Critique : Les Sept Mercenaires (2016)

Un remake pas indispensable, mais fun

Fiche

Titre Les Sept Mercenaires Titre VO The Magnificent Seven
Réalisateur Antoine Fuqua Scénaristes Richard Wenk, Nic Pizzolatto
Acteurs Denzel Washington, Chris Pratt, Ethan Hawke, Vincent D’Onofrio, Byung-hun Lee, Peter Sarsgaard
Date de sortie 28 / 09 / 2016 Durée 2h 13
Genre Action, Western Budget 90 000 000 $

L’industriel Bartholomew Bogue règne en maître sur la petite ville de Rose Creek. Pour mettre fin au despotisme de l’homme d’affaires, les habitants, désespérés, engagent sept hors-la-loi, chasseurs de primes, joueurs et tueurs à gages – Sam Chisolm, Josh Farraday, Goodnight Robicheaux, Jack Horne, Billy Rocks, Vasquez, et Red Harvest. Alors qu’ils se préparent pour ce qui s’annonce comme une confrontation sans pitié, ces sept mercenaires prennent conscience qu’ils se battent pour bien autre chose que l’argent…

Photo de Les Sept Mercenaires avec l'équipe au complet
« Allez, ramenez-moi les huit salopards ! »

Critique

On ne pourra pas reprocher au réalisateur Antoine Fuqua de se cantonner à un seul genre vu que le bonhomme a pris la (bonne) habitude d’en changer à chaque film. Ces trois dernières années, il a touché au Die Hard movie (La Chute de la Maison Blanche, 2013), au vigilante movie (Equalizer, 2014) et au film de boxe (La Rage au ventre, 2015). Cette fois-ci, il sort les Colts avec Denzel Washington et Ethan Hawke pour shooter un western remake du classique Les Sept Mercenaires.

Pour tout vous dire, je pense faire partie des rares mecs de l’Occident à avoir vu Les Sept Samouraïs d’Akira Kurosawa avant de voir son remake américain Les Sept Mercenaires de John Sturges. Me concernant, le constat est sans appel. Les Sept Mercenaires n’arrive aucunement à la cheville du film original. Pour être franc jusqu’au bout, je n’ai gardé aucun souvenir du western, sinon le choc en découvrant le nombre d’éléments qui faisaient le charme du long-métrage de Kurosawa passés à la trappe. En même temps, en passant de 3h 25m à 2h 8m…

Les Expendables dans l’Ouest mythique

Bref, avec l’édition 2016, Antoine Fuqua s’entoure d’un casting pour le moins excitant, car hétéroclite. En plus des deux héros principaux incarnés par les bankables Denzel Washington et Chris Pratt (qui Pratt à mort), on retrouve Ethan Hawke, Vincent D’Onofrio, Byung-Hun Lee, Manuel Garcia-Rulfo et Martin Sensmeier. Soit au total, quatre mercenaires ricains dont un noir, un mercenaire asiatique, une mercenaire « texicain » et même un mercenaire… indien ! On note aussi des différences chez les mercenaires « classiques » avec un Vincent D’Onofrio en mode trappeur. Le bonhomme profite du projet pour retrouver Chris Pratt après Jurassic World (après tout, entre stars de Marvel, on s’entraide). Tout ce beau monde donne une bande immédiatement attachante.

Malgré tout, j’ai regretté que l’histoire ne prenne jamais le temps de les approfondir pour les rendre encore plus charmants. Un bon moyen de rendre le climax réellement poignant. Au bout du compte, on se rend compte qu’Antoine Fuqua capitalise surtout sur la célébrité de ses acteurs pour rendre leurs trépas marquants, mais malheureusement, ça ne suffit pas. À mon goût, il aurait été judicieux d’ajouter une scène de beuverie où chacun aurait partagé ses rêves d’avenir. Mais, on peut comprendre que ça a été zappé vu la déjà longue durée. M’enfin, y avait des passages un peu longuets faciles à supprimer, surtout lors de la première partie.

Du spectacle au détriment de la tactique pour la bataille finale

Sinon, ça se regarde franchement sans déplaisir. Le rythme est maîtrisé, malgré les quelques longueurs dont j’ai parlé ci-dessus. Les acteurs sont charismatiques. Chris Pratt balance plusieurs répliques bien senties.

Conclusion, c’est au niveau de la scène de bataille finale qu’a dépendu une grosse partie de ma note finale et pour le coup, j’ai trouvé ça pas mal, mais pas transcendant, la faute à un côté brouillon assez agaçant. Je m’explique. Les ennemis arrivent de partout. Il y en a tellement qu’on suit les personnages en mode bourrin, comme un mec qui rush dans Call of Duty (sauf qu’il a le God Mode activé). Résultat, une action agréable, mais sans aucune dimension tactique qui était pourtant une des forces du Kurosawa. Quand on voit, par exemple, ce que Game of Thrones a réussi à faire avec l’épisode Battle of the Bastards, on peut clairement être critique envers la réalisation de Fuqua.

Par Christophe Menat encore marqué par le dernier coup de Poker de Pratt, le 29 septembre 2016.

Photo de Les Sept Mercenaires avec Vincent D'Onofrio
En attendant de revenir à New-York, Wilson Fisk prend du bon temps dans l’Ouest.

Conclusion

Non, ce n’est pas le préquel de Les Huit Salopards contrairement à ce que pourrait faire croire l’affiche, mais un remake du western de 1960 réalisé par John Sturges, qui est lui-même un remake de Les Sept Samouraïs d’Akira Kurosawa (ça va, tu suis ?). Si la version 2016 est efficace, elle, comme la version de 1960, n’arrive jamais à atteindre l’ampleur du long de Kurosawa. Au final, on a un gros casting, même si Antoine Fuqua n’arrive pas à bonifier pleinement le potentiel, pour un western réussi malgré un côté brouillon lors de la grosse bataille finale.

+

  • Joli casting hétéroclite…
  • Méchant bien enc***
  • Rythme

  • … mais finalement pas totalement exploité
  • Bataille finale trop brouillonne
6/10

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