Critique : Crazy Bear

Ce titre improbable. Ce pitch improbable tiré d’une histoire vraie. Difficile de ne pas avoir envie de jeter un coup d’œil à Crazy Bear. Quand je parle de titre improbable, je fais évidemment référence au titre original, Cocaine Bear, traduit de manière foireuse en France. Pour rester dans le thème du titre, voici une anecdote : Cocaine Bear était le titre temporaire, mais finalement, c’est resté car les producteurs « ne pouvaient penser à rien d’autre ». En même temps, il claque !

Précision avant de commencer au risque de casser un peu le délire mais l’histoire vraie dont est inspiré le film est beaucoup plus soft car l’ours ayant aligné les rails de coke est mort d’une overdose en quelques minutes (hémorragie cérébrale et d’une insuffisance respiratoire et cardiaque pour les détails aux plus fans de Doctissimo d’entre vous). S’il a exactement un joli 0 pointé à son kill count, il a tout de même bouffé pour 20 millions de dollars (à l’époque, en 1985) de cocaïne. On doit être sur un record du monde, non ?

Pour en terminer avec le contexte autour de Cocaine Bear (désolé, je ne me ferais pas au titre français), il s’agit du dernier rôle de Ray Liotta. L’acteur de Les Affranchis (1990) nous a quitté dans son sommeil sur le tournage de Dangerous Waters en République dominicaine, une semaine après avoir enregistré ses répliques en post-production pour le film d’Elizabeth Banks.

Un ours étonnamment convaincant

Bref, vu le pitch à faire pâlir d’envie une production The Asylum, on ne va pas s’attendre à un traitement sérieux et c’est exactement ce qu’on nous offre. Cocaine Bear est une comédie déjantée où la star est l’ours. Là où j’ai été ravi, c’est au niveau des scènes d’action. Si on peut regretter une mise en scène assez sage, difficile d’être déçu devant l’inventivité et le gore des scènes de meurtre. Par contre, j’ai vraiment été étonné par la qualité de la modélisation numérique de l’ours. Alors oui, ça se voit, mais ça ne fait pas DU TOUT cheap.

Pour le reste, le long-métrage rassemble un casting sympathique dont un m’a bien pris la tête pendant un moment. Je savais que j’avais déjà vu ce gamin quelque part, mais impossible de mettre la main dessus jusqu’après le visionnage, au moment où je retourne sur ma page Facebook pour me retrouver nez-à-nez avec lui sur la photo annonçant l’arrivée de la deuxième saison de Sweet Tooth. Il y a aussi un moment touchant quand on voit Ray Liotta pour la dernière fois.

Reste que malgré quelques scènes marrantes comme le flic avec son chien ou encore les trois rigolos. L’ensemble peine à se révéler foncièrement intéressant. Il faut dire qu’on verse tellement dans la parodie que ça m’a cassé le délire. L’exercice de jouer avec la comédie sans verser dans la parodie est assez difficile et, malheureusement, c’est ici moyennement réussi.