Critique : Black Phone 2

L’enfer, ce ne sont pas les flammes, c’est la glace.

Fiche

Titre Black Phone 2 Titre VO
Réalisateur Scott Derrickson Scénaristes C. Robert Cargill & Scott Derrickson
Acteurs Mason Thames, Madeleine McGraw, Jeremy Davies, Demián Bichir, Ethan Hawke
Date de sortie15 / 10 / 2025 Durée1h 54
GenreHorreur Budget30 000 000 $

Depuis son enlèvement, Finney, aujourd’hui âgé de 17 ans, éprouve beaucoup de mal à reprendre le cours d’une vie normale, alors que rien ni personne ne saurait arrêter Gwen, sa sœur de 15 ans. Mais le sinistre téléphone se met à sonner dans les rêves de l’adolescente, où elle voit sans cesse trois garçons se faire pourchasser dans un camp de montagne appelé Alpine Lake.

Critique

S’il fallait choisir un genre connu pour ses nombreuses suites, je ne pense pas que les films de super-héros soient les grands gagnants, mais plutôt les films d’horreur. Par exemple, la saga Vendredi 13 compte 12 films (allez, encore un pour arriver à 13), Alien en a 9 tandis qu’Halloween en totalise 13.

Il faut dire que produire une suite d’un film d’horreur n’est pas un exercice particulièrement risqué, vu les budgets relativement modestes pour Hollywood. Ainsi, même si celui de Black Phone 2 a presque doublé par rapport au premier opus, il ne s’élève qu’à 30 millions de dollars — et c’est clairement un pari réussi puisqu’il cumule déjà 110 millions au box-office mondial.

Freddy sort de l’Enfer de Dante

En soi, il reste curieux de donner une suite à Black Phone, vu comment le premier s’était terminé. D’ailleurs, Scott Derrickson n’avait initialement pas prévu d’en faire une. Jusqu’à ce qu’il reçoive un appel de Joe Hill — le fils de Stephen King et auteur de la nouvelle ayant inspiré le premier film — qui lui dit simplement : « Un téléphone sonne, Finney décroche, et c’est le Grabber qui appelle depuis l’enfer. » Cette idée a immédiatement emballé Derrickson qui, après quelques hésitations, a fini par se lancer.

Ce concept permet d’aller encore plus loin dans le surnaturel que le premier film, avec une approche qui n’est pas sans rappeler le classique de Wes Craven : Les Griffes de la nuit (A Nightmare on Elm Street, 1984). Le Grabber, qui arbore sans doute l’un des looks les plus marquants pour un tueur en série au cinéma, devient alors une sorte de collègue de Freddy Krueger. Le fait qu’il possède désormais une dimension surnaturelle permet d’approfondir davantage son masque — plus vivant que jamais — et son costume, le tout reposant sur une excellente idée inspirée de L’Enfer de Dante. Dans cette œuvre, le cercle le plus bas, donc le plus grave, est le neuvième, gardé par Satan lui-même, figé au centre du lac de glace Cocytus.

Trop long, trop sage, trop prévisible

Sur le papier, l’idée est cool, surtout combinée à celle qui consiste à explorer la vie post-traumatique des héros du premier film. Scott Derrickson et son fidèle co-scénariste C. Robert Cargill développent notamment davantage la sœur du héros et ses pouvoirs, ce qui lui offre des moments vraiment réussis, jusqu’à un final émouvant. Ces fameux moments sont les séquences de cauchemar, dont le style évoque énormément le meilleur film de Derrickson à mes yeux : Sinister. On a une impression de déjà-vu, mais ça reste efficace.

Malgré tout, le film m’a semblé un poil trop long et ne provoque jamais la moindre frayeur. Il souffre aussi d’un côté désespérément prévisible : même le twist se voit venir à des kilomètres. Ajoutons à cela une psychologie sommaire, enrobée de dialogues sans inspiration, et Black Phone 2 finit par ne rien offrir de réellement surprenant malgré ses bonnes idées. J’ai donc assisté au spectacle sans grand enthousiasme… mais tout de même content d’avoir revu le Grabber.

Par un peu étonné de voir qu’un troisième film est envisagé.

Conclusion

J’aurais aimé que ce second coup de fil me glace (hé, hé) le sang. À la place, il murmure quelques bonnes idées avant de raccrocher poliment. Black Phone 2 n’est pas un mauvais film, juste un de ces appels qu’on oublie vite après avoir raccroché.

+

  • Le retour du Grabber, toujours aussi charismatique
  • L’idée d’une suite basée sur l’Enfer de Dante
  • Les séquences de cauchemar au style visuel soigné

  • Trop long et jamais vraiment effrayant
  • Un twist prévisible et une intrigue sans surprise
  • Des dialogues sans relief et une psychologie survolée
6/10
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