Critique : Les Derniers jours

Rester enfermé ou mourir

Fiche

Titre
Les Derniers jours
Réalisateurs Alex Pastor, David Pastor
Scénaristes Alex Pastor, David Pastor
Acteurs Quim Gutiérrez, José Coronado, Marta Etura, Leticia Dolera
Titre original Los últimos días Date de sortie 7 août 2013
Pays Espagne Budget 5 000 000 €
Genre Aventure, Thriller Durée 1h40

Depuis la propagation d’un étrange et foudroyant virus, le monde est devenu terrifiant : sortir est désormais impossible. Dans leurs maisons, leurs bureaux, les gares, les gens sont condamnés à vivre cloitrés et doivent se battre pour leur survie. A Barcelone, Marc, piégé dans son bureau, se retrouve séparé de sa femme Julia. Contraint de faire équipe avec Enrique, son pire ennemi, il part à sa recherche dans les entrailles de la ville…

Les Derniers jours Photo
Qu’est-ce que le monde est devenu ?

Critique

Déjà derrière le correct Infectés avec Chris « Star Trek » Pine, les frères Coen Pastor retournent dans leur pays natal pour emballer leur prochain long-métrage qui est encore une histoire d’infection… Malgré tout, cette infection-là est originale (je vous laisse la surprise).

Décidément, le genre post-apocalyptique est en vogue. On en a bouffé à toutes les sauces mais Les Derniers jours offre un trait qui lui est propre, le rendant attachant. Il s’attache dans sa première partie (pré-apocalyptique) à développer des thématiques très proches du monde réel, à savoir la crise et le chômage (on ne peut pas faire plus d’actualité en Espagne). Du coup, on suit Marc (Quim Gutiérrez), un jeune informaticien sur le point de se faire virer (son quotidien a beaucoup rappelé le mien donc empathie directe). Dès lors malgré son peu de charisme, il n’en demeure pas moins qu’on s’y attache rapidement car il ne s’agit pas d’un héros lisse à la Brad Pitt dans World War Z mais un homme en proie à des doutes.

Le duo Pastor entoure leur long-métrage d’une formidable ambiance basée sur les souterrains de Barcelone.

Le héros a un but : retrouver sa fiancée (formidable Marta Etura vue dans Eva et Malveillance). Pour sa quête, il sera accompagné d’un gros salaud (José Coronado) et leur duo fonctionne très bien allant même jusqu’au vice d’offrir plusieurs séquences émouvantes. Bref, un joli trio d’acteurs.

Non content d’avoir développé des protagonistes pas inintéressants, le duo Pastor entoure leur long-métrage d’une formidable ambiance basée sur les souterrains de Barcelone (seuls moyens pour les survivants de se déplacer). Ils poussent même jusqu’au luxe de bénéficier des décors plutôt bandants comme le centre commercial à la Zombie de Romero ou les paysages d’un Barcelone dévasté. Sans compter sur la fin où on se croirait dans le jeu The Last of Us.

Un cadre atypique et fleurant bon les vacances, Barcelone. M’enfin, à voir cette photo, je n’ai pas trop envie d’y aller.

En plus de ça, les scènes d’action ne sont pas de la gnognotte. Une bagarre contre un ours (ou un grizzly, j’ai oublié la différence) bluffant de réalisme et sans image de synthèse!? Une course poursuite dans un ghetto sous-terrain. Mais les meilleures sont à réserver à ce plan-séquence en pleine bataille dans un supermarché et au climax. Malgré tout, les frères Pastor (leur père, c’est le père Castor ?) vont parfois trop loin et se viandent parfois avec des effets spéciaux trop visibles. Surtout sur la fin…

Les meilleures sont à réserver à ce plan-séquence en pleine bataille dans un supermarché et au climax.

Les Derniers jours comporte quelques problèmes. Déjà, il met un peu de temps à démarrer et son manque de budget se fait parfois ressortir, notamment au niveau de la photographie pas toujours top et des effets spéciaux inégaux. Certains points du script sont parfois abracadabrants.

Spoiler

Pourquoi les mecs en noir ne touchent pas à Marc lors de l’attaque du supermarché ? Comment Julia a-t-elle fait pour survivre toute seule dans un immeuble durant des jours ? Où sont passés les autres occupants de l’immeuble ?

Finissons avec une bonne note, j’ai beaucoup aimé le traitement de l’infection.

Spoiler

Pour une fois qu’on échappe aux habituels zombies et infectés. Il fallait y penser à l’agoraphobie. En plus, ça permet de bénéficier de formidables séquences tendues comme il faut (dont le climax) et avec un style bien sympathique, ces effets de travelling compensé et de luminosité accentuée. Ça permet aussi de changer un peu les règles du jeu. Les survivants sont obligés de se déplacer tout en restant enfermé. Une idée sympathique bien exploitée dans le film (sans oublier que ça permet de compenser l’étroitesse du budget).

Les Derniers jours Photo
L’humanité au bord de l’extinction à cause de cette épidémie jamais vue ?

Conclusion

Les Derniers jours est une nouvelle surprise du cinéma espagnol et une preuve qu’il est possible d’avoir de l’ambition avec un petit budget et signer par là, un bon film.

+ – Le duo
– Des scènes d’action plutôt sympa
– L’infection originale et son traitement
– Photographie pas top
– Il manque cette folie pour faire basculer le film à l’échelle supérieure
Trophée7/10
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