Fiche
D’après le roman éponyme de Suzanne Collins | |
Réalisateur | Gary Ross (Pleasantville, Pur Sang, la légende de Seabiscuit) |
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Scénaristes | Gary Ross, Suzanne Collins, Billy Ray (Jeux de pouvoir, Flight plan) |
Acteurs | Jennifer Lawrence (X-Men: Le Commencement), Josh Hutcherson (Voyage au centre de la Terre 2 : L’île mystérieuse), Liam Hemsworth (Prédictions), Woody Harrelson (Sexe entre amis), Elizabeth Banks (Dos au mur), Lenny Kravitz (Precious), Stanley Tucci (Captain America : First Avenger), Donald Sutherland (Comment tuer son Boss ?) |
Titre original | The Hunger Games | ||
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Pays | USA | Date de sortie | 21 mars 2012 |
Genre | Action, Drame, Science fiction, Thriller | Durée | 2h22 |
Budget | 78 000 000 $ |
Chaque année, dans les ruines de ce qui était autrefois l’Amérique du Nord, le Capitole, l’impitoyable capitale de la nation de Panem, oblige chacun de ses douze districts à envoyer un garçon et une fille – les « Tributs » – concourir aux Hunger Games. A la fois sanction contre la population pour s’être rebellée et stratégie d’intimidation de la part du gouvernement, les Hunger Games sont un événement télévisé national au cours duquel les tributs doivent s’affronter jusqu’à la mort. L’unique survivant est déclaré vainqueur. La jeune Katniss, 16 ans, se porte volontaire pour prendre la place de sa jeune sœur dans la compétition. Elle se retrouve face à des adversaires surentraînés qui se sont préparés toute leur vie. Elle a pour seuls atouts son instinct et un mentor, Haymitch Abernathy, qui gagna les Hunger Games il y a des années mais n’est plus désormais qu’une épave alcoolique. Pour espérer pouvoir revenir un jour chez elle, Katniss va devoir, une fois dans l’arène, faire des choix impossibles entre la survie et son humanité, entre la vie et l’amour… |
Critique
Hunger Games est défini comme un mélange de Battle Royale et Twilight. Franchement, ce n’est pas du tout pour me rassurer, de la saga adaptée des romans de Stephenie Meyer, je n’ai vu que le premier épisode et je n’ai pas pu aller plus loin tant l’ensemble me rebutait et du film japonais lui aussi adapté d’un roman, de Koushun Takami, il m’avait beaucoup déçu à l’époque par son incapacité à poser de vrais enjeux dramatiques (je n’ai pas réussi à m’identifier aux personnages) malgré tout, son pitch était génial et insolent.
Ma petite amie voulait voir ce film donc je m’en suis servi comme excuse pour ne pas me ridiculiser (déjà qu’on se fout de la gueule d’un collègue parce qu’il a vu tous les Twilight). J’avoue avoir été agréablement surpris. Le début est bon, très bon même. Hunger Games dépeint un univers atypique bien à lui. On est à mille lieux d’un Battle Royale qui débutait le film directement avec le jeu. Le nouveau long-métrage de Gary Ross (qui a aussi écrit le scénario avec la romancière) est bien plus efficace car il prend le temps d’introduire les personnages menés par Jennifer « Le Hamster » Lawrence.
La jeune femme pétrie de talent arrive avec brio à nous intéresser dès les premiers plans et ce n’est pas la seule à dénoter dans le casting mais je réserverais ma deuxième préférence à Stanley Tucci, tout simplement magique dans le rôle d’un présentateur télé portant une impressionnante coiffure bleue et ma dernière à Elisabeth Banks, méconnaissable. Adorant l’actrice, je l’ai longtemps cherché dans le film avant de me rendre compte avec stupeur qu’il s’agissait de cette femme loufoque suivant une mode futuriste hors du commun (d’ailleurs vous pouvez vous orienter vers ce blog pour plus de détails : http://capitolcouture.pn/). Oui, cette mode est tout simplement magistrale à mille lieux de ce qu’on est habitué de voir au cinéma. Ça contribue grandement à l’immersion Hunger Games. Les costumes déployés semblent être un joyeux mélange du style vestimentaire français pré-Révolution Française avec les moyens de maquillage actuels.
Le gros point fort tourne autour justement de la tension palpable procurée par les Hungers Games, » et puisse le sort vous être favorable » est une réplique qui deviendra sans aucun doute culte. Avec une mise en scène misant sur une caméra portée à l’épaule, la détresse émotionnelle de Katniss (l’héroïne jouée par Jennifer Lawrence) est largement palpable surtout lors de la très bonne scène de la Moisson (où sont pêchés un garçon et une fille dans chaque district pour le jeu). Si on pouvait avoir quelques doutes pour le talent de Jennifer à porter un blockbuster toute seule (elle n’est qu’un second rôle dans X-Men Le Commencement), Hunger Games le dissipe sans bavure.
