C’est beau, mais c’est creux
Fiche
Titre | Ghost in the Shell | Titre VO | – |
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Réalisateur | Rupert Sanders | Scénaristes | Jamie Moss, William Wheeler |
Acteurs | Scarlett Johansson, Pilou Asbæk, Takeshi Kitano, Juliette Binoche, Michael Pitt | ||
Date de sortie | 29 / 03 / 2017 | Durée | 1h 47 |
Genre | Action, Drame, Mystère, Science fiction, Thriller | Budget | 110 000 000 $ |
Dans un futur proche, le Major est unique en son genre: humaine sauvée d’un terrible accident, son corps aux capacités cybernétiques lui permet de lutter contre les plus dangereux criminels. Face à une menace d’un nouveau genre qui permet de pirater et de contrôler les esprits, le Major est la seule à pouvoir la combattre. Alors qu’elle s’apprête à affronter ce nouvel ennemi, elle découvre qu’on lui a menti : sa vie n’a pas été sauvée, on la lui a volée. Rien ne l’arrêtera pour comprendre son passé, trouver les responsables et les empêcher de recommencer avec d’autres. |
Critique
Après avoir appris que Rupert Sanders, réalisateur du franchement pas terrible Blanche-Neige et le chasseur, allait mettre en scène l’adaptation de Ghost in the Shell, je n’étais pas vraiment emballé. D’autant plus que l’animé d’origine est bien loin de m’avoir ébloui. J’avoue même ne pas trop comprendre son aura culte (j’ose le dire). Mais, entretemps, une bande-annonce est sortie et j’avais été sous le charme du style visuel. Je me suis alors dit que si ça se trouve, il allait faire un bon film.
Froid comme une machine
Après une sublime scène d’ouverture, Ghost in the Shell ne cesse d’offrir des images léchées, mais pèche quand il s’agit de susciter l’émotion. Plus flippant, je n’ai ressenti aucune excitation lors des différents gunfights ou combats. Seul le climax aura réussi à me sortir de ma torpeur. Reste à souligner que le boss final est daubé.
Par ailleurs, détail dérangeant. Si on nous offre des plans urbains où on peut voir des milliers de personnes vaquer à leur quotidien. Dès qu’on suit l’histoire de Major (Scarlett Johansson), j’ai été effaré par le sentiment de vide. Ghost in the Shell m’a vraiment mis le cul coincé entre deux chaises. Sur l’une des chaises, on a la vie et pour l’autre, le vide. J’ai vraiment perçu la fracture entre le film tourné et les plans en images de synthèse. Là où il est justement indispensable de le faire oublier.
Des personnages secondaires solides comme une machine
Concernant l’intrigue de Major, rien d’extraordinaire sinon un Pilou Asbæk (avec beaucoup de centimètres en plus) très charismatique dans le rôle de Batou, un Michael Pitt crevant l’écran dès qu’il apparaît et un Takeshi Kitano encore une fois lunaire. Malgré sa coupe ridicule, l’acteur japonais arrive quand même à faire preuve de prestance. Si ce n’est pas la définition même de la classe, ça.
Par contre, j’ai eu un vrai problème avec la dégaine de Scarlett Johansson. À la voir se déplacer, le dos voûté et les bras jouant à la balançoire. On aurait cru une ado sur le chemin du lycée après une nuit blanche (ok, j’avoue, histoire vécue). Sinon, c’est fou comme j’ai l’impression que l’actrice joue tout le temps le même rôle. Black Widow/Major, même combat. Une arme vivante sous les traits d’une bombe (logique 🙂 ).
Vide comme une machine
… Je cherche quoi dire d’autre… Franchement, je ne trouve pas, car il n’y a rien de mémorable dans cette cuvée 2017 de Ghost in the Shell. L’ensemble respire le déjà vu (surtout RoboCop). Normal, pour une personne ayant vu l’animé. Mais pas seulement, car l’animé a inspiré beaucoup d’autres films dont Matrix. L’histoire ne commence à devenir intéressante que dans le dernier tiers. En fait, j’ai regardé le film avec le cerveau plat, comme sous sédatif. Ce qui n’est pas bon signe.
Par Christophe Menat qui va se regarder un truc qui bouge pour reprendre vie, le 31 mars 2017.
Conclusion
Malgré des images de toute beauté, ce Ghost in the Shell se révèle froid et sans émotion. Ce n’est seulement dans sa dernière partie qu’il se réveille. Et encore, le boss final n’est pas franchement terrible. Bref, l’exemple parfait du film poseur. L’inverse de l’expression « Ce n’est pas l’habit qui fait le moine », soit « Ce n’est pas le moine qui fait l’habit. »… Euh, quoi ? Ouais, je comprends. Même moi, je me suis embrouillé. Allez, je fais simple : c’est beau, mais c’est creux.
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5/10 |