Critique : Le Journal de mon père

La nostalgie du père

Fiche

Titre original 父の暦, Chichi no koyomi
Scénariste Jirô Taniguchi
Dessinateur Jirô Taniguchi
Prix 19 euros Pages 274
Éditeur Casterman
Date de sortie 23 novembre 2007 Genre Drame
Depuis bien des années, Yoichi n’était pas rentré dans sa ville natale, trouvant divers prétextes, professionnels pour la plupart, pour repousser l’échéance. Seule la mort de son père le forcera à rentrer. Là, lors de la veillée funèbre, rejaillit une multitude de souvenirs, doux comme cet après-midi de printemps passé à jouer sur le plancher du salon de coiffure de son père ou tragiques comme l’incendie qui ravagea sa ville en 1952 et précipita le divorce de ses parents qui fit basculer sa vie quatre ans plus tard.

Critique

Comme l’année dernière, mon père m’a offert pour Noël un roman graphique de Jirô Taniguchi. Ce nouveau roman dispose d’un titre on ne peut plus évocateur et c’est exactement le geste qu’il fallait de la part d’un père car ce roman parle de la relation entre un fils et son père. Avec son style simple et posé, l’auteur nous raconte l’histoire d’un homme qui fuit son village natal et comme souvent, Taniguchi raconte une histoire basée sur sa propre expérience. Le héros de l’histoire est forcé revenir de revenir dans son village suite au décès de son père et fera la découverte d’un homme qu’il a finalement peu connu.

Le style graphique est très classique mais beau. Le trait fin de Taniguchi est propice à de décors très soignés. Car l’architecture dans ce roman est une véritable prouesse, le style architecturale de l’époque est parfaitement retranscrit. Un contraste s’inscrit avec le style moderne du Tokyo actuel renforçant davantage le sentiment de nostalgie du personnage et le nôtre.

Il faudra aussi compter sur l’excellent découpage où chaque case peut être inscrite comme un plan cinématographique d’un drame intimiste.Là où l’œuvre réussit à nous conquérir, c’est dans sa capacité à diffuser les sentiments de son personnage principal. Les larmes peuvent très facilement monter vers la fin où un boulevard d’émotion triste et de sentiment de gâchis s’entremêle. Le gâchis d’une vie où un fils a ignoré son père.

Franchement, je n’étais pas seul quand j’ai lu ce manga et j’ai du lutter de toutes mes forces pour ne pas lâcher quelques larmes. On me les aurait brisé avec « Mais pourquoi tu pleures?« , je voulais ressentir jusqu’au bout cette émotion procurée par ce livre, je ne voulais pas m’arrêter (la preuve, j’ai lu les 276 pages d’une traite). Finalement j’ai un peu craqué sur la fin mais j’ai vite effacé la larme qui s’est échappé et personne ne m’a rien dit, ouf.

Conclusion

Il est impressionnant de voir comment les pages de cette histoire défilent à toute vitesse sans qu’on n’éprouve le moindre sentiment d’ennui ou de lassitude. Une vie s’écoule et on l’a suivi avec notre cœur car il en faut un pour pouvoir battre au rythme des pages et de la narration.
Trophée8/10
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