Il existe une dimension au-delà des limites du temps, des concepts même de temporalité. Une dimension ou la relativité n’est qu’une fumeuse théorie : elle est à la croisée des fliks et des flaks, des sabliers et des montres calculettes. Le point de rencontre des ténèbres du fond du bus de la ligne 6 qui va vous faire arriver en retard pour votre date Tinder. C’est la temporalité de la folie, d’un homme hors du temps, sans pile à sa montre, sans soleil pour son quartz. Ce sont….
Préambule
Quel dilemme pour moi que ce Batman. J’aime Batman, j’adore Batman. Mais ce film se présentait pour moi comme une épreuve. Je n’aime pas Robert Pattinson, je n’aime pas particulièrement Zoë Kravitz et Matt Reeves, je n’ai pas encore l’impression qu’il nous ait montré l’intégralité de son talent.
Mais j’ai décidé, par amour pour Batman, de faire fi de tous mes à priori. C’est vrai, après tout, Pattinson, il ne m’a rien fait, son seul défaut est d’avoir joué dans Twilight, d’avoir renié tout ça et d’être un champion du « si le film est nul, c’est pas de ma faute, c’est les autres ». C’est certes un gros dossier, mais laissons lui sa chance. Et Zoë Kravitz, elle dégage quelque chose qui ne me plaît pas, mais comme on dit, y a que les imbéciles qui ne changent pas d’avis, alors voici, en 5 (peut-être 8/10) minutes, mon avis sur The Batman.
De quoi ça parle The Batman, Coolson ?
Je pensais, en voyant les bandes annonces, que The Batman, ce serait un film sur deux crackheads qui se prennent pour Batman et Catwoman, se réveillent au milieu du film et se rendent compte qu’en fait non, ils sont défoncés dans un squat.
Mais en fait non, c’est Batman qui enquête sur le meurtre du maire de Gotham par un serial killer qui s’en prend aux notables de la ville. De fil en aiguille, il va détricoter une histoire prévisible et le tout en marchant, vu que sa vitesse de déplacement est proche de celle d’un escargot anémique. Et il fait tout ça en glissant des menaces au creux de l’oreille des malfrats qui lui auront, au préalable, mis une branlée.
Et c’est bien The Batman, Coolson ?
Oh l’épineuse question que voilà… J’adorerais adorer ce film. Je suis parti au cinéma en me disant : « Nolan a fait sa trilogie, elle est culte et je l’aime énormément. Matt Reeves a choisi de partir sur l’aspect noir et détective de Batman, en engageant un acteur encore plus clivant que Ben Affleck en son temps. Il doit y avoir une raison pour une telle prise de risques, je valide, j’ai peur, mais je sais que je vais aimer. ».
Mais malheureusement, malgré d’incommensurables efforts de ma part, je ne trouve que peu de qualités à The Batman. D’emblée, l’esthétique ne m’a pas convaincu, elle sonne faux et forcée, je trouve. Le film donne l’impression que les techniciens, le responsable de la photographie, le responsable des couleurs, tout le monde s’est échiné à réussir à faire la scène culte, visuellement inoubliable comme celle du Joker à la fenêtre de la voiture de police dans The Dark Knight. Les films ne sont pas comparables, ce sont des films bien différents. Donc je ne les compare pas. Le problème est que, selon moi, Matt Reeves lui, joue au jeu des comparaisons avec ses prédécesseurs. Il veut tellement se démarquer et faire un Batman jamais vu qu’il oublie complètement de faire un film cohérent et multiplie les effets de style. J’ai plusieurs fois eu l’impression que, pendant que je regardais son film, il se regardait regarder son film. Les effets de style, j’aime ça, mais pour soutenir un propos.
L’histoire est assez convenue et les 50 dernières minutes sont un enchaînement de scènes de révélations qui cherche à nous amener à ce moment qui décroche la mâchoire, mais pas de bol, c’est en baillant. La rencontre entre Paul Dano (le Riddler) et Pattinson arrive BIEEEEEEEEEEEEN trop tard, genre au bout de 7 ans de film. Dano est probablement le meilleur acteur de ce film et son rôle est réduit à la scène de l’interrogatoire qui est obligatoire dans le cahier des charges. Et Pattinson ne soutient clairement pas la comparaison avec lui.
Et Pattinson justement. Je ne pense pas que ce soit un horrible Batman, son aspect torturé, jeune, débutant dans le rôle de justicier, pourquoi pas. Mais les problèmes sont nombreux selon moi.
