Fiche
Remake de Death Game (1977) par Peter S. Traynor | |
Titre | Knock Knock |
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Réalisateur | Eli Roth |
Scénaristes | Eli Roth, Nicolás López, Guillermo Amoedo |
Acteurs | Keanu Reeves, Lorenza Izzo, Ana de Armas |
Titre original | – | Date de sortie | 23 / 09 / 2015 |
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Pays | États-Unis | Budget | – |
Genre | Thriller | Durée | 1h 39 |
Un soir d’orage, un architecte, marié et bon père de famille, resté seul pour le weekend, ouvre sa porte à 2 superbes jeunes femmes mal intentionnées… |
Critique
L’association entre Eli Roth (Hostel) et le revenant Keanu Reeves promettait des étincelles. Par contre, j’ai hésité à y aller à cause des critiques très moyennes, puis je me suis dit que de toute façon, les films d’horreur sont toujours mal notés, même les meilleurs d’entre eux (quand on voit Sinister avec 3,2/5 en presse sur Allociné, ça la fout mal), et je ne pouvais pas manquer le nouveau film avec l’Elu, un de mes acteurs préférés.. Sauf que… Sauf que Knock Knock n’est pas un film d’horreur, mais un thriller.
N’espérez donc à un carnage ou des moments gores dignes d’Hostel. Je me demande même comment Knock Knock a pu écoper d’une interdiction aux moins de douze ans. Après le diptyque Hostel et The Green Inferno, Eli Roth s’assagit, mais seulement visuellement, car il reste toujours aussi virulent dans son propos en mettant un quadra entre les mains de deux jeunes femmes dérangées (l’une d’elles est Lorenza Izzo, la femme du réalisateur).
Avec Knock Knock, Eli Roth fait confronter deux générations. Je m’attendais donc à des échanges passionnants, sauf que (tiens, encore un « sauf que ») le dialogue n’a pas lieu. Chaque camp s’enferme dans ses idées et surtout, les filles tentent de faire passer leur message par la violence, reniant par-là, le fondement de leur discours. Dès lors, Knock Knock ruine toute tentative d’intellectualisation (même primaire). En effet, face à deux immenses connes, vaut mieux passer son chemin sous peine de finir à Sainte-Anne.
Et si je fermais la porte ?
Par contre, le film réussit sa mission d’installer une tension. Cette dernière prend aux tripes, rendant, par extension, le visionnage désagréable, mais dans le bon sens, car rapidement, on s’identifie à Keanu Reeves (du moins, moi). Dès lors, on se pose la question de savoir si on réagirait comme ça. Pour une fois, la descente aux enfers reste plutôt crédible dans son déroulement (même si le coup « je n’ai pas fait l’amour depuis trois semaines » m’a fait bien rire). Toutefois, une fois en enfer, le film additionne les évènements incohérents. Rendant par-là la fin illogique, même si elle reste drôle.
Après le meurtre de Louis, les deux filles utilisent son portable et celui d’Evan pour mettre en place une piste pour la police en laissant croire que c’est Evan qui a assassiné Louis après avoir découvert que ce dernier avait couché avec sa femme… Sauf que, comment expliquent-elles que l’appartement soit saccagé ? En plus, elles ont laissé leurs empreintes partout et Evan a été enterré vivant. Mais surtout, Louis n’est-il pas homo ? Ou mon gaydar déconne ?
Lorenza Izzo et Ana de Armas livrent une prestation amusante, mais manquent de profondeur. Grosso modo, ce sont des grosses salopes (le mot est rude, mais a sa place) bien frappées dans leur tête. On est loin des tueurs les plus terrifiants du cinéma. Quant à Keanu Reeves, il m’a bien fait rire au début avec son « monstre », mais pour le reste, ce n’est pas franchement glorieux. Faut dire que le rôle n’est pas assez intéressant. Le mec est une victime pendant la majorité du film et se fait tellement mener par le bout du nez que ça finit par devenir agaçant. Aucun réel rapport de force. Le seul moment où on croit y avoir droit, ça se finit en eau de boudin.
Au moins, cette fois-ci, ils ont laissé le chien tranquille. Heureusement, sinon Keanu Reeves aurait été investi par l’esprit de John Wick et les deux minettes n’auraient pas fait long feu.
Par Christophe Menat, le , derrière la porte et la laissant fermé.
Conclusion
J’étais surpris de voir Keanu Reeves s’allier avec Eli Roth. Finalement après avoir vu Knock Knock, il ne s’agit que d’une prise de risque très modéré, le film n’étant qu’un thriller à huis clos. Si l’idée de départ n’est pas mauvaise, son exploitation reste si basique et va même jusqu’à ne pas faire monter la sauce jusqu’au nez pour faire une fin « surprise ». Une petite déception.
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5/10 |