Fiche
Titre | 4h44 Dernier jour sur terre |
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Réalisateur | Abel Ferrara |
Scénariste | Abel Ferrara |
Acteurs | Willem Dafoe, Shanyn Leigh, Natasha Lyonne, Paul Hipp, Anita Pallenberg, José Solano |
Titre original | 4:44 Last day on earth | Date de sortie | 19 décembre 2012 |
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Pays | USA, France, Suisse | Budget | – |
Genre | Drame, Science-fiction | Durée | 1h22 |
New York. Cisco et Skye s’apprêtent à passer leur dernier après-midi ensemble. C’est l’heure des adieux, l’occasion d’une ultime étreinte. Comme la majorité des hommes et des femmes, ils ont accepté leur destin. Demain, à 4h44, le monde disparaîtra. |
Critique
Je vous préviens, la critique qui va suivre ne sera pas élogieuse, au contraire même, elle va… comment dirais-je… noyer le film et normalement vous dégoûter de toute envie de visionnage. Donc si tu as envie de voir le film, je te conseille de t’arrêter là mais en même temps, je n’ai pas envie d’être accusé de non-assistance à personne en proie d’assister à une daube.
Car c’est bien de cela qu’il s’agit… une daube. Un film poubelle. Une œuvre dont durant toute sa durée, on est sans cesse en proie à des questions existentielles et pas celles du genre posée par le film : « Que ferais-je si c’était la fin du monde ? » mais bien celles engendrées par son visionnage : « Combien de temps reste-t-il ? », « Combien de personnes vont-elles quitter la salle avant la fin ? » (réponse : sept, j’ai déjà vu pire mais pas pour un film d’1h20), et surtout la plus grosse : « Je reste ou pas jusqu’au bout ? En même temps si je fais la critique sans avoir vu la fin, ça ne fait pas très sérieux… ». Et pour toi, cher lecteur, je suis resté jusqu’au bout du film. Je t’avoue que la délivrance une fois le générique apparu était incomparable, presque équivalent à celui où on peut enfin uriner après s’être retenu pendant plus d’une heure (allez, vu le niveau du film, on va plutôt dire quatre heures d’attente).
Mais qu’est-ce qui cloche avec ce 4h44 Dernier jour sur terre ? Déjà ne soyons pas naïf, si le film est sorti en salles, il le doit avant tout avec cette pseudo-fin du monde qui devrait arriver aujourd’hui (et à l’heure où j’écris, 12h10, il n’y a encore aucun signe mais on a le temps avant 00h35). Parce que de cette histoire d’un ex-junkie le jour de la fin du monde n’a rien pour elle, Willem Dafoe nous pond un personnage avec le charisme de moules-frites (mais qu’est-ce que je raconte, ça a vachement de charisme, des moules-frites, la preuve, on veut les manger, disons plutôt que Willemn Dafoe a le charisme d’un vomi le lendemain d’une cuite, parce que ça, c’est sûr qu’on ne veut pas le manger).
Tout commence avec une baise érotique, à tel point qu’on se demande si nous sommes devant Antichrist 2 ? Mais bon, point de plan pornographique ici (pas de pénis visitant la grotte de Sa Majesté) juste des scènes assez chaudes. Il y a quand même un plan qui m’a bien fait marrer. La caméra fixe la main du héros de l’histoire caressant la chaton de madame de façon plutôt explicite (même plus que ça d’ailleurs). Je me suis alors dit : « Tiens, c’est comme Antichrist, ils ont rajouté des plans tournés par des acteurs professionnels du genre (non, mesdames, ce n’est pas le vrai pénis de Dafoe dans le film de Lars von Trier) » mais c’est ce moment-là que choisit la caméra pour remonter le long des corps des deux amants et on voit bien qu’il s’agit des acteurs et non pas de doublures. Quelle claque ! Et c’est la seule du film. Au bout de cinq minutes….
Le reste n’est que source d’ennui profond ressemblant beaucoup à la comédie dramatique Jusqu’à ce que la fin du monde nous sépare. Surtout les fins qu’on croirait être des copié-collé. Seulement chez Ferrara, c’est chiant, très chiant. On est presque à huis-clos pendant la majorité du film (juste une escapade du héros chez de vieilles connaissances). La femme passe ses derniers moments à peindre un tableau (le réalisateur s’attache vraiment à la filmer pendant les étapes importantes de son projet nous donnant l’impression d’être devant un documentaire très chiant sur une artiste quelconque). Son mec, il fait quoi pendant ce temps-là? Pas grand chose, il essaie de parler à sa fille, de se réconcilier avec son ex-femme et parle avec des potes. Ah oui, il fait aussi une fixette sur un suicidé (le suicide est l’occasion d’un effet spécial à vomir). Le seul moment notable, c’est quand il se met à parler tout seul. On a un peu pitié pour le personnage, un peu comme le pauvre gars un peu frappé dans le métro sauf que là on ne peut pas partir vivre notre vie, on est obligé de continuer à le suivre. Alors si déjà, on n’est pas capable d’empathie pour un vrai mec alors pour un personnage fictif…
Bref, ça me saoule de continuer à parler de ce film n’ayant vraiment rien pour lui. Juste un dernier détail, le réalisateur new-yorkais s’amuse à foutre des extraits dans son film mais c’est d’une qualité immonde, une bouillie de pixels donnant envie… envie de ? Ben de rien en fait, on est déjà dégoûté depuis un moment. Encore un dernier truc, Skype est omniprésent dans le film. Belle publicité. Pour un outil utilisé par le réalisateur pour montrer « un monde froid et mort à l’intérieur », ben c’est le contraire qui se produit. Quelle magie tout de même de pouvoir communiquer avec le monde alors qu’il ne nous reste plus que quelques heures avant la fin du monde. On a envie de dire au réalisateur, « Eh, mon pépère, tu crois que ton héroïne pourrait parler avec sa mère comme si elle était en face d’elle sans Skype alors qu’il ne reste plus que quelques heures avant la fin ? » Skype ou l’outil démontrant que le réalisateur s’est complètement foiré sur ce film.
Conclusion
Mélange d’Antichrist (pour le côté cul et Willem Dafoe) et de Jusqu’à ce que la fin du monde nous sépare (même pitch grosso modo), le 4h44 Dernier jour sur terre d’Abel Ferrara est indigeste donnant envie au spectateur de partir au bout de vingt minutes (et je suis large). | |||
+ | – Sujet d’actualité | – | – On se barre de la salle ou pas? |
2/10 |