Critique : The Boys – Saison 1

Gros coup de pied aux couilles

Fiche

TitreThe Boys (Saison 1) Titre VO
ShowrunnerEric Kripke
Acteurs Karl Urban, Jack Quaid, Antony Starr, Erin Moriarty, Dominique McElligott, Jessie T. Usher, Laz Alonso, Chace Crawford, Tomer Kapon, Karen Fukuhara, Elisabeth Shue, Simon Pegg
Saison1 Nombre d’épisodes8
Date de sortie26 / 07 / 2019 Durée55-67 mn
GenreAction, Comédie, Science fiction ChaîneAmazon

Une variation irrévérencieuse sur des super-héros, aussi connus que des vedettes, aussi influents que des politiciens et aussi révérés que des dieux, qui abusent de leurs super-pouvoirs au lieu de faire le bien. Les sans pouvoir affrontent les surpuissants dans The Boys, qui nous entraîne dans une quête héroïque pour dévoiler la vérité sur les Sept et le redoutable soutien de Vought.

Critique

C’est par hasard que je suis tombé sur le comic. Pour savoir ce qui a retenu mon attention, il ne faut pas chercher loin. Ça tient en deux mots. Garth Ennis.

Le scénariste de comics osait s’aventurer dans des territoires que tout le monde (ou presque) évitait en te mettant le nez dans la merde de sujets tabous comme le sexe, la politique, les entreprises et j’en passe. J’avais fait sa connaissance avec son run avec le Punisher. Puis j’en suis tombé amoureux avec le Preacher. S’il n’y avait pas son nom. Je pense que je n’aurais jamais ouvert le comic. Il faut dire que la couverture laissait l’impression d’avoir un truc très classique. Comme quoi, il ne faut jamais juger un livre à sa couverture.

Bref, The Boys a finalement été une de mes plus grosses claques. La quintessence de son auteur qui y a tout déversé. Le monde des super-héros a été secoué d’une manière absolument époustouflante.

Par les mecs qui ont fait une orgie sexuelle avec de la bouffe (et Preacher)

Quand ils en ont annoncé l’adaptation, ce qui m’a rassuré au premier abord, c’est de savoir que Point Grey Pictures, la compagnie de Seth Rogen et Evan Goldberg, était impliquée. En effet, ils sont derrière l’adaptation de la série Preacher qui est plutôt une réussite niveau fidélité du matériau même si je regrette l’absence de son aspect road movie que j’avais adoré dans les comics. Surtout, les mecs ne reculent devant rien. Ils ont quand même produit un film d’animation qui finit sur une orgie sexuelle.

Malgré tout, je ne voyais pas du tout comment ils allaient réussir. En effet, The Boys, c’est le niveau au-dessus. T’as carrément des versions perverses de la Justice League, des X-Men et des Avengers, donc avec des pouvoirs de taré. Des pouvoirs qui peuvent passer uniquement au cinéma avec un gros budget (et encore quand on voit ce qu’a donné Justice League).

C’est donc prêt à être déçu que j’ai lancé Amazon puis sélectionné The Boys. Première image et l’excitation monte déjà. Pourtant, il n’y a rien d’épatant. C’est juste une image pour prévenir que le show est très violent, a du sexe et un langage cru. Mais c’est suffisant pour me dire : « Hum, je crois que je suis arrivé à bon port ».

Le miracle a eu lieu

Rien qu’avec le premier épisode, j’ai compris qu’ils avaient réussi. Déjà, le premier point qui m’inquiétait concernait les effets spéciaux. En effet, le comic était dantesque à ce niveau. Sans surprise, on n’arrivera pas au même niveau, mais tout de même, on est très loin de l’adaptation au rabais. The Boys regorge de séquences spectaculaires comme Reine Maeve qui arrête un camion avec son corps. Les effets spéciaux sont étonnamment tous convaincants. Tout ça pour dire que j’ai été très agréablement surpris sur ce point. L’ensemble fait vraiment badass. On sent le gros budget derrière. Seul petit regret, les scènes d’action manquent de pêche. J’ai comme l’impression que l’intensité des effets spéciaux ont obligé les réalisateurs à être calmes avec la caméra.

