Critique : La La Land

Et le Cinéma s’arrêta pour admirer

Fiche

Titre La La Land Titre VO
Réalisateur Damien Chazelle Scénariste Damien Chazelle
Acteurs Ryan Gosling, Emma Stone, John Legend, J.K. Simmons, Rosemarie DeWitt, Finn Wittrock
Date de sortie 25 / 01 / 2017 Durée 2h 08
Genre Comédie, Drame, Musical, Romance Budget 30 000 000 $

Au cœur de Los Angeles, une actrice en devenir prénommée Mia sert des cafés entre deux auditions. De son côté, Sebastian, passionné de jazz, joue du piano dans des clubs miteux pour assurer sa subsistance. Tous deux sont bien loin de la vie rêvée à laquelle ils aspirent… Le destin va réunir ces doux rêveurs, mais leur coup de foudre résistera-t-il aux tentations, aux déceptions, et à la vie trépidante d’Hollywood ?

Critique

Trois ans de suite, La La Land a trusté une place dans mon top 10 des films les plus attendus de l’année à venir. Deux simples raisons à ça. D’un, le réalisateur et scénariste Damien Chazelle m’a retourné avec Whiplash, l’une de mes grosses claques cinématographiques de cette décennie avec Room. De deux, le couple de rêve, Ryan Gosling et Emma Stone, réuni sous sa houlette. Allez, j’ajoute une troisième raison. Cette photographie qui a capturé un instant magique avec les deux acteurs en train d’accomplir une pirouette devant un paysage idyllique.

Plus le temps avançait, plus la crainte d’une énorme déception grandissait. Telle une créature vorace… Cette dernière s’est même goinfrée à s’en faire crever la panse avec les 7 Golden Globes et l’égalisation du record des 14 nominations aux Oscars. Ce record n’était plus arrivé depuis le siècle dernier avec Titanic. C’est aussi seulement la troisième fois depuis la création des Oscars (le premier était en 1951 avec Eve). Autant d’éléments qui ont fait que je n’étais pas tranquille avant la séance. J’attendais la déception au tournant…

Entre le classique et la modernité, La La Land danse avec grâce

… Et clairement, la scène d’ouverture ne m’a pas rassuré. Malgré l’épatante prouesse technique, elle mettait en avant une énorme crainte. Celle d’avoir une comédie musicale entièrement chantée. J’aime le genre, mais je n’aime pas quand les chants s’étendent sur toute la durée d’un long-métrage. Fort heureusement, La La Land évite cet écueil. Avec une simple idée. Une idée qui m’a mis dans un état paradoxal à celui où j’étais au début du film. Les phases chantées du film relèvent du clip. Jamais trop courtes, jamais trop longues, elles ont l’ahurissante justesse d’être d’une durée parfaite. En plus de s’intégrer magistralement dans le récit. Ces moments-là sont des instants qui relèvent du merveilleux. Ces moments où le scepticisme tombe au profit du rêve. Ces moments où on retombe dans l’âge d’or d’Hollywood, alors surnommée la machine à rêves. Ces moments où le sourire se fait grand sur le visage. Ces moments où les yeux brillent. Il me tarde déjà de les revoir. Le paradoxe de mon état était que j’attendais avec impatience le prochain « clip ».

Tout confine à la perfection durant ces instants de grâce. Le mélange des chorégraphies et du visuel, naturellement accouplé à la musique, donne naissance à des véritables tableaux vivants. Le plus épatant dans cette histoire est de constater l’absence d’images de synthèse. L’ensemble respire vrai. Les chorégraphies ne sont pas parfaites. C’était voulu. Elles respirent le naturel et deviennent irrémédiablement plus efficaces. En étant plus émotionnel que technique, elles permettent de sublimer le propos de La La Land.

Crazy, Stupid, Dance

En récupérant le plus beau couple (imaginaire) d’Hollywood, Damien Chazelle a frappé un coup digne d’un champion d’échec sur le point de faire échec et mat au quatrième tour. Dire qu’à l’origine, on devait avoir Miles Teller et Emma Watson. Avant que le premier ne se retire du projet pour des raisons mystérieuses (on parle de différents avec le réalisateur ou de problèmes contractuels) et que la seconde ne préfère La Belle et la Bête. Ouf. Je ne peux pas (et ne veut pas) imaginer d’autres acteurs qu’Emma Stone et Ryan Gosling dans ces rôles. Ils sont les personnages qu’ils interprètent, notamment avec Damien Chazelle qui a intégré quelques-unes de leurs anecdotes professionnelles au récit. Le plus amusant, c’est que le réalisateur a repéré le couple sur Crazy, Stupid, Love, une des meilleures comédies romantiques de ces dernières années. Par contre, pas question de reproduire la chorégraphie culte de Dirty Dancing.

On rêve. On rit. On pleure. On réfléchit. On danse. On aime. C’est la vie !

Si seulement, les qualités pouvaient s’arrêter là. En dépit de son statut de comédie musicale romantique, La La Land se révèle plus profond qu’il ne laisse imaginer. Il est bien plus qu’une simple histoire à l’eau de rose avec ses inoxydables péripéties. Il est à la fois classique et moderne. Comme James Cameron l’avait fait avec son Titanic. Il est la représentation de l’histoire d’amour éternelle que partagent le cinéma (Emma Stone) et la musique (Ryan Gosling). Il est le récit d’un grand amour. Ce grand amour qu’on n’oublie jamais. Damien Chazelle est assurément déjà un très grand. En deux films, il m’a bouleversé. J’espère avoir le temps de reprendre des forces avant son troisième long-métrage.

La La Land en trois moments marquants pour votre serviteur, c’est :
– Le moment où j’ai su que j’allais aimer le film : la deuxième rencontre entre les personnages d’Emma Stone et Ryan Gosling.
– Le moment où je suis tombé amoureux du film : le couple s’envole dans les étoiles tout en dansant.
– Le moment où j’ai crié au chef d’œuvre : ce climax inattendu qui m’a laissé dans un état indescriptible entre béatitude, nostalgie et amour.

Le jour où est sorti La La Land est le Jour où le Cinéma s’arrêta pour admirer son enfant…

Par Christophe Menat complètement obsédé par le film et qui ne cesse pas de fredonner « City of Stars, are you shining just for me ? », le 26 janvier 2017.

Photo du film La La Land avec Ryan Gosling et Emma Stone
L’image qui m’a fait tomber amoureux du film.

Conclusion

Je craignais le film surestimé. J’attendais tellement fort La La Land depuis trois ans que j’appréhendais la séance. J’ai flippé avec la scène d’ouverture, mais j’ai fini boosté comme Superman au contact du soleil. Avec un grand sourire, les yeux qui brillent, les émotions en émoi et une furieuse envie de danser en fredonnant City of Stars. Oui, le film de l’année 2017 est sorti en France, le 25 janvier 2017. C’est bon, 2018. Tu peux venir maintenant !

+

  • C’était… La La Land

  • À aligner les chefs d’œuvre, Damien Chazelle va finir par provoquer la jalousie de tous ses confrères
  • Le film de l’année dès janvier
Trophée10/10

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