La suite emmène tout ce joli monde s’entraîner pour une partie jouissive où on découvre avec émerveillement la Capitole avec ce style si particulier (la mode dont je vous parlais au-dessus). C’est sans aucun doute la partie la plus réussie du film et de loin la plus intéressante grâce à une propension des animateurs (menés par un Stanley « Le diable s’habille en Prada » Tucci au sommet de sa forme) à faire monter la sauce. L’univers typique des reality shows est parfaitement retranscrit. On découvre les autres candidats dont une Rue (c’est un personnage) très attachante.
Puis c’est l’heure de commencer le jeu. Le début est haletant avec notamment un thème délaissé par Battle Royale : la nature. Car dans Hunger Games, avant les concurrents, il s’agit surtout de prendre garde à mère Nature dont le potentiel meurtrier est encore inégalé. Mais il y a là aussi le plus gros défaut du film : la réalisation des scènes d’actions. On pouvait déjà en voir les prémices dans le début du film où on voyait Katniss chasser. C’est tout simplement illisible. La caméra part dans tous les sens, on ne voit plus que des bribes de séquences, il est même parfois impossible de voir qui prend le dessus sur un combat lorsque les deux combattants ont la même carrure et la même couleur de peau. Un mal déjà entrevu dans Transformers 2, Resident Evil : Apocalypse et World Invasion : Battle Los Angeles. Cela plombe complètement les séquences d’actions pourtant le cœur de l’Hunger Games. Certains choperont un mal de crâne, les autres tenteront de déchiffrer ce joyeux bordel. En tout cas, on comprend pourquoi le film n’a pas été converti en 3D post-prod comme c’est la mode. On me dira que c’est un mal pour un bien, je leur répondrais que j’aurais largement préféré avoir une 3D pourrie que ces scènes illisibles (c’est dire).
Aussi pendant tout le long du film, je me suis demandé qu’est-ce que la définition Twilight venait faire là avant de comprendre que le trio amoureux si cher à la saga des vampires lumineux est de retour en force dans Hunger Games (pas pour cet épisode mais sans aucun doute pour le suivant) et surtout on assiste à une histoire d’amour mièvre cassant complètement le rythme du film alors qu’il avait réussi jusque-là à nous faire oublier sa longue durée de vie (2h22 quand même). En plus, on n’y croit pas une seule seconde à cette love story et c’est tout à fait normal on sent bien que Katniss n’est pas amoureuse de Peeta, soupçon confirmé par le plan de retrouvailles avec Liam « le frère de Thor » Hemsworth (faut dire que niveau charisme, Peeta est complètement écrasé).
La violence est nettement amoindrie par rapport à Battle Royale et au livre aussi me souffle-t-on à l’oreille (c’est une figure de style parce que comme je suis sourd, je l’ai plutôt lu sur les lèvres ^^) mais bon, ce n’est pas bien grave par contre là où le bât blesse, c’est que jamais Katniss n’est confrontée à de choix moraux douteux comme tuer un de ses compagnons pour survivre. Tout est fait pour éviter à Katniss d’abimer son image de jeune héroïne pour la saga qui va remplacer Twilight pourtant on pouvait y croire au début quand elle affirme qu’elle n’a pas d’autres choix que de survivre. C’est dommage mais on s’y attendait aussi vu que nous sommes dans un film pour adolescent(e)s. Bien sûr le déroulement est très (trop) prévisible et le final d’une mièvreté absolue vient détruire tout ce que la première partie était parvenue à construire.
Conclusion
Hunger Games est un peu la bonne surprise de l’année. Alors que je m’attendais à un mélange vomito de Battle Royale et Twilight dans la pure lignée du catastrophique Numéro 4, au contraire c’est un excellent film qui nous est montré à l’écran surtout durant sa phase pré-Hunger Games. La dernière partie est totalement plombée par une amourette inintéressante et des scènes d’actions filmés par un gamin de cinq ans avec une caméra de 20 kilos à l’épaule (le pauvre se débrouille comme il peut pour filmer les séquences) car si le style caméra à l’épaule convient à merveille pour les phases dramatiques, ce n’est pas du tout le cas pour l’action. Dommage car le film aurait pu atteindre 8/10. |
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+ | – Jennifer « le Hamster » Lawrence – un univers intéressant – Stanley Tucci très drôle – toute la phase pré-Hunger Games |
– | – c’est quoi cette réalisation pour l’action? – la partie Hunger Games malgré de très bons moments – amourette auquelle on n’y croit pas une seconde et qui malheureusement plombera le rythme du film |
6/10 |