Critique : Hellboy (2019)

Pari à moitié réussi

Fiche

Titre Hellboy Titre VO
Réalisateur Neil Marshall Scénariste Andrew Cosby
Acteurs David Harbour, Milla Jovovich, Ian McShane, Sasha Lane, Daniel Dae Kim
Date de sortie08 / 05 / 2019 Durée2h
GenreAction, Aventure, Fantastique, Horreur, Science fiction Budget50 000 000 $

Hellboy est de retour et il va devoir affronter, en plein cœur de Londres, un puissant démon revenu d’entre les morts pour assouvir sa vengeance.

Critique

Séance de rattrapage pour Hellboy. En effet, je n’ai malheureusement pas eu le temps de le voir au cinéma. Il faut dire que les mauvais retours ne m’ont pas non plus motivé à faire un effort pour caser une petite séance. Néanmoins, j’avais toujours l’envie de le visionner. Sait-on jamais, je pourrais l’apprécier. Ça m’est déjà arrivé d’aimer un film que la masse a rejeté. L’Incroyable Hulk, par exemple.

D’Hellboy 3 vers le reboot

Je vais revenir rapidement sur la genèse du projet. Hellboy 3 par Del Toro a longtemps été envisagé. Seulement, vu les scores des deux premiers, aucun studio n’était chaud car le bénéfice est quasiment nul. Finalement, le projet a été abandonné au profit d’un reboot. Neil Marshall avec son expérience dans l’horreur est monté à bord et le créateur du garçon de l’enfer, Mike Mignola, donne un coup de main pour le scénario.

Pour ce reboot, on nous a promis que le caractère poétique des films de Del Toro a été mis de côté pour se pencher vers une ambiance plus sombre et plus violente donc plus proche des comics. La première photo de David Harbour dans le rôle principal et les premières affiches ont fait baver d’envie. Du moins, jusqu’à l’arrivée de la bande-annonce. Après l’avoir maté, quasiment tout le monde a été refroidi, notamment à cause de l’humour plutôt raté. Pourtant, ce n’est pas évident de geler un hype.

On reprend la formule Marvel Studios avec du R

Après visionnage du produit fini, quand on revient sur l’humour, on distingue une volonté de s’approcher de la formule Marvel Studios. D’ailleurs cette cuvée 2019 d’Hellboy offre deux scènes post-génériques. Si ce n’est pas une preuve flagrante de ce souhait, je ne sais pas ce qu’il vous faut. Sauf que je n’ai jamais trouvé l’aspect comique réussi. Les répliques s’enchaînent sans me faire esquisser un sourire. Alors un rire, n’en parlons même pas. Pour enfoncer le clou, il y a pratiquement une note d’humour toutes les cinq minutes.

Ce ne serait pas bien grave si le reste était réussi. Sauf que l’ensemble ne m’a jamais emballé. Parmi les bons points à distribuer, je mettrais le gore. Il y a pas mal de séquences assez amusantes dans le registre. Avec du bon R qui tâche. Sauf que ça reste étonnamment inoffensif. Je n’ai pas analysé pourquoi, mais je pense que l’insouciance permanente n’y est pas étrangère. Jamais on ne s’inquiète pour les héros, encore moins pour la résolution finale de l’intrigue. Des personnages avait beau crever, je m’en foutais. Reste que le gore est parfois fun. Par exemple, j’ai beaucoup aimé l’idée de reconstituer le corps de Nimué.

Autre bon point, David Harbour est efficace dans le rôle principal. Pour tout avouer, j’ai rapidement oublié Ron Perlman. Je préfère même Harbour, car il est plus massif et son look fait plus flipper. Ça fait plus démon de l’enfer, quoi. Dernier bon point, le bestiaire. Il y a une vraie diversité qui fait plaisir avec une mention spéciale pour Baba Yaga (non, pas John Wick, l’originelle). Les mecs se sont clairement fait plaisir à ce niveau même s’il faut remercier les comics avant tout.

Insoucieuse intrigue

Ce qui passe moins, ce sont les effets spéciaux et l’intrigue. Commençons par le premier. Autant, j’ai trouvé Gruagach (l’espèce de sanglier qui rappelle un ennemi des Tortues Ninja dont j’ai zappé le nom – flemme de chercher) plutôt bien fait que le reste est à revoir. Sans cesse, on m’a balancé les limites du budget dans la gueule. Je veux bien fermer les yeux une ou deux fois, mais pendant tout le film, ça devient lourd. Surtout, ça décrédibilise l’ensemble en lui donnant un aspect « cartoon » (voilà probablement une autre raison pour laquelle le gore semble inoffensif). Les mecs auraient dû tenter d’être plus en accord avec le budget en faisant preuve d’inventivité. Surtout quand on sait que le dessin des comics est épuré et sombre, il y avait moyen de cacher les monstres.

Pour l’intrigue, l’idée de base est pas mal, mais ça manque vachement d’une touche de génie. C’est le problème quand on passe après Del Toro, l’attente est plus élevée. Or ici, nous ne sommes que dans un film d’aventure lambda. On ne se fait pas chier, mais on ne s’excite pas non plus. Après Milla Jovovich dans le rôle principal. Bof, quoi. On dirait plus une méchante d’un épisode de Power Rangers que le boss final.

Par avec, malheureusement, un rythme cardiaque stable du début jusqu’à la fin.

Conclusion

Avant de commencer ma séance de rattrapage, j’espérais que le monde avait été trop dur avec ce reboot d’Hellboy. Malheureusement, ça n’a pas été le cas. Des films de Del Toro (surtout l’excellent second), on passe à une aventure à la forme plus classique où tous les enjeux sont désamorcés à cause d’une insouciance constante. Bref, un film à mater une fois, car il y a des bons trucs (du gore, un bestiaire varié et flippant, David Harbour au poil), mais qu’on oubliera rapidement.

+

  • On nous avait promis du R gore, on l’a
  • David Harbour en Hellboy
  • Bestiaire varié

  • Ça, après les films de Del Toro, ouch
  • Trop ambitieux pour son budget
  • Ne se prend jamais au sérieux donc désamorce tout suspense
5/10
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