Vous préférez avoir des dents en bois ou un bras en mousse ? Vous préférez avoir des cheveux en persil ou une jambe en Patrick Duffy (vous avez la ref) ? Vous préférez un immonde nanar avec Stallone ou une comédie d’action culte avec Eddy Murphy ?
Je m’explique.
Fin 70, l’idée d’une comédie d’action sur un flic des quartiers chauds qui débarque dans les beaux quartiers pointe le bout de son nez. Le rôle est alors proposé à Sylvester Stallone, alors en pleine gloire. Il accepte à la condition de modifier 2 – 3 choses sur le scénario. Mais Sly n’étant pas homme à faire les choses à moitié, il modifie tellement la chose que le film devient un polar noir, les personnages changent de nom, le lieu de l’histoire se déplace, le compteur de morts s’envole. Bref, un nouveau film est né.
Et c’est ainsi que le film qui nous intéresse aujourd’hui a donné naissance, malgré lui, à l’un des pires film de la filmo de Sly, j’ai nommé le regrettable Cobra.
Alors, on prend sa veste de baseball, son arme et sa plaque.
Cette semaine, c’est Le Flic de Beverly Hills.
Vous avez vraiment le plus beau cul de tout le commissariat
Le Flic de Beverly Hills est un film américain sorti le 5 décembre 1984 aux Etats-Unis et le 27 mars 1985 au pays de Med Hondo.
Le film nous retrace l’histoire d’Axel Foley, flic un peu foufou de la police de Détroit. Après une course-poursuite et des remontrances typiques des années 80 de la part de son chef (vous savez genre « j’ai le chef de la police sur le dos, j’en ai marre de vos conneries, je veux ton arme et ta plaque »). Il rentre donc chez lui, bien décidé à prendre un peu de repos.
Mais à l’arrivée, il découvre son vieil ami Mikey qui tape dans son frigo. Ils décident alors de faire la tournée des grands-ducs, à savoir : une sortie dans un bar miteux en arnaquant des gars qui jouent au billard. En rentrant chez lui avec son ami, tous deux passablement éméchés, ils sont pris à partie par un homme de main qui assomme Axel et tue Mickey. Le monstre.
À son réveil, il décide d’aller enquêter sur la mort de son ami qui lui avait révélé avoir travaillé pour un certain Victor Metland. Il part donc pour Beverly Hills, ce qui raccorde le flic avec Beverly Hills, comme dans le titre. J’aime quand les choses sont à leurs places.
Est-il utile de présenter le grand Eddy Murphy qui campe ici le rôle du non moins culte Axel Foley ? Le gars a été élu 10e dans le classement des plus grands comiques américains. Il débute comme chauffeur de salle au Saturday Night Live (j’en parle une nouvelle fois, mais vraiment, si vous ne connaissez pas, foncez, l’humour est né là. Avec les Monty Python aussi, mais là n’est pas le sujet).
Je disais donc, il débute comme chauffeur de salle, mais il est tellement doué qu’il devient bien vite la star du show.
Alors forcément, le cinéma s’intéresse à lui. Il commence sa carrière dans l’excellent 48 Heures (1982) avec Nick Nolte, il enchaîne avec mon Eddy Murphy préféré Un fauteuil pour deux (1983), une vraie bonne comédie so 80. Il accusera le coup pendant les années 90, malgré le succès du 2022 non-compatible La Famille Foldingue (2000).
En 1997, le sympathique Metro sort aux Etats-Unis et au Québec sous ce nom-là. Mais les producteurs français, un chouia opportuniste, nommeront le film Le Flic de San Francisco, sans aucun lien avec la franchise qui nous intéresse aujourd’hui. Mais le sommet de sa carrière est bien derrière lui et bien qu’il n’ait jamais vraiment quitté l’affiche, excepté son rôle de l’âne dans Shrek, il ne dégomme plus le box-office depuis longtemps.
Son supposé Flic de Beverly Hills 4 est attendu depuis presque 30 ans, j’y crois peu, tant sur la faisabilité que sur la qualité.
PHILIPPE !
Le film est mis en scène par Martin Brest, un Breton probablement, qui fait partie de ce cercle fermé des gens de cinéma qui cumule à fois un Oscar, pour Le Temps d’un week-end (1992) et un razzie award pour Amours troubles (2003), une daube sans nom, plus connu pour avoir vu naître l’idylle entre JLo et Ben Affleck que pour ses qualités intrinsèques. Le film est tellement naze que Mr Brest n’a rien fait depuis… La honte probablement.
Mais bien sûr, que serait Le Flic de Beverly Hills sans sa musique, que tous les enfants des années 80 ne peuvent s’empêcher d’essayer de jouer dès qu’un piano ou un synthé se présente devant eux ? Harold Faltermeyer, dont j’ai déjà parlé sur ma chronique de Top Gun, s’est occupé de créer un thème incroyablement iconique, qui est associé autant à son personnage qu’Eddy Murphy.
Compositeur allemand, le gars, au-delà des 2-3 thèmes inoubliables qu’il s’est occupé de composer, s’est également occupé de la musique d’Astérix Chez Les Indiens (film franco-allemand), de Running Man, de Tango et Cash (notez-le celui-là) et qui revient à la composition pour le “par pitié le Covid laisse moi tranquille j’en peux plus d’attendre j’ai mes places depuis 3 ans Tom Cruise je t’aime” attendu Top Gun 2. La personne est éclectique.
Et comme j’aime bien les petites cases, cf un peu plus haut dans cette chronique, il a fait plein de musique avec Giorgio Moroder, qui aura lui fait le zouave avec Kenny Loggins pour Top Gun, la boucle est bouclé, j’ADORE ! Oh, et il a fait de la musique pour Amanda Lear aussi…
Alors, c’est valable ?
On est tous ici par nostalgie. On est tous ici parce qu’on aime bien cette époque d’un cinéma ô combien différent. et bien Le Flic de Beverly Hills est de ceux qui ont créé, défini, poli le style qu’ils représentent fièrement. Je dois le regarder en gros une fois tous les 2 mois, c’est un témoin de son époque.
Et puis, effectivement, Eddy Murphy est drôle, j’adore ce mec. Je ne saurais que vous conseiller, si ce n’est déjà fait, de jeter un œil à ses spectacles. C’est irrévérencieux et terriblement bien écrit. Tout fonctionne, encore aujourd’hui d’ailleurs. Le film arrive, du haut de ses presque 38 ans à ne jamais être ringard, c’est propre.
Mr Murphy, mes respects.
Bisous.