m’a littéralement cloué sur place. La bouche ouverte. Coup de cœur inattendu.
Un véritable rival pour Luke Cage
Deuxième et nouvel antagoniste. Bushmaster. Je redoutais un vilain un peu kitsch du style de Diamondback. Pas du tout, Mustafa Shakir et ses yeux bleus font des prouesses dans ce rôle et surtout, le vilain est réellement capable de s’opposer à Luke Cage en combat à mains nues. Pour couronner le tout, le mec a un style de combat spectaculaire. C’est dommage que Marvel Television n’ait toujours pas réussi à régler ce problème de cascades parfois trop WWE. Il amène également avec lui un background jamaïquain et vaudou. Un bon moyen pour le show d’éviter la routine. On troque aussi la personnalité manichéenne pour une sorte de Killmonger.
Enfin, les héros à louer
Mon épisode préféré de la saison est de loin le dixième, The Main Ingredient, où Danny « Iron Fist » Rand vient jouer à la guest star. La combinaison des deux personnages offre un spectacle drôle, détonnant (ce Lancer Spécial à la Colossus / Wolverine, j’adore !) et rafraîchissant. C’est l’un des points que j’ai beaucoup apprécié dans cette saison. Contrairement à JJ, il ne semble pas évoluer en solo dans son coin. Les autres personnages, que ce soit Daredevil, Hulk et évidemment Iron Fist, sont cités. On sent vraiment qu’il fait partie d’un univers partagé. Parce que n’oublions pas non plus les Filles du Dragon.
Je trouve que Marvel Television devrait davantage explorer ce point au lieu de se cantonner à faire en sorte que leurs super-héros restent chacun dans leur coin. Après tout, si The Defenders était un « échec », c’est que la réunion semblait trop forcée. En faisant en sorte que chacun vient se balader dans la série de l’autre permettrait de dynamiter le rythme et faire moins ressentir cette impression de longueur qu’on leur reproche souvent. Personnellement, je ne l’ai pas ressenti ici même si ça mettait un petit moment à démarrer. Je tiens tout de même à souligner que, désormais, je les regarde avec un rythme d’un épisode par jour. Ce qui peut expliquer la chose.
Conclusion inattendue
Pour terminer cette critique, il est inévitable de parler de cette surprenante fin de saison. Évidemment, on entre en pleine partie où ça spoile. Prière donc de sauter à la conclusion si tu ne l’as pas encore vu.
Luke Cage à la place de Black Mariah à la tête du Harlem’s Paradise. Voilà ce qui avait à de quoi dérouter. Ma compagne n’arrêtait d’ailleurs pas de dire que ce n’était pas possible. C’est juste un rêve. Moi, j’étais juste comme un fou à l’idée d’avoir la troisième saison. Ce bouleversement dans la partie d’échec où Luke devient une Tour a également le mérite de prouver que les règles ne resteront pas indéfinitivement les mêmes. Parce que sérieusement, ça aurait fini par gonfler d’avoir Luke qui se balade dans la rue en attendant le prochain gangster à tarter. Magnifique coup de poker.
Par Christophe Menat qui crie « Saison 3, maintenant ! Saison 3, maintenant ! », le 5 juillet 2018.
Conclusion
Après la déception engendrée par la deuxième saison de Jessica Jones, je craignais que la formule Marvel pour Netflix ne se soit émoussée. Au final, Luke Cage m’a agréablement donné tort. La série chapeautée par Cheo Hodari Coker offre une seconde fournée de haut vol. Même si on retrouve les inévitables défauts (amoindris tout de même, je trouve), on les oublie facilement tant les qualités sont nombreuses. Bref, j’en redemande. Surtout au vu du final.
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8/10 |