Critique : Alerte rouge

Donnez-moi la pilule bleue

Fiche

Titre Alerte rouge Titre VOTurning Red
Réalisateur Domee Shi Scénaristes Julia Cho & Domee Shi
Voix (VO) Rosalie Chiang, Sandra Oh
Date de sortie11 / 03 / 2022 (Disney+) Durée1h 40
GenreAnimation, Aventure, Comédie, Famille, Fantastique Budget175 000 000 $

Une jeune fille vit une année formatrice de sa vie avec un panda rouge géant.

Critique

Attention, Alerte rouge n’est pas l’adaptation du jeu vidéo culte de la saga Command and Conquer. Au contraire, on est bien éloigné de ce monde où les Alliés et les Soviétiques se font la guerre après qu’Albert « je tire ma langue » Einstein ait foutu le bordel dans la timeline. Ici, on s’intéresse à une jeune Meilin venant tout juste de franchir les portes de l’adolescence. Bref, saute d’humeur, émotions exacerbées, corps qui change et… panda roux. ???!!! Euh, pardon, j’ai bien lu panda roux ? Oui, ce dernier est une métaphore du passage de l’enfance vers l’adolescence.

Sur ce Pixar, on a droit à la classique lecture sur plusieurs niveaux. D’un côté, la métaphore permet de creuser le thème d’une jeune fille sino-canadienne s’émancipant. L’équipe créative du film parle des similarités de comportements – et d’odeurs – entre l’ado et le panda roux dans le making-of. De l’autre côté, ben, un panda roux… géant, ça prend de la place et c’est méga fun. Le mélange des deux fait d’Alerte rouge, une comédie familiale fonctionnant pour tous les âges de la famille.

Tout avait commencé avec un ravioli

À la réalisation, on retrouve l’attachante Domee Shi qui s’était illustré avec le court-métrage marquant Bao (2018) où une maman perdait la boule en élevant un de ses raviolis vapeur. Je dis attachante pour Domee Shi, car elle semble l’être si on se fie au making-of d’Alerte rouge. Comme sur Bao, on retrouve la culture sino-américaine/canadienne et une relation filiale. Par contre, pas question d’avoir un ravioli comme enfant. Là, on est sur de l’humain (si on ferme les yeux sur le côté panda-garou). Même si pour le coup, la jeune Meilin ne ressemble pas à une héroïne classique.

Pleine d’imperfections physiques, on est bien loin de la princesse Disney. Sauf qu’elle a beaucoup de personnalité et ses « défauts » la rendent plus humaine (excellente boulot technique sur la texture de la peau en passant). Surtout, la réalisation de Domee Shi emprunte beaucoup aux animés entre les yeux mouillés, les traits blancs sur fond noir pour symboliser la vitesse et j’en passe. Dans le registre, ça m’a pas mal fait penser à l’excellent Les Mitchell contre les machines (2021).

Au niveau de l’histoire, on est sur une trame classique avec beaucoup de cœur. Difficile de ne pas s’émouvoir devant l’histoire de Meilin et sa relation avec sa mère et ses meilleures amies. Néanmoins, le mélange culture sino-canadienne et point de vue d’une jeune adolescente (bien loin des comédies d’Hollywood peuplées de mannequin dont l’âge oscille entre 20 et 30 ans) fait un bien fou.

Par se disant qu’ils doivent avoir bien les boules chez Pixar quand même, ça fait trois sorties d’affilée directement sur Disney+.

Conclusion

Après l’excellent court-métrage Bao, Domee Shi passe au niveau supérieur avec Alerte rouge pour raconter une histoire basée sur des éléments de sa propre enfance. Que ça fait du bien d’avoir une héroïne loin des standards de beauté. J’ai également apprécié les emprunts aux animés asiatiques pour définir le style graphique d’Alerte rouge. Bref, un bon film familial.

+

  • Aspect graphique
  • Drôle et émouvant
  • Emprunts aux animés asiatiques
  • Énorme (littéralement) surprise finale

  • Assez classique
8/10
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