Fiche
D’après le roman de Qu Bo |
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Titre | La Bataille de la Montagne du Tigre |
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Réalisateur | Tsui Hark |
Scénaristes | Jianxin Huang, Tsui Hark, Yang Li, Chi-An Lin, Wu Bing |
Acteurs | Zhang Hanyu, Tony Leung Ka Fai, Lin Gengxin, Yu Nan |
Titre original | Zhì qu weihu shan | Date de sortie | 17 / 06 / 2015 |
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Pays | Chine | Budget | – |
Genre | Action, Aventure, Guerre | Durée | 2h 22 |
En 1946, après la capitulation japonaise, la guerre civile fait rage en Chine. Des bandits sans foi ni loi en profitent pour occuper le nord-est du pays. Hawk est le plus puissant et le plus redouté de ces barbares. Avec ses hommes, il vit dans une forteresse imprenable, lourdement armée, au sommet de la Montagne du Tigre. L’Unité 203 de l’Armée de Libération traverse cette région lorsqu’elle tombe sur des hommes de Hawk en train de piller un village. Le Capitaine 203 décide alors de rester et de combattre le chef de ses criminels. Mais, cela n’est possible que si l’officier de reconnaissance Yang réussi à s’infiltrer d’abord dans le camp retranché de Hawk. Une bataille impitoyable, faite de force et de ruse, commence… |
Critique
L’affiche me branchait bien, mais finalement, l’actualité cinématographique a fait que je n’ai pas eu le temps de voir La Bataille de la Montagne du Tigre. Entre temps, j’ai lu des excellentes critiques. Du coup, je me suis calé une petite séance, hier soir. Erreur monumentale !
D’accord, ce n’est peut-être pas une erreur monumentale, parce que j’ai tout de même passé un bon moment. Mais commençons par le commencement. Ou alors, on peut commencer par la fin, mais tu risques de ne rien comprendre et moi, je risque de galérer sévèrement à rédiger une critique à l’envers donc si ça ne te dérange pas, on va faire simple. Donc pour commencer, un nom. Tsui Hark. Ne le connaissant pas personnellement, je ne dirais pas que c’est un con, mais il faut reconnaître qu’il ose tout. Pour La Bataille de la Montagne du Tigre, le réalisateur s’est attaché à mélanger classicisme et modernité et ça commence fort avec le premier gunfight du film qu’on croirait tout droit sorti de Wanted: Choisis ton destin alors que nous sommes au lendemain de la Seconde Guerre mondiale (en 1946, pour être précis). Pour imaginer le délire, c’est un peu comme Il faut sauver le soldat Ryan avec du slow-motion et du bullet time. Ce n’est pas forcément ce qu’il y a de plus original car Timur l’avait fait avec Abraham Lincoln : Chasseur de Vampires.
Quand Matrix rencontre Les Sept Samouraïs
Par contre, c’est moche. C’est très, très moche. Évidemment, un tel film ne peut rivaliser avec le plus cheap des blockbusters hollywoodiens en terme de qualité des effets spéciaux. Mais dans les fameuses critiques que j’ai lues, les auteurs disaient que c’était compensé par une réalisation ingénieuse… Euh… Je l’ai cherché, hein. Mais je ne l’ai pas trouvé… On dirait des cinématiques de jeux vidéo… du début des années 2000. Bref, plus d’une décennie de retard. En plus, le contrecoup, c’est un détachement émotionnel instantané. Personnellement, je me suis vite mis en mode « nanar » et là, c’est devenu tout de suite plus sympa, surtout que ça va encore plus loin par la suite.
On a un combat contre un tigre à mourir de rire où naturellement, j’ai eu une petite pensée pour le tigre d’Ang Lee (L’Odyssée de Pi). On a un panel de méchants hauts en couleur. Ils semblent être sortis tout droit d’un manga. Le meilleur, ça reste le big boss, le fameux Hawk. Lui, c’est la fusion entre la Sorcière de Blanche-Neige et les Sept Nains et Heihachi de Tekken. J’ai failli péter de rire en le découvrant pour la première fois. Même OSS 117 n’avait pas réussi à livrer un méchant aussi pittoresque. La bande qui l’accompagne n’a rien à lui envier. Mention spéciale au bandit qui ne cesse de faire son regard qui tue.
La Bataille de la Montagne du Cliché
La question que je me suis sans cesse posé, c’est : « Est-ce que c’est volontaire ? ». Souvent, je me suis dit que ce n’était pas possible autrement. Les méchants sont tous moches avec des dents pourries et les gentils sont des beaux gosses avec des dents parfaites comme en témoigne le sourire ultra bright de capitaine 203. Il y a même un gamin « what’s the fuckien » ressemblant à celui de Mad Max 2. Le film va même jusqu’à recycler Les Sept Samouraïs dans un délire n’ayant rien à envier à 300 où une vingtaine de soldats arrivent à repousser 300 (tiens, tiens) brigands sans trop de soucis. Son héros (Yang) semble être un digne successeur des personnages cultes d’Harrison Ford. C’est même le personnage le plus cool du film. On va jusqu’à avoir droit à des séquences de ski.
D’un autre côté, l’histoire de fond semble plutôt sérieuse et embrasse des thèmes difficiles, pas vraiment propices à un tel traitement, encore moins dans un contexte historique. Il faut savoir que le livre adapte le roman d’un beau cul, euh, pardon, de Qu Bo qu’il a écrit d’après sa propre expérience de soldat dans les années 40. Ce roman a été adapté en opéra (référencé dans le film) et en film. En plus de ça, le film a été tourné dans un environnement qui semble être difficile si je me fie au givre qui se formait sur les barbes et sourcils des acteurs. M’enfin bref, j’ai très vite abandonné cette piste, sinon, je démontais le film.
Aussi, ne partez pas trop vite. Il y a une fin alternative durant le générique de fin avec une séquence digne du Tintin de Spielberg, la qualité des effets spéciaux en moins (je l’aurais suffisamment dit). Pour l’anecdote, à l’origine, cette fin aurait dû s’inscrire dans le montage officiel, mais elle était si loufoque qu’elle a été ajoutée à part.
Par Christophe Menat, le , en direct depuis la Montagne du Tigre.
Conclusion
Attention. Préparez-vous à un gros nanar avant de regarder La Bataille de la Montagne du Tigre, autrement, vous allez pester devant une montagne de clichés et des effets spéciaux d’un autre temps. Si vous y arrivez, vous allez bien vous marrer. En tout cas, personnellement, ça a été le cas, malgré des longueurs (le film durant quand même deux heures vingt). Il n’empêche que je suis vraiment surpris qu’il sorte au cinéma, mais, d’un autre côté, vu le nombre de salles… En tout cas, un Tsui Hark, ça ose tout. C’est même à ça qu’on le reconnaît.
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5/10 |