Nick la critique : Everything, Everything

Tout ça pour ça ?!

Fiche

Titre Everything, Everything Titre VO
Réalisatrice Stella Meghie Scénariste J. Mills Goodloe
Acteurs Amandla Stenberg, Nick Robinson, Ana de la Reguera, Anika Noni Rose
Date de sortie 21 / 06 / 2017 Durée 1h 36
Genre Drame, Romance Budget 10 000 000 $

Que feriez-vous si vous ne pouviez plus sortir de chez vous ? Ni respirer l’air pur de la mer, ni sentir la chaleur du soleil sur votre visage… ni même embrasser le garçon qui vit à côté de chez vous ? Everything, Everything raconte l’histoire d’amour insolite entre Maddy, adolescente futée, curieuse et inventive, et son voisin Olly. Car même si la jeune fille de 18 ans souffre d’une maladie l’empêchant de quitter l’environnement confiné de sa maison, le garçon refuse que ces circonstances n’entravent leur idylle. Maddy n’aspire qu’à sortir de chez elle et à découvrir le monde extérieur et à goûter à ses premiers émois amoureux. Alors qu’ils ne se voient qu’à travers la fenêtre et ne se parlent que par SMS, Maddy et Olly nouent une relation très forte qui les pousse à braver le danger pour être ensemble… même s’ils risquent de tout perdre.

Photo du film Everything, Everything avec Maddie dans sa chambre
Maddie dans sa chambre.

Critique

Le monde merveilleux de Maddy

Everything Everything pour Amandla Stenberg. Après avoir fait un bond dans Hunger Games, elle revient dans une maison, un paradis qui donne envie, un vitrage large au paysage flamboyant, qu’est-ce qui peut bien manquer à cette petite Maddy. Des livres ? Ça, elle en a plein. Un pc ? Ça aussi elle a déjà. Des amis ? Elle en a virtuellement, mais une amie, voire deux amies physiques. Alors qu’est-ce qu’il lui faut ? Moi, j’ai ma petite idée. La vraie question : pourquoi ils se sont fait chier à faire ce film ? Parce que c’est tiré d’un best-seller de Nicola Yoon.

Et c’est son premier livre. Je vais t’avouer que si je n’étais pas invité, je n’y serais pas allé. Mais je me suis senti concerné par la crise de cette Maddy qui souffre de SCID (Combinaison sévère d’immunodéficience). Elle a un système immunitaire HS. Et elle est toute belle. Son enfermement fait peine à voir, car tous les taulards du coin rêveraient d’être dans sa prison dorée. Elle est aux petits soins avec sa mère et surtout Carla l’infirmière qui passe ses journées avec elle. Elle se retrouve avec deux mères en fait. Une mère génétique et une mère active. Les deux femmes se complètent, mais ce genre de relation contrastée peut poser parfois des problèmes.

Photo du film Everything, Everything avec Olly
La séparation par la fenêtre renforce tous les liens qui les unissent.

Arrive Olly, un personnage que je pense qu’on pourrait vraiment s’en passer. L’alchimie entre les deux acteurs ne collait pas vraiment. Il est se pose en sauveur dans ce triangle familial. Mais un sauveur qui ne semble pas vraiment en être un. Car au départ, il a plutôt besoin d’être sauvé. Il est toujours vêtu de couleurs sombres. Comme pour évoquer la tristesse et en même temps, la lumière. De l’obscurité jaillit la lumière. Quand je pense que c’est lui qui devait bouleverser la vie de Maddie, c’est plutôt le contraire.

Elle a des rêves et pas lui. Il veut plutôt se la faire. Il vient comme un chien de la casse avec un gâteau Bundt devant sa mère accompagné de sa sœur et il se fait jeter.

Photo du film Everything, Everything à Hawaii
Un week-end en amoureux avec Maddie.

