Fiche
Titre |
Fargo
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Créateur | Noah Hawley |
Acteurs | Patrick Wilson, Kirsten Dunst, Jesse Plemons, Jean Smart, Ted Danson |
Titre original | – | Saison | 2 |
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Pays | États-Unis | Nombre d’épisodes | 10 |
Genre | Comédie, Drame, Policier, Thriller | Format | 45/60 mn |
Diffusion d’origine | 14 / 10 / 2015 | Chaîne | FX |
1979, Minnesota. A la suite d’une tuerie dans un restaurant, le destin de plusieurs personnages s’entrecroise : Lou Solverson, un policier et son supérieur Hank Larsson; Peggy et Ed Blomquist, un couple sans histoire jusqu’ici; ou encore la famille mafieuse locale des Gerhardt. |
Critique
Les saisons 2 sont dangereuses, surtout après des premières saisons exceptionnelles. C’est ainsi que la suite de True Detective, malgré ses qualités, était bien inférieure à son prédécesseur. Est-ce le cas pour Fargo ?
On pourrait qualifier cette saison de préquel, car elle se déroule 27 ans avant la première. De 2006, on passe en 1979. L’occasion parfaite pour raconter le récit de ce fameux massacre plusieurs fois évoqué au cours de la première saison.
Tout change dans cette suite à l’exception de deux éléments : Lou Solverson (autrefois incarné par Keith Carradine et désormais par Patrick Wilson) et le style. Fargo, c’est avant tout ce style exceptionnel digne des meilleurs films des frères Coen. Un mélange entre le drame, le thriller, le policier et l’humour noir. S’il était déjà exceptionnel sur la saison 1, notamment grâce à un Martin Freeman cabotin, il atteint son firmament dans cette suite. Tout est d’une justesse exceptionnelle. Les dix épisodes se dévorent à la chaine. Après coup, je me dis que j’ai bien fait d’attendre que la saison se termine pour la commencer, car, résultat, j’ai tout vu en quatre jours.
Si la première saison souffrait de quelques baisses de régime, celle-ci n’en a aucun. Tout va vite. C’est si dense que j’ai peine à imaginer qu’ils ont réussi à tout condenser en dix épisodes seulement. La série se paye même le luxe de quelques excentricités sans qu’elles ne nuisent au ton (j’y reviens dans la partie spoiler).
La perfection vient d’ailleurs
Tout est absolument parfait dans cette saison. J’ai beau me creuser les méninges, je ne trouve pas vraiment de défaut. Je le répète encore une fois, mais quelle justesse. Réalisation, musique, écriture, la fameuse trinité est digne de celle de DC (Batman, Superman et Wonder Woman). Le tout avec une atmosphère seventies absolument délicieuse. C’est celle-ci qui apporte la fameuse cerise sur le gâteau qui manquait à la première saison. Celle qui permet d’accéder à la cour restreinte du Roi Soleil.
Au départ, j’étais inquiet pour cette saison, car je me demandais comment la série allait-elle pouvoir compenser le départ de Billy Bob Thornton et Martin Freeman ? Finalement, ces personnages ne sont pas remplacés (à l’exception, dans une certaine mesure, du Rambo indien, Hanzee, pour le premier), mais compensés par des nouveaux venus d’un aussi bon acabit (même si à mon goût, Martin Freeman reste le meilleur personnage de la série – mais bon, comme on dit, l’amour a ses raisons que la raison ignore). Parmi les nouveaux venus, je les ai tous appréciés, chacun était charismatique et juste (en passant, ça m’a vraiment plaisir de revoir Ted Danson que j’avais perdu de vue depuis Bored To Death), mais je n’en retiens vraiment qu’un et celui-ci est une vraie surprise : Kirsten Dunst.
Ça m’a étonné de voir l’actrice dans une petite lucarne qu’elle n’a plus fréquentée depuis 1997 et un épisode d’Au-delà du réel: L’aventure continue. Le premier épisode de la saison 2 de Fargo m’a rendu encore plus circonspect, puis j’ai compris. L’actrice a vraiment un rôle exceptionnel. Le meilleur épisode pour en saisir toute la mesure de son immense prestation, c’est le 8, « Loplop ». Pas surprenant donc si je vous informe que c’est mon épisode préféré de la saison.
Une des touches de génie de cette saison concerne la venue des visiteurs via des UFO, mais pas seulement, car certains plans laissent entrevoir ces visiteurs cachés dans la pénombre.
C’est avec ce thème qu’on se rend de la grande maîtrise de cette saison. Normalement, ce genre de sujets dans une série d’un tel acabit, c’est juste casse gueule. Mais là, ça glisse tout seul. Même pas besoin d’un verre d’eau ou d’un morceau de pain. On est vraiment ancré dans les années 70 avec sa fixette paranoïaque sur les aliens.
Par Christophe Menat, le , depuis les années 70.
Conclusion
Alors que True Detective a pris le chemin inverse en livrant une saison deux inférieure à la première, Fargo réussit l’exploit. Un exploit encore plus grand, car sans Martin Freeman. Après une telle claque, il ne me reste plus que ces mots à la bouche : « Saison… Trois… Quand… ».
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10/10 |