Fiche
Titre | 7 Psychopathes |
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Réalisateur | Martin McDonagh |
Scénariste | Martin McDonagh |
Acteurs | Colin Farrell, Sam Rockwell, Christopher Walken, Woody Harrelson, Abbie Cornish, Tom Waits, Olga Kurylenko, Gabourey Sidibe, Zeljko Ivanek |
Titre original | Seven Psychopaths | Date de sortie | 30 janvier 2013 |
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Pays | UK | Budget | – |
Genre | Action, Comédie, Thriller | Durée | 1h50 |
Un scénariste en manque d’inspiration se retrouve mêlé malgré lui à un plan d’enlèvement de chiens orchestré par deux de ses amis. Mais l’affaire tourne mal lorsque le fidèle compagnon à quatre pattes d’un gangster disparaît. |
Critique
Après un très bon Bons Baisers de Bruges, Martin McDonagh revient avec sept malades mentaux. L’ouverture du film est un petit bijou du genre avec deux gangsters discutant de savoir qui est déjà mort d’une balle dans l’œil « mais en vrai, pas dans les films comme Le Parrain » et se terminant d’une manière nous faisant nous dire : « Oh, là, là, ça s’annonce excellent ! ».
Attention, Martin McDonagh nous prévient par l’intermédiaire de Marty (Colin Farrell), probablement le double du réalisateur (indice énorme avec son prénom : Marty/Martin) que nous n’allons pas assister à une relecture des sept samouraïs/mercenaires à la sauce psychopathe. Loin de là, on pense davantage au Le Magnifique de Philippe de Broca avec Jean-Paul Belmondo où la réalité et l’écriture se mélange.
Les histoires de l’écrivain ne sont pas seulement racontées, elles prennent aussi vie à l’écran donnant vie à de sacrés bijoux : l’histoire du Quaker psychopathe est une pure merveille de film noir. On peut aussi ajouter celle de l’ancien Viet-Cong obstiné à vouloir continuer la guerre du Vietnam. Le point culminant de cette chevauchée scénaristique demeure la fin fantasmée par Billy (énorme Sam Rockwell) rappelant pour beaucoup la fin du livre qu’écrivait Belmondo dans Le Magnifique (un joyeux bordel digne d’un énorme nanar). Le réalisateur s’amuse beaucoup en brouillant les pistes sur le côté réel ou non de l’histoire de 7 Psychopathes surtout en finissant sur une scène post-générique n’ayant rien à renier à celle d’Avengers (ne partez pas tout de suite alors).
Le film se présente sous la forme d’un énorme puzzle où se disperse réalité, histoire et souvenirs, le tout avec une galerie de personnages à faire jalouser un Tarantino. La grosse surprise, c’est de découvrir qu’il n’y a pas de rôles inutiles et encore moins de ratés, chacun délivre une belle performance même si on retiendra en priorité celle de Sam Rockwell et Christopher Walken.
On est encore plus admiratif devant Martin McDonagh car il aura su non seulement rendre le visionnage du film limpide (jamais nous ne sommes perdu) et en plus, il offre des dialogues très savoureux blindés de répliques « oh yeah, I love it ! » (ma préférée est à attribuer à Billy pour un commentaire savoureux sur Gandhi, il fallait oser la sortir). On sent l’origine théâtrale du réalisateur où le sens du verbe récupère une importance particulière.
A noter que le film a été classé R aux States à cause de la grossièreté dont fait preuve les personnages (le réalisateur a laissé ses acteurs s’exprimer librement) et c’est tant mieux car cela aura permis à la violence de s’inviter et d’offrir de beaux effets gores notamment dans le récit du psychopathe au lapin où il avoue avoir rencontré le Zodiaque himself. L’humour est aussi un énorme point fort de 7 Psychopathes. On se marre souvent devant le côté décalé des protagonistes surtout le personnage de Woody Harrelson capable de tuer sans sourciller mais au bord des larmes dès que son chien est menacé ou le psychopathe pacifique incarné par Christopher Walken. Chapeau aussi à la réalisation avec de très belles images et de nombreux plans marquants permettant à Martin McDonagh de faire un doublé scénario/réalisation.
Conclusion
Un récit où se mélange réalité et fiction pour un résultat détonnant et jouissif. Un coup de cœur à visionner absolument. | |||
+ | – Scénario mélangeant à merveille réalité et récit – Des personnages savoureux – Un casting au poil – Drôle |
– | – Un léger coup de pompe dans le désert |
8/10 |