Critique : Bloodshot

Bloodshot au Vin et au Diesel

Fiche

Titre Bloodshot Titre VO
Réalisateur Dave Wilson Scénaristes Jeff Wadlow, Eric Heisserer
Acteurs Vin Diesel, Eiza González, Sam Heughan, Toby Kebbell, Guy Pearce
Date de sortie27 / 03 / 2020 (VOD) Durée1h 49
GenreAction, Drame, Science fiction Budget45 000 000 $

Vin Diesel est Ray Garrison, un soldat tué en mission, et ramené à la vie par RST Corporation, une entreprise qui l’a transformé en super-humain. Des nanotechnologies coulent désormais dans ses veines, ce qui le rend invincible. Il est plus fort que jamais et capable de guérir instantanément de ses blessures. Mais RST Corporation ne contrôle pas que son corps… Ils ont également la main sur son esprit et ses souvenirs. Ray ne peut distinguer ce qui est réel de ce qui ne l’est pas – mais sa mission est désormais de le découvrir.

Critique

Du cinéma au téléchargement en quelques jours

Blockbuster ayant été le plus impacté par le Coronavirus, Bloodshot fera date dans l’histoire du cinéma. En effet, ce n’est pas tous les jours qu’on a un produit hollywoodien avec une de ses plus grosses stars en tête d’affiche qui finit en VOD quelques jours après sa sortie sur les écrans américains. En France, c’est même encore pire vu qu’il n’aura pas posé le moindre pas dans une salle.

Ça, c’est le contexte autour du long-métrage. Mais sinon, le film en lui-même, ça vaut quoi ?

En passant, Bloodshot est disponible en VOD sur iTunes. Avec 4K et Dolby Vision, s’il vous plaît, mesdames et messieurs. On le retrouve également sur YouTube et Google Play. On pourrait manquer de s’étrangler en découvrant le prix de 16,99 € mais au final, ça reste correct vu les prix des places des salles obscures françaises. De plus, il s’agit d’un achat, pas d’une location.

L’Iron Man de Valiant

Bref, revenons à Bloodshot. À la base, il s’agit du personnage le plus populaire de la maison de comics Valiant. Vu qu’il y avait, au départ, une idée de faire un Valiant Cinematic Universe sur le modèle d’une certaine maison, ce n’est pas déconnant de commencer avec lui comme première pierre de cet édifice.

On nous propose une origin story classique dont malheureusement le principal intérêt pour ceux ne connaissant pas les comics (la manipulation mentale) a totalement été éventé par la deuxième bande-annonce. Ne reste alors plus grand-chose. Même au rayon de l’action. En même temps, avec un budget à 45 millions de dollars (dont Vin Diesel a probablement dévoré une belle partie), il ne faut pas s’attendre à des folies.

L’esprit du comic dévoré par Vin Diesel

Malgré tout, j’espérais que le film ose pousser la chose plus loin en lorgnant sur la violence des comics qu’il adapte. Il le fait, mais avec (très grosse) parcimonie comme ce visage arraché par une balle. En fait, avec le recul, c’est probablement le seul plan où on s’approche de la violence du comic. On est donc à une dimension de classe d’un RoboCop, d’un Terminator, d’un Universal Soldier ou encore du surprenant Upgrade.

Plus le long-métrage avance, plus le doute se dissipe. On n’est pas devant une adaptation du comic Bloodshot, mais un énième film de Vin Diesel. Bordel, le mec sort même son débardeur blanc iconique. On n’a pas l’impression de voir Ray Garrison, le nom civil de Bloodshot, mais bien Dom « Fast & Furious » Toretto qui se serait perdu dans l’univers de Valiant. Pour couronner le tout, le look iconique (peau blanche avec yeux et cercle sur le torse rouges) n’est de sortie que pour cinq minutes à tout casser.

Je ne sais pas s’il faut rejeter la faute sur Vin Diesel ? Ou sur le metteur en scène novice ? Ou encore sur les producteurs ? J’en retiens juste que Vin Diesel joue une parodie de lui-même. C’est juste à mourir de rire de le voir péter les plombs en une fraction de secondes alors qu’il était impassible l’instant d’avant. Même Guy Pearce semble flipper sur une scène. Résultat, quand il prononce ses répliques se voulant profondes avec sa voix grave, je commençais à décrocher. Le reste des personnages gravitant autour de lui ne sont que des clichés sur pattes dont aucun intérêt de s’y attarder.

Par un peu dégoûté, car il y croyait.

Conclusion

Sans réelle surprise, Bloodshot est une adaptation de comic qui se sert du nom pour survendre un actionner estampillé Vin Diesel. Seul le strict minimum du comic est conservé. Le reste, c’est du Dom « Fast & Furious » Toretto dans l’univers de Valiant. Et encore, du Dom de pauvre, car le budget n’est pas suffisamment conséquent pour nous offrir des séquences spectaculaires. Celui de Fast & Furious 9 représente cinq fois celui de Bloodshot. Bref, un film sympa à regarder quand on n’a rien d’autre dans notre watch-list mais qu’on abandonnera rapidement dans les limbes de notre mémoire.

+

  • Ça reste un film d’action avec Vin Diesel, donc ça se mate

  • J’aurais bien aimé avoir une vraie adaptation de Bloodshot
4/10
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