En tant qu’acteur, jouer dans un film ou une série de films qui marquent l’histoire du cinéma reste, je pense, un accomplissement. Voir son travail traverser le temps, définir ou renouveler un genre, comme une reconnaissance de son talent. Mais quand on arrive à le faire deux fois, c’est encore plus fort, ce qui démontre bien que le coup d’essai n’était pas un hasard. Mais le faire encore une fois, pétard, c’est du génie ! Et ils ne sont pas cinquante dans ce cas-là. Si certains ont réussi des exploits somme toute cocasses, peu peuvent se vanter d’en avoir été les vedettes. Alors, on prend son blaster, sa voiture volante et son imperméable du futur.
Cette semaine, c’est Blade Runner.
Des larmes dans la pluie
Blade Runner est film américain sorti le 25 juin 1982 aux États-Unis et le 15 septembre de la même année aux pays d’Evan Fournier et Nico Batum (cette chronique devrait sortir quelques heures après la finale des JO, je suis donc euphorique en l’écrivant, mais serais peut-être inconsolable lorsque vous la découvrirez).
Le film nous raconte l’histoire d’Indianhan Solo qui devient un policier du futur pour chasser des Réplicants, des robots renégats, sur une planète Terre quasi-déserte devenue un ghetto inhabitable (lol, c’est du cinéma, on y croit pas une seconde).
Deckard est incarné par Harrison Ford, inoubliable Han Solo des Star Wars, Docteur Henry Indiana Jones Junior du film éponyme, star depuis près de 50 ans, légende de son art, arrivé par hasard devant les projecteurs.
En effet, après un début de carrière ô combien poussif ou il lui sera parfois reproché un manque de charisme (oui, certaines personnes sont visionnaires……..), il décide de tout plaquer pour enfin subvenir aux besoins de sa famille.
Il va alors découvrir le métier de charpentier et commencer quelques menus travaux chez un jeune réalisateur qui lui confiera un petit rôle dans son nouveau film, American Graffiti. Il n’encaissera que 600 boules, même pas assez pour une PS5, mais se créera une relation pas inutile avec le réalisateur, un certain George Lucas, qui lui propose alors de donner la réplique pour les auditions de son nouveau film : Les Bronzés Font Du Ch’tis, un audacieux crossover entre deux grandes franchises de l’humour français. Ah non, pardon, je confonds avec un projet perso… Oubliez ça.
Il lui propose de donner la réplique pour les auditions de son nouveau film : STAR WARS ! Et comme l’histoire est belle, il lui propose le rôle de Yann Soleau (#VF). Et alors là mon con, c’est le début de la fiesta, pour lui et pour nous, tant il va enchaîner les films, marquer quasiment toutes les décennies. Une légende.
Un mot rapide pour parler de Roy Batty, incarné par Rutger Hauer, acteur sous-coté selon moi qui aura largement participé à créer le monologue des « Larmes dans la pluie », repris sur une quantité innombrable d’ouvrage de cinéma et considéré comme par Mark Rowlands, critique de cinéma comme : « peut-être le soliloque mortuaire le plus émouvant de l’histoire cinématographique ». Je vous le glisse à la fin de la chronique, il est effectivement incroyablement beau, surtout raconté par ce vrai monsieur de cinéma.
Moutons électriques ?
Mis en scène par Ridley Scott, le frère de son frère. Je vous ai déjà pas mal parlé de mon amour pour Tony, qui a fait Top Gun, donc il est immortel, je l’aime.
Mais Ridley, c’est le boss des frangins, considéré comme un génie, créateur d’Alien, Thelma et Louise, Gladiator, il a perdu de sa superbe dernièrement, avec sa tentative de maintenir la saga Alien sous assistance respiratoire (par contre, Prometheus, c’est excellent, voilà, c’est dit !), son Robin des Bois complètement foiré, son bien trop long et mal casté Kingdom Of Heaven. Il revient prochainement avec House Of Gucci avec Adam Driver, Lady Gaga, Jeremy Irons, Al Pacino et Jared Leto. Wait & see.
Et la musique mes aïeux, LA MUSIQUE !! Vangelis. C’est bien simple, si Blade Runner à inventé le style Cyberpunk, a complètement défini un max de codes de la SF, et beh Vangelis fait partie des précurseurs de la musique électronique. Il a commencé sa carrière dans les années 60, avant de cartonner en tant que clavier dans Aphrodite’s Child, avec Demis Roussos à la basse. Un groupe de rock prog grec incroyablement bon.
Écoutez The Four Horsemen, c’est bon comme du Pink Floyd.
En 1981, il compose le thème des Chariots de Feu (Ooooooooh que oui, vous la connaissez !), ce qui lui vaudra un Oscar. La B.O. de Blade Runner est ni plus ni moins qu’un chef d’œuvre. Je vous parlais plus haut du monologue des larmes dans la pluie (tears in rain). Mais le morceau Tears in Rain inclut ce dit monologue, et vu que plus + plus, ça fait plus, génie + génie, ça fait ça. C’est beau, rien de plus.
Alors, c’est valable ?
Peut être un peu compliqué à découvrir aujourd’hui, le film n’a rien perdu de ses qualités. La qualité de la mise en scène, la musique, la direction d’acteur, le scénario. Tout est incroyable dans ce film. Je pense (et j’espère) que la plus grande majorité d’entre nous a vu ce film.
Je parle souvent de classique, mais là, on est sur autre chose. Entre Harrison Ford, Ridley Scott et Vangelis, on a assisté là à une incroyable réunion de talent, où tout le monde a apporté sa pierre à l’édifice. Je pourrais parler pendant encore 1000 lignes de plus de Blade Runner, tant j’aime ce film, tant il y a à dire sur ce film.
PS : sa suite, mis en scène par Denis Villeneuve, un réalisateur dont on entendra parler longtemps selon moi, vaut également son pesant de cacahuètes. Il a même réussi à me faire tolérer Ryan Gosling, en lui donnant un rôle à sa mesure, à savoir un robot sans émotions et qui ne parle pas. Sur-mesure !
* Je tiens à préciser que je parle sur cette chronique du final cut, une des nombreuses versions disponibles.
J’ai vu tant de choses que vous, humains, ne pourriez pas croire. De grands navires en feu surgissant de l’épaule d’Orion. J’ai vu des rayons fabuleux, des rayons C, briller dans l’ombre de la porte de Tannhäuser. Tous ces moments se perdront dans l’oubli… comme… les larmes… dans la pluie. Il est temps de mourir.
Le Réplicant Roy Batty (Rutger Hauer)