Pas si élémentaire que ça, mon cher Watson
Fiche
Titre | Élémentaire | Titre VO | Elemental |
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Réalisateur | Peter Sohn | Scénaristes | John Hoberg & Kat Likkel et Brenda Hsueh |
Date de sortie | 21 / 06 / 2023 | Durée | 1h 41 |
Genre | Animation, Aventure, Comédie, Drame, Famille, Fantastique, Science-fiction | Budget | 200 000 000 $ |
Dans la ville d’Element City, le feu, l’eau, la terre et l’air vivent dans la plus parfaite harmonie. C’est ici que résident Flam, une jeune femme intrépide et vive d’esprit, au caractère bien trempé, et Flack, un garçon sentimental et amusant, plutôt suiveur dans l’âme. L’amitié qu’ils se portent remet en question les croyances de Flam sur le monde dans lequel ils vivent… |
Critique
Avec Élémentaire, Pixar fête son grand retour au cinéma avec une franchise inédite (la précision utile car son vrai retour au cinéma était avec le spin-off de Toy Story, Buzz l’Éclair, en 2022) après trois sorties directement sur Disney+ : Soul (2020), Luca (2021) et Alerte rouge (2022). Pour le coup, le box-office n’a pas été tendre avec celui-ci avec un premier week-end américain à seulement 29 millions de dollars (précision, Élémentaire a un budget de 200… millions, hein). À l’heure où j’écris ces lignes, il dispose d’un total de 251,9 millions de dollars dans le monde entier et devrait terminer sa carrière autour de 350 donc moins que le seuil de rentabilité.
Cela signifierait la fin de la magie Pixar ?
Le plus cocasse dans ce délire, c’est d’entendre les plaintes comme quoi Hollywood ne fait que recycler quand on constate de tels résultats au box-office. Après, se reposer sur une franchise ne garantit pas forcément le succès comme peut en témoigner Indiana Jones. D’autant plus que les aventures en solo du meilleur pote de Woody ont fait moins bien qu’Élémentaire en terminant avec 226 millions de dollars.
Retour au spectacle familial
Néanmoins, le spin-off de Toy Story avait fait le pari risqué d’une aventure space-opera plus mature que d’habitude. Au final, cela n’a convenu ni aux enfants, ni aux adultes. Pour Élémentaire, Pixar revient sur ses acquis avec un show grand public dans la lignée de Luca et Alerte rouge déployant deux intrigues parallèlement : l’histoire d’une fille reprenant l’entreprise familiale d’un père immigré et une histoire d’amour à la Roméo et Juliette. Le tout dans un univers original.
Personnellement, j’ai été touché par le film. Pourtant, rien ne m’emballait au premier abord. Déjà, son look me semblait si lambda que je ne voyais pas comment j’allais réussir à être émerveillé. Si je me suis déplacé, c’est pour passer un moment au cinéma avec le fiston. Voir son enfant être excité comme une puce à l’idée de s’enferme avec son père dans une salle obscure, ça n’a pas de prix. Je sais que ça va être autre chose quand il sera ado donc je savoure.
Au final, la plus grosse faiblesse d’Élémentaire demeure son aspect. Il n’a pas d’éléments forts lui permettant de sortir de l’ordinaire Pixarien. Ses héros n’ont pas un design marquant. Bref, on sent que les mecs du marketing en ont chié. L’odeur de merde, ça ne trompe pas. Parole d’un papa encore en train de changer des couches !
Flam + Flack
Au niveau de l’histoire, c’est autre chose. Elle est basée sur la vie du réalisateur Peter Sohn dont les parents ont immigré aux États-Unis depuis la Corée, sans parler un seul mot d’anglais, pour s’installer dans le Bronx où ils ont ouvert une épicerie appelée Sohn’s Fruits and Vegetables.
On n’est pas sur quelque chose de foncièrement original, mais force est de constater que ça fonctionne. Surtout couplée avec l’histoire d’amour entre Flam et Flack (pourtant, c’était mal parti avec ce dernier tant il m’avait insupporté à sa première apparition). Franchement, je ne m’attendais pas à être ému, mais comme chez Pixar, ils sont forts à ce jeu, ils ont réussi à le faire. C’est toujours les mêmes ficelles, mais le résultat répond à l’appel de Mme Pichard, ma prof de CE1. Surtout accompagné d’une magnifique séquence. Je connaissais la finalité, mais je n’ai pas m’empêcher d’être ému. Ce qui m’a le plus épaté, c’est de voir plusieurs visages mouillés chez les adultes quand les lumières se sont rallumées. Sauf chez les actionnaires de Kleenex qui affichaient une énorme banane.
Le thème d’Élémentaire tourne autour du racisme et du rejet du différent. Le résultat est une belle leçon à adresser aux enfants. Dans le style humour, comme d’habitude avec Pixar, on a quelques gags et ils sont tous généralement réussis. Surtout au niveau des jeux de mots dont beaucoup sont un régal en VF. Visuellement, au-delà de l’aspect assez basique des personnages, techniquement, c’est encore une fois du très solide.
Par Christophe Menat se demandant si Pixar ne devrait pas innover un peu visuellement. Ils devraient regarder du côté de chez Sony Animation.
Conclusion
Encore une fois, après Soul, Luca et Alerte rouge, Pixar livre une histoire touchante et drôle (mention spéciale aux jeux de mots ici) tout en livrant un sous-texte intéressant (autour du racisme et de la différence) pour les enfants. Bref, une belle réussite, dommage donc que le box-office n’ait pas suivi. |
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8/10 |