Mais cette Maddie trouve une complémentarité avec Olly. Olly vient pour la conquérir et c’est elle qui le sauve. Il prend des décisions de vie qu’il n’aurait jamais eu la force de prendre et ce genre d’énergie de l’amour quand il est sincère fonctionne parfaitement. On vient à faire de choses incroyables au point de parcourir des kilomètres pour la personne aimée. Les rêves sont tellement forts que la complémentarité contribue à l’achèvement du processus. Maddie sait ce qu’elle veut et Olly doute de ce qu’il veut, car il est toujours en fuite. Il vit dans le désordre continuel. Il est l’opposé de Maddie. Sa famille se déchire et elle vit un équilibre toutefois perturbé par la mort de son père et son frère au cours d’un accident à Hawaï. Le territoire de l’ancien Roi Kaméhaméha qui a inspiré Tortue Génial et Son Goku.

Le monde de Pauline, la mère

Pauline, la mère de Maddie est l’incarnation de l’autorité mouvante. Elle est protectrice et met en avant un visage de femme forte qui affronte la douleur. Son métier de docteur vient renforcer sa personnalité. Voir des blessés ne lui fait plus grand chose. Son mental est renforcé. Mais est-ce un renforcement lié à la passion pour son job ou pour mettre de côté des réalités plus importantes ?

Elle fait ce contraste avec Carla l’infirmière qui est plus à l’écoute et c’est d’autant plus son boulot, mais une seconde nature qui fait lumière à ce métier. Elle est en quelque sorte l’amour de maman de Maddie. Sa sensibilité vient libérer Maddie tant la proximité est grande. Carla/Pauline mette en exergue la réalité du métier dans les relations médecins/infirmiers qui ne sont pas toujours au beau fixe. L’infirmière éponge et le Médecin bistouri qui se complètent malgré tout sans le comprendre.

La réalisation

Stella Meghie met une touche sensible à ce film qui sort de l’ordinaire romantique auquel on s’attend. Elle réinvente l’imaginaire de Maddie avec brio. On est à deux doigts de croire qu’il s’agit de sa vie qu’elle met en images. Mais ce n’est pas tout, elle se permet d’admettre qu’il faut être un peu idéaliste qui pour vivre pleinement l’amour et elle mise beaucoup sur les portraits pour faire ressortir les émotions à travers les mots. L’ignorance que vivent ces deux êtres, c’est ce que doit être l’amour. Un chemin sans obstacle infranchissable. Quels que soient nos antécédents, on peut tout faire si on se donne la chance de le faire. Même la mise en scène de la jalousie est parfaite. Elle essore cette émotion comme bon à jeter. La jalousie n’est pas un acquis. C’est un obstacle au réel. Et Maddie est restée enfermée trop longtemps pour se laisser corrompre par cet obstacle. Cela lui permet de vivre pleinement. Son message est clair. Quand on a la possibilité d’aimer, il faut y aller et vivre avec soi. Le monde de Maddie est clair. Elle n’a pas d’amis qui l’interdisent ou des amis pour qui elle calque sa vie. Elle prend ses décisions seule et ça la rend d’autant plus déterminée que jamais.

Par Nick Songs, le 21 juin 2017.

Photo du film Everything, Everything avec la réalisatrice Stella Meghie
En plein tournage.

Conclusion

Je vais faire simple. Si l’alchimie des acteurs était parfaite, ce film serait un chef-d’œuvre. Mais le fait que le tournage ressemble trop à un « on doit être dans les délais », ça fout le clap en l’air et t’as plutôt envie de dire ciao. Ce film se veut psychologique avec une énergie féminine très forte. Tout est mis en place pour qu’il y ait un parfait équilibre même dans les contrastes. C’est une parfaite corrélation d’évènements en opposition avec la fin qui m’a laissé sans voix.

+

  • La mise en scène est très agréable au regard
  • La Maddie déchire
  • La romance est très intéressante
  • De la complémentarité qui équilibre le film
  • Un film pour le corps médical à deux doigts du divorce

  • L’alchimie des deux tourtereaux n’est pas très convaincante
  • On ne rentre pas chez Olly
6/10

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