Critique : BigBug

Jeunet sauvé par Netflix

Fiche

Titre BigBug Titre VO
Réalisateur Jean-Pierre Jeunet Scénariste Jean-Pierre Jeunet
Acteurs Elsa Zylberstein, Isabelle Nanty, Claude Perron, Stéphane De Groodt, Youssef Hajdi, Claire Chust, François Levantal, Alban Lenoir
Date de sortie11 / 02 / 2022 (Netflix) Durée1h 51
GenreComédie, Science-fiction Budget13 000 000 €

Dans un quartier résidentiel tranquille, des voisins chamailleurs se retrouvent enfermés ensemble lorsqu’une révolte d’androïdes incite leurs robots domestiques à les séquestrer… pour leur propre bien.

Critique

Quoi ? Notre Jeunet national a fait un nouveau film et personne ne m’a prévenu ! En plus, il est dispo sur Netflix. Quoi, ça s’appelle BigBug ? Un titre aussi court, ça ne ressemble pas à Jean-Pierre, pourtant. Allez, je ne regarde même pas les avis et je mate ça.

L’homme qui aimait les longs titres

Ben ouais, le JP, c’est quand même l’assurance de voir un bon film même si je ne les ai pas tous vu. Il me manque Micmacs à tire-larigot (2009) quoique j’ai un doute, La cité des enfants perdus (1995) et Delicatessen (1991). Ouais, j’ai honte de ne pas avoir vu les deux derniers. En plus, Delicatessen, j’étais persuadé qu’il était sur Netflix, mais non, il a déjà été enlevé du catalogue. Le con, j’aurais dû regarder dès que je pouvais.

Bref, je reviens à ce que je disais. JP, c’est Alien, la résurrection (1997) dont l’hybride alien le plus moche de tous les temps hante encore mes cauchemars, l’inévitable Le fabuleux destin d’Amélie Poulain (2001) et Un long dimanche de fiançailles (2004) qu’effectivement j’ai trouvé un peu long. Depuis L’extravagant voyage du jeune et prodigieux T.S. Spivet, sorti en 2013 mine de rien, silence radio…

Apparemment, monsieur Jeunet aurait bien galéré pour financer son nouveau film. Il s’est fait tèj par plusieurs producteurs en France, a frôlé la dépression, mais finalement, la marque au grand N est descendue du ciel pour soutenir son projet. Bon, généralement, quand tu n’arrives pas à financer ton film, c’est qu’il est assuré que ça ne va pas marcher au box-office. On peut critiquer les producteurs, mais ils ont un bon pif pour ça même si des fois, il est bouché. Aussi, sans vouloir manquer de respect à ces hommes et femmes travaillant d’arrache-pied pour réaliser un film, quand un grand nom rejoint Netflix, ça ne donne que très, très (et j’ai bien envie de rajouter un autre « très ») rarement un excellent truc. Bon, dans le meilleur des cas.

Mais, mais… c’est de la grosse daube ?

Quoiqu’il en soit, je pense que je n’aurais jamais vu BigBug s’il était sorti au cinéma. À sa plastique, malgré les grands noms impliqués, rien ne me motive. Pire, l’ouverture vraiment space du film m’a même donné envie d’arrêter entre un spectacle pour le moins dérangeant (« Non, chérie, je ne regarde pas un porno allemand ») et l’introduction de personnages dont l’écriture donne l’impression d’être devant un spin-off de Scènes de ménages. D’ailleurs, il y a même une des actrices en la personne de Claire Chust. Bref, très rapidement, t’as envie que tout le monde crève. On est au niveau de l’autre film français de Netflix : 8 Rue de l’Humanité (2021).

Heureusement que la plastique du film avec un côté rétro-futuriste y allant à fond la caisse avec quelques bonnes idées à droite et à gauche et, surtout, les robots domestiques réellement attachants m’ont donné envie de poursuivre. Au final, avec BigBug, Jean-Pierre Jeunet verse dans la satire sociale pas toujours finaude, mais proposant des passages plutôt drôles. Perso, j’ai adoré tous les moments où les robots essaient de devenir humains. Surtout en essayant d’acquérir le sens de l’humour. Le rire robotique de Claude Perron est génial ! Je n’oublie pas non les géniaux androïdes incarnés par Alban Lenoir et François Levantal.

Bref, tout ça pour dire que je comprends ceux qui disent que c’est de la grosse merde en barre. Perso, j’ai bien aimé, l’esthétique m’a plu, tout comme son humour, mais je comprends, car Bigbug est vraiment atypique. C’est ça aussi qui est bien avec les productions « libres » de Netflix, c’est que tu te retrouves avec des films qui ne sortiraient jamais autrement. En plus, si t’as déjà un abonnement, ça ne te coûte rien, sinon du temps.

Par content d’avoir revu Jean-Pierre.

Conclusion

Ce qu’on peut dire objectivement du nouveau Jean-Pierre Jeunet, c’est que jamais il ne serait sorti au cinéma. Ce n’est pas pour rien que le gars n’a pas réussi à financer son projet avant que Netflix débarque. Le reste appartient au domaine de la subjectivité tant BigBug est un petit OVNI. Je comprends ceux qui disent que c’est de la merde, car c’est vraiment spécial. Ça repose sur une esthétique rétro-futuriste avec des couleurs qui pètent partout et où des personnages semblant sortir de Scènes de ménages s’engueulent au milieu de robots attachants. Bref, j’ai eu du mal, mais j’ai fini par y adhérer. Au final, je me suis bien marré.

+

  • Jeunet va à fond dans son délire…
  • Robots / androïdes
  • Humour faisant parfois mouche

  • … mais on adhère ou pas
  • Humains antipathiques
  • Un peu long
7/10
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