Fiche
Titre | 30 Nights of Paranormal Activity with the Devil Inside the Girl with the Dragon Tattoo |
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Réalisateur | Craig Moss |
Scénariste | Craig Moss |
Acteurs | Kathryn Fiore, Flip Schultz, Olivia Alexander, Arturo del Puerto, Peter Gilroy, Tyler Phillips, Stephen Kramer Glickman, Rebecca Ann Johnson |
Titre original | – | Date de sortie | 15 Janvier 2013 (U.S) |
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Pays | États-Unis | Budget | 3 000 000 $ |
Genre | Parodie | Durée | 1h15 |
Après un rapide passage à l’asile psychiatrique, une jeune femme retourne à la maison où son père assassina toute l’équipe de The Artist. |
Critique
Aujourd’hui, j’ai envie de vous parler de 7ème Art. Mais genre de vrai cinéma. Celui que David de Loft Story 2 aurait désigné comme étant le cinéma avec un grand « S ». Je vais donc vous en parler à travers une belle et remarquable bobine d’1h15, générique inclus.
Le genre de film vite réalisé (enfin vite torché), vite vu et vite oublié. Je me demande toujours ce qui pousse les studios à produire ça… Le budget n’est que de 3 millions de dollars mais en l’absence de sortie en salle, faut arriver à les vendre les 300 000 DVD à 10 dollars. Alors ça doit probablement être pour ses qualités artistiques, non ? Voyons cela.
Symptomatique du genre parodique depuis plusieurs années, les dernières productions en date se résument à un vrai défilé de références (films, séries, télé réalité, people, etc.) qui rime souvent avec absence de cohérence. Aaron Seltzer/Jason Friedberg (Sexy Movie, Spartatouille, Disaster Movie, etc.), c’est bien de vos productions de merde dont je parle. 30 Nights Of Paranormal Activity With The Devil Inside The Girl With The Dragon Tattoo (qui sera abrégé en 30 Night of…) en est le parfait exemple.
Au-delà des supports d’inspiration inclus dans le titre, on retrouve ainsi dans ce gros bordel: le PDG d’Umbrella Corporation (Resident Evil), le cadavre de Steve Jobs qui trône au milieu d’iPod, Bane, Adèle (après Michael Jackson et Britney Spears, les auteurs des films de parodie ont trouvé une nouvelle cible de la scène musicale à dégommer), l’émission de téléréalité le Bachelor, Hunger Games, un fantôme qui se mate un film de boules et j’en passe. On sent bien une réelle connexion, une réelle harmonie entre tous ces éléments… Bref, on sent avant tout l’envie de faire du grand cinéma avant tout.
« On sent bien une réelle connexion, une réelle harmonie entre tous ces éléments… Bref, on sent avant tout l’envie de faire du grand cinéma avant tout. »
Le réalisateur, Craig Moss, ne fait même pas l’effort de parodier des scènes de films. On en retrouve juste certains personnages (où plutôt des acteurs avec des costumes parfois très cheap) qui sont lâchés sans raison le temps d’une scène, le temps d’une réplique. Il ne s’agit pas d’un véritable film avec une trame mais d’une succession de mauvais sketchs sans transition. Et qui suscite rarement le rire et d’une manière générale, l’émotion (pas même durant celles où les héroïnes de Resident Evil dévoilent leurs tendances saphiques).
« Il ne s’agit pas d’un véritable film avec une trame mais d’une succession de mauvais sketchs sans transition. »
Allez, pour essayer de trouver quelques points positifs, je vais dire que ce 30 Night of… critique gentiment le principe souvent bancal et la vacuité de certaines scènes issues des films de found-foutage : à deux reprises, les personnages s’exclament, leur téléphone portable ou caméra à la main « Je sais pas pourquoi mais j’ai grave envie de filmer cette scène » dans des situations inintéressantes et qui ne s’y prêtent absolument pas. Une petite attaque notamment à l’encontre de la franchise des Paranormal Activity qui est en effet championne dans la catégorie « remplissage avec du rien ». Puis devant [REC], je m’étais posé la question de savoir si mon premier réflexe serait de filmer alors que j’ai 5, 6 zombies bien énervés qui me collent au cul. Sinon, il est ouvertement avoué à travers une des répliques finales que ce film est vraiment merdique. C’est déjà pas mal d’en être conscient. Et puis y’a quand même quelques gags qui ont réussi à m’arracher un sourire.
« Il est ouvertement avoué à travers une des répliques finales que ce film est vraiment merdique. C’est déjà pas mal d’en être conscient. »
Quoi qu’il en soit, le film de Craig Moss, comme beaucoup d’autres ces dernières années, ne rend clairement pas ses lettres de noblesse (perdues il y a déjà longtemps) au genre parodique. J’ai toujours l’espoir de voir le genre finir par remonter la pente un jour ou l’autre… Il est bien loin le temps des ZAZ qui enchaînaient les répliques et les scènes cultes à travers les séries des Y’a-t-il un pilote dans l’avion?, Top Secret ou encore des Hot Shots…
Conclusion
Un film dont la longueur du titre est inversement proportionnelle à sa qualité. Et le titre est sacrément long. | |||
+ | – Un gag. Deux peut être ? – Un film conscient de sa médiocrité et pas trop chronophage. |
– | – Un film sans souci scénaristique réduit à une succession de saynètes souvent consternantes – Beaucoup de lourdeurs et de gags qui tombent à plat – La réalisation et le jeu d’acteurs – Non mais un peu tout en fait |
2/10 |