Critique : I, Frankenstein

– Moi, Frankenstein. – Mais non… Tu es sa créature.

Fiche

Adaptation du comic de Kevin Grevioux (Darkstorm Studios)
Titre I, Frankenstein
Réalisateur Stuart Beattie
Scénariste Stuart Beattie
Acteurs Aaron Eckhart, Yvonne Strahovski, Miranda Otto, Bill Nighy, Jai Courtney
Titre original Date de sortie 29 janvier 2014
Pays États-Unis, Australie Budget 68 000 000 $
Genre Action, Fantastique, Science-fiction Durée 1h 33

Adam, la créature de Frankenstein, a survécu jusqu’à aujourd’hui, grâce à une anomalie génétique survenue lors de sa création. Son chemin l’a mené jusqu’à une métropole gothique et crépusculaire, où il se retrouve pris par une guerre séculaire sans merci entre deux clans d’immortels. Adam va être obligé de prendre parti et de s’engager dans un combat aux proportions épiques.

I, Frankenstein
« Non, mais attends ! Et mes pectoraux, tu les as vus ? »

Critique

On n’est pas en proie à d’énormes doutes quand on va voir I, Frankenstein. On s’attend à un nanar, point. Par contre, toute la question réside en : est-ce un nanar jouissif ? Si, si, ça existe. Rappelle-toi Hell Driver.

I, Frankenstein est adapté d’un roman graphique de Kevin Grevioux (probablement un Kevin, mais je ne lui dirai pas en face vu sa corpulence), déjà derrière Underworld. Quand je pense à Underworld, j’ai toujours un petit sourire, car le joli petit derrière de Kate Beckinsale bien emballé dans du cuir me vient à l’esprit. Longtemps, elle a été l’objet de mes fantasmes (que voulez-vous, j’étais un adolescent submergé par les hormones). Du coup, passer de la vampette sexy à un vieux FILF (la version mec de la MILF), ça fout un choc, et ce n’est pas Yvonne Strahovski qui va changer ça.

On s’attend à un gros nanar, et c’est qu’on obtient ! Pas de tromperie sur la marchandise. C’est déjà un bon point.

Sans compter sur le fait que le look du personnage d’Aaron Eckhart laisse vraiment à désirer. La créature de Frankenstein est censée être une abomination, là, franchement, ça va… Le mec reste largement beau gosse. Ça change nettement par rapport au comic. Et encore, si ça s’arrêtait là, car force est de constater que niveau charisme, Aaron Eckhart a bien du mal à faire le boulot, limité par l’unique expression faciale de son personnage. Le réalisateur a probablement dû lui donner comme consigne : « Joue ton personnage comme si tu étais constipé. ».

Photo du film I, Frankenstein réalisé par Stuart Beattie avec Yvonne Strahovski
« Dexter ? C’est toi ? »

Néanmoins, le pire, c’est probablement le scénario, affligeant ! Autant au niveau de l’intrigue qui multiplie les incohérences que les répliques fades. Difficile de livrer une liste exhaustive des incohérences tant elles sont nombreuses, mais les pires sont probablement les suivantes : les forces du bien disent qu’il faut se cacher pour ne pas montrer la guerre aux humains et l’instant d’après, ils livrent une bataille gigantesque en plein cœur de la ville ou encore, les humains qui ne se sentent pas le moins concerné du monde par les nombreux effets de lumière lors des combats (la mort des démons se matérialise par des gerbes de feu et ceux des gargouilles par des halos lumineux pointant vers le ciel), ni par la présence de créatures volantes. Je dis : mais que fait la police ?

Mais que fait la police dans I, Frankenstein ?

L’incroyable fadeur des répliques va me permettre de faire une liaison avec Yvonne Strahovski. Cette dernière s’est exclamée dans une interview avoir fait des recherches pour s’immerger dans son rôle de scientifique. J’ai failli pouffer de rire quand j’y ai repensé, car il faut reconnaître que ses scènes sont très mauvaises. Elle récite des répliques à mourir de rire. C’est tellement mauvais, de la pure série Z, le summum du remplissage. La pauvre copine de Dexter a le malheur de récupérer les plus mauvaises lignes de dialogue du scénario, mais le reste du casting n’est pas mieux loti non plus. Le point le plus agaçant, ça reste probablement l’absence TOTALE de second degré. Vraiment aucun humour. Même pas une petite punchline… Je me suis demandé si le réalisateur s’attendait vraiment à livrer le nouveau Dark Knight ? Non, non, ne lui demandez pas, j’ai peur de la réponse.

Malgré tout, le film est très loin d’être chiant, car il livre un spectacle visuellement généreux. Les combats sont assez marrants à suivre et nombreux. Mention spéciale à la bataille entre les forces du Bien et du Mal donnant un joyeux bordel jouissif. N’empêche, ça a vachement changé depuis le temps. Sur I, Frankenstein, les effets spéciaux sont plutôt sympas (hormis quelques effets foirés en 3D), alors qu’à un moment pas si lointain, ça aurait donné une bouillie visuelle immonde. Par contre, grosse déception pour le combat final, vraiment trop facile. Oui, c’est « trop facile » qui va vous venir à l’esprit en voyant la fin.

I, Frankenstein
« Vas-y, dis-le. T’en crèves d’envie ! Vas-y, dis-le que je n’ai pas une gueule de porte-bonheur ! »

Conclusion

La frontière est mince entre une efficace série B comme Blade II et un nanar comme I, Frankenstein. Pourtant, les deux proposent exactement les mêmes ingrédients. Question de talent probablement.

+ – Les délires visuels
– L’esprit B assez amusant
– Le scénario dans sa globalité
– Le combat final
– Trop sérieux
4/10
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