Il parle en permanence calmement, se déplace lentement, tel un Michael Myers déguisé en Batman et pourtant, à chaque fois qu’il frappe un gars, ça devient un déchaînement de violence. S’il est jeune et autant rongé par la colère et l’esprit de vengeance, j’aurais voulu le voir fou, nerveux, survolté. Il joue le rôle comme un ado, preuve le « t’es pas mon père » lancé à Alfred (mention spéciale à l’absence de relation entre eux). Son look de emo kid, tel le chanteur de My Chemical Romance qui se tape un trip pour Halloween, lui donne un aspect adolescent. Pourquoi pas, mais alors pourquoi il devient lent et mou, tel un Batman pré-retraité dès qu’il enfile le costume ?
Et le costume ? Batman, c’est aussi son costume, son aspect qui crée la peur dans le cœur de la pègre de Gotham. Mais là, il est peu menaçant si on enlève le thème qui l’accompagne (pendant 2h 47, je pense, Giacchino a dû piquer le clavier à deux touches de David Guetta). Je me suis senti bien plus menacé par le réalisateur qui menaçait de se faire du mal pour m’obliger à adhérer à sa vision de Batman, en tentant de me l’enfoncer dans les yeux à coup de tatanes.
Le film dure 3h, mais le rythme est tellement lent, qu’il doit durer 1h 30 en vrai. Et malgré ce temps, les relations entre les personnages ne se développent jamais, Catwoman en est réduite à une fan boy du justicier qui ne fait que lui courir après. Ceci dit, heureusement qu’elle est là, elle lui sauve la vie à la fin et comme Marvelll, je n’ai pas pu m’empêcher de penser à la séparation entre Bryan et Toretto à la fin de F&F.
Allez, une petite dernière pour la route, je pourrais écrire encore pendant 6 mois, mais un truc m’a fait tilt pendant le visionnage. Au cours du film, Batman n’est pas un élément central, mais un moteur qui fait avancer le film. Il se fait démonter à chaque combat, il donne l’impression de n’être là que pour faire avancer les crimes du Riddler, sans jamais vraiment être au cœur du récit. C’est le meilleur détective du monde et il répond aux énigmes comme dans le film de 66, en envoyant la première saucisse qui lui passe par la tête.
Le climax reste quand même que coup de bol, le Riddler a choisi un outil bien mystérieux pour commettre son premier meurtre. Et coup de bol encore une fois, le flic, fils de poseur de moquette, était de garde ce soir-là. Donc, si le Riddler, après avoir échafaudé le plan le plus alambiqué, mais fonctionnel, que l’on ait rarement vu, mais que le garde était fils de boulanger, tout aurait pété et personne n’aurait trop su pourquoi. Du coup, Batman ne se serait pas pointé pour aider les gens au stade et donc, il n’aurait pas aidé les gens et donc il ne serait pas devenu un espoir et donc il serait retourné dans sa chambre jouer à la console.
Et justement, le fait qu’il soit inexpérimenté, un peu gauche, jeune et révolté ne nous indique pas, à l’instar d’un Spider-Man dernièrement, qu’il atteindra sa pleine maturité au cours d’un troisième film qui donnera à la trilogie un air de film choral, un tout ?
Il m’a semblé, au début du film, apercevoir, sur un immeuble, une enseigne qui donnait l’illusion de voir le logo de Robin. Batman dit clairement à Catwoman, au milieu du film, vers la 1000e minute, qu’il va avoir besoin d’aide. Peut-être que cette trilogie se concentrera sur la Bat-Family ?
Pourquoi je vais aller le voir The Batman, Coolson ?
Parce que le problème vient clairement de moi. Ce film fait bien trop l’unanimité pour que mon avis soit valable. Je me déteste de ne pas l’avoir aimé. J’ai vraiment l’impression d’être ce hipster qui n’aime pas les films parce qu’il est trop au-dessus de la masse pour ça. Mais ce serait plus simple bordel, et comme je vous l’ai déjà dit, j’adorerais l’adorer.
Je pense que la chronique de Marvelll est le Yin de ma chronique. Il est le verre à moitié plein, je suis le verre à moitié vide.
C’est mon ressenti, mais je vous encourage à aller le voir, vous faire votre avis et à l’aimer, autant que j’ai pu aimer ceux de Nolan. Peut-être que les suites donneront sa vraie saveur à ce Batman.
Wait and see, ma hype pour la suite est entre zéro et l’infini.
Bisous.
Ma note
1,5 chauves-souris sur 5