The Boys, c’est également un langage et une violence crus. Pour le coup, les mecs y ont été à fond. Ça commence dès le début avec la scène culte. Une scène qui m’a fait comprendre, quand je l’ai lu, que l’oeuvre sera différente de mes lectures habituelles. À ma stupeur, ils l’ont reproduit sur l’écran. C’est donc sur la même scène que j’ai compris que la série allait être à la hauteur de l’œuvre qu’elle adapte. Le reste ne m’a pas démenti. Malgré tout, ça ne va pas aussi loin que dans les comics (est-ce vraiment possible de le faire ?). La violence et le sexe dans les comics sont bien plus marquants. C’est parfois (souvent ?) gratuit, mais ça a le mérite de choquer et de marquer. Toutefois, la série reste largement au-dessus de sa concurrence.

Des libertés pertinentes

Comme nous sommes sur une adaptation, la série prend quelques libertés par rapport aux comics. À la manière de Preacher. Ce qui n’est pas plus mal car ça permet de surprendre ceux qui l’ont déjà lu. Sauf que contrairement à Preacher, je trouve que les modifications de la série The Boys sont mieux réussies. Par exemple, avec une séquence #MeToo ou encore le rôle méta de The Mesmerizer. Pour le coup, j’ai été totalement sous le charme.

Juste un regret. Ce que j’adorais dans les comics, c’est la construction crescendo de l’intrigue. En effet, les Boys affrontaient plusieurs groupes de super-héros. De plus en plus puissants, jusqu’à arriver aux Sept, alors que dans cette adaptation, ils s’y attaquent directement. Cette construction semblable à un jeu vidéo permettait de faire monter la sauce avec les Boys qui prennent de plus en plus confiance jusqu’à l’inévitable combat final contre leurs plus puissants ennemis. En plus, on y découvrait des pastiches d’autres groupes de super-héros que la Justice League comme les X-Men (G-Men) ou les Avengers (Revengeurs). Je conserve un petit espoir de les découvrir dans la (ou les) saison(s) à venir.

Faites du bruit pour le Vought Cinematic Universe

Reste à aborder le casting. Alors là, c’est impeccable. J’ai trouvé que chaque personnage était intéressant à suivre. Avec son thème à lui/elle. Et il y en a un paquet. Chacun(e) apporte sa pierre à l’édifice et j’ai bien du mal à en dégager un favori car je les aime tous. J’ai souvent l’habitude de faire une mention spéciale à un acteur/personnage, mais là, si je devais me plier à l’exercice, je citerais quasiment tout le casting. Un gros point fort. Alors quand en plus, ils bénéficient des répliques badass.

Cette partie est un plus par rapport aux comics où les Sept, mis à part le Protecteur et Stella, étaient superficiels. Néanmoins, ça servait le propos de Garth Ennis en mettant en avant justement la superficialité de ces super-héros. Le scénariste avait une vraie volonté de démolir l’univers super-héroïque qu’il trouvait terne. La série braque vers une autre direction en faisant de chaque Sept, le symbole d’un mal de notre société moderne (sport, drogue, racisme, machisme, politique et j’en passe). Ce qui n’est pas plus mal, car, au final, les deux supports finissent par se compléter. Le tout en rendant imprévisible l’intrigue pour ceux qui l’ont lu. Putain, la claque que j’ai prise sur la dernière scène de la saison…

Par rassuré de savoir que la saison 2 est déjà confirmée parce que vu la fin.

Conclusion

Amazon a trouvé sa série phare. D’accord, il y avait l’excellente Mme Maisel, femme fabuleuse, mais The Boys, c’est juste complètement taré. Le comic d’origine est un pur joyau que je pensais inadaptable. Sauf que ces cons l’ont fait. Ils ont adapté The Boys ! Comme le comic, la série est violente et vulgaire tout en restant méchamment drôle et pertinente dans ses propos. Tout le monde en prend pour son grade : les super-héros, les politiques, les religieux, … Pour couronner le tout, y a du cul et des entrailles éparpillés un peu partout. Bref, ça fout un gros coup de pied dans les couilles du genre super-héroïque. J’annonce. Ma série de l’année. Certes, on en est qu’à la moitié, mais je vois mal qui peut la déloger tant c’est ouf.

+

  • Adapter l’inadaptable
  • Incroyable groupe de personnages où tout le monde est intéressant
  • Effets spéciaux au niveau, voir même plus
  • Trash comme il faut
  • Excellent rythme
  • Les libertés prises par rapport au comic pour surprendre…

  • … sauf une, celle de confronter les Boys directement aux Sept
  • Cette fin, putain. Ça serre les tripes. Je veux la suite !
9/10
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