Au cœur de l’espace
Fiche
Titre | Ad Astra | Titre VO | – |
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Réalisateur | James Gray | Scénaristes | James Gray, Ethan Gross |
Acteurs | Brad Pitt, Liv Tyler, Tommy Lee Jones, Ruth Negga, Donald Sutherland | ||
Date de sortie | 18 / 09 / 2019 | Durée | 2h 02 |
Genre | Aventure, Drame, Mystère, Science fiction, Thriller | Budget | 87 500 000 $ |
L’astronaute Roy McBride s’aventure jusquaux confins du système solaire à la recherche de son père disparu et pour résoudre un mystère qui menace la survie de notre planète. Lors de son voyage, il sera confronté à des révélations mettant en cause la nature même de l’existence humaine, et notre place dans l’univers. |
Critique
N’empêche que ça ressemble vachement à Apocalypse Now. C’est ce que je n’ai pas arrêté de me dire pendant le visionnage d’Ad Astra. Quand je me suis baladé sur le net pour récolter quelques informations autour du septième long-métrage de James Gray, j’ai découvert que c’était une inspiration avouée. Même une des plus grosses. Ah ben voilà ce qui explique tout.
Brad Pitt, encore au sommet
Si Ad Astra n’atteint pas à mon goût le niveau du chef d’œuvre de Francis Ford Coppola, il ne démérite pas. Surtout pour deux choses. La magnifique performance de Brad Pitt. Absolument sublime et convaincant en astronaute à la limite de l’autisme. C’est lui qui porte entièrement le projet sur ses épaules. Il faut dire que la caméra passe la majorité de son temps à quelques centimètres de visage au point d’espérer que le Brad avait une haleine fraîche sur le tournage. Que fait le Brad avec cette caméra pot de colle ? Il a diffusé son charisme via toutes ses pores (parfait, ça se voit en 4K) et m’a subjugué par sa capacité à transmettre les émotions de son personnage. Certes, ses pensées sont retransmises en voix off, mais cette dernière est à la limite de l’inutile (par contre, j’aime beaucoup le procédé qui permet d’avoir une narration proche de celui d’un roman en récupérant des détails supplémentaires sur le personnage et son point de vue). Assurément, un de ses plus grands rôles.
Apocalypse Now… in space
L’autre point rejoint un élément qui m’inquiétait avant de me lancer dans la séance. J’avais peur de me taper une odyssée spatiale chiante où l’ennui serait omniprésent. Que nenni. En calquant la structure d’Apocalypse Now, la mission de Roy McBride devient une formidable aventure où chaque étape est prenante et où le sentiment de répétitivité est absent. Bref, il se passe pas mal de trucs quoi et certains sont étonnants.
Ce que j’ai adoré par-dessus tout, c’est le soin apporté aux détails. Même si Ad Astra se déroule dans le futur, l’ensemble des éléments présents respire le réalisme. Ça fait tellement crédible que j’y ai cru à fond. Mieux, j’ai été fasciné ce futur où un voyage vers la Lune devient un vol commercial comme si on faisait Paris – Los Angeles. À quelques détails près, évidemment.
Ainsi, à la manière d’Apocalypse Now (voix off: « Je l’aurais suffisamment cité. »), on est sans cesse à la frontière entre le film d’auteur et le blockbuster sans que l’un prenne le pas sur l’autre. Le résultat est un film fascinant et jamais ennuyant. Le tout avec une putain d’ambiance qui m’a bien hypnotisé.
Un final à la fois satisfaisant et décevant
Le seul bémol que j’adresserais à Ad Astra, c’est sa structure trop calquée sur Apocalypse Now (voix off : « Purée, ce n’est pas bientôt fini de parler de celui-là. ») qui m’a un peu enlevé le sentiment de surprise et sa fin un peu trop facile.
N’empêche pour parler de la fin (attention, on spoile là), j’ai vu la finalité nihiliste de la mission de Clifford McBride (le père incarné par Tomme Lee Jones) d’un bon œil. Ben ouais, je craignais qu’on nous foute des extra-terrestres ce qui aurait ruiné, à mes yeux, l’ambiance du film. Du coup, faire un « nous sommes seuls… » est très bien.
Par Christophe Menat qui s’est bien amusé à imaginer de « retrouver » le Tommy Lee Jones de Space Cowboys.
Conclusion
Ad Astra est une formidable adaptation d’Apocalypse Now / Au cœur des ténèbres dans l’espace où Brad Pitt fait des étincelles dans le rôle de cet astronaute légèrement autiste. Bref, une odyssée spatiale où j’ai été fasciné par chaque étape et par l’univers jusqu’à un final mi-figue, mi-raisin, mais dont je préfère retenir le raisin. |
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8/10 |