Shyamalan fait son crossover
Fiche
Titre | Glass | Titre VO | – |
---|---|---|---|
Réalisateur | M. Night Shyamalan | Scénariste | M. Night Shyamalan |
Acteurs | James McAvoy, Bruce Willis, Samuel L. Jackson, Sarah Paulson, Anya Taylor-Joy | ||
Date de sortie | 16 / 01 / 2018 | Durée | 2h 09 |
Genre | Drame, Mystère, Science fiction, Thriller | Budget | 20 000 000 $ |
Peu de temps après les événements relatés dans Split, David Dunn – l’homme incassable – poursuit sa traque de La Bête, surnom donné à Kevin Crumb depuis qu’on le sait capable d’endosser 23 personnalités différentes. De son côté, le mystérieux homme souffrant du syndrome des os de verre Elijah Price suscite à nouveau l’intérêt des forces de l’ordre en affirmant détenir des informations capitales sur les deux hommes… |
Critique
Attention, cette critique contient des spoilers…
Après une longue traversée du désert, M. Night Shyamalan est de retour sur le devant de la scène grâce à The Visit, mais surtout Split dont la scène post-générique avait emballé les fans de longue date de l’auteur réalisateur. Il a désormais l’occasion de donner l’Incassable 2 qu’on lui réclamait depuis si longtemps sous la forme d’une conclusion de trilogie.
Prévention
Évidemment, il va sans dire que si tu veux voir Glass, je te conseille d’aller le voir vierge de tout, car, comme d’habitude chez Shyamalan, c’est mieux pour apprécier le voyage. Donc, à partir de maintenant, je vais spoiler. T’es prévenu.
Le crossover de Shyamalan
Produire un crossover n’est pas un exercice facile, car il s’agit de réunir des figures apparaissant dans des films différents. En l’occurrence, ici Incassable et Split. Pour le coup, Shyamalan s’en est sorti en délaissant la dimension film d’horreur du second. La Bête n’est désormais plus terrifiante, mais apparaît davantage comme un vilain.
Reste la gestion des différentes intrigues via les trois (un nombre tout à fait relatif 😛 ) personnages principaux : David Dunn, la Horde et Elijah Price. Shyamalan a découpé son film en deux parties, la première est consacrée à David Dunn et la seconde à Elijah. Tandis que la Horde rôde tout le long.
Bruce Willis ou l’histoire d’un talent porté disparu
À ma grande surprise, je me suis ennuyé durant la première. Je me demandais sans cesse ce qui a bien pu arriver à mon acteur préféré dans les années 90. Bruce Willis ne dégage plus rien. J’ai comme l’impression qu’il se contente d’être là, de réciter ses répliques et d’encaisser le chèque. Au vu de sa filmographie récente où pullulent les DTV, je ne pense pas être loin de la réalité, mais j’espérais qu’il fasse un effort pour la suite d’un de ses meilleurs films. La preuve ultime qu’il n’en a plus rien à foutre, c’est lorsque Shyamalan utilise des plans inutilisés d’Incassable pour des flash-backs. Sur ces séquences, le grand Bruce Willis est de retour.
American Super-heroes Story
Vient ensuite la nouvelle venue. L’habituée d’American Horror Story, Sarah Paulson, dans le rôle de l’insupportable (point de vue subjectif, évidemment, on est dans une critique) psychiatre, le Dr. Ellie Staple. Le personnage est écrit tellement grossièrement que j’en étais choqué. Heureusement, le twist l’explique. M’enfin, pendant une heure, j’étais là, mais putain, énervez-vous et montrez-lui que vous êtes des surhumains.
Dès lors, je suis totalement sorti de l’intrigue qui consistait à nous induire le doute sur les talents surnaturels de la Horde, David Dunn et Monsieur Glass. Encore ce dernier, bon, … Mais David Dunn, sérieusement ? Il n’y a aucun doute à avoir. Déjà, je ne comprends même pas comment le gars a pu rester aussi longtemps sans se rendre compte de ses capacités surnaturelles. Genre, tu joues au foot et tu envoies le ballon à des kilomètres ? Quant à la Horde et son « je rampe au plafond comme Spider-Man »… No comment. Sans oublier, la nécessite de construire des cellules spéciales pour les contenir.
L’émotion Kevin et Casey
Bref, à ce niveau, on a déjà dépassé la moitié du film. Toutefois, un élément inattendu m’a ému et m’a permis de rester dans l’histoire. Le duo Anya Taylor-Joy et James McAvoy qui balance tous les instants émotions du film (avec le Bruce Willis des années 2000). Et c’est un mec qui n’a que modérément apprécié Split qui le dit. Gros plaisir en retrouvant la meilleure personnalité, Hedwig.
Samuel L. Jackson ou l’histoire d’un talent toujours présent
La dernière partie est la plus pêchue et la plus agréable à suivre grâce à l’intervention de celui dont le titre du film porte le nom. Dans un registre classique du film de super-héros avec un twist un peu abracadabrantesque et pas très bien mis en scène (faut l’avaler, la couleuvre). Il faut dire que Samuel L. Jackson, à l’inverse de Bruce Willis, est toujours investi. Voilà ce qui explique pourquoi l’un est toujours au sommet, tandis que le second nage dans les bas-fonds. Dommage tout de même que le twist dans le twist soit aussi prévisible.
Rayon action, évidemment avec un budget de 20 millions. C’est hard. L’unicité de lieu permet de gagner du pognon. Pour le reste, Shyamalan fait dans la suggestion. Ça donne lieu à des plans vachement sympas, mais ça finit par devenir rébarbatif à mes yeux. De plus, le combat David Dunn et la Horde… C’était plus gênant qu’autre chose. On aurait dit deux boxeurs qui essaient de reprendre des forces en entourant l’autre.
Par Christophe Menat tout de même dubitatif, le18 janvier 2019.
Conclusion
Deux conseils avant de voir Glass : visionner Incassable puis Split et ne lire aucune critique pour ne pas être spoilé sur l’histoire. Me concernant, je l’ai trouvé sympa dans sa forme « conclusion d’une histoire ayant débuté en 2000 » et pour le duo la Horde / Monsieur Glass. Pour le reste, je suis resté assez distant tant ça semble vouloir se présenter comme un point de vue original sur le genre super-héroïque sans vraiment rien proposer de nouveau. De plus, Bruce Willis semble être là juste pour encaisser son chèque.
|
|
+
|
–
|
6/10 |