Fiche
Titre |
Derek
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Créateurs | Ricky Gervais |
Acteurs principaux | Ricky Gervais, Kerry Godliman, David Earl |
Titre original | – | Saisons | 2 + épisode spécial |
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Pays | Royaume-Uni | Nombre d’épisodes | 14 |
Genre | Comédie, Drame | Format | 24 mn |
Diffusion d’origine | 12 / 04 / 2012 | Chaîne | Channel 4, Netflix |
Ricky Gervais est Derek Noakes, l’employé loyal d’une maison de retraite qui voit ce qu’il y a de meilleur en chacun. Son approche généreuse l’aide dans ses rapports avec ses collègues décalés, ses amis excentriques et les résidents âgés qui dépendent de lui. |
Critique
À l’occasion de la sortie sur Netflix de l’épisode spécial de Derek clôturant la série, j’en profite pour rédiger une critique sur l’une des séries les plus rafraichissantes de ces dernières années.
Du fait de mes longues années devant la télévision, j’ai de plus en plus de mal à être surpris par les différents programmes. Il y a bien sûr quelques exceptions et Derek en fait partie. Troisième série de son créateur, Ricky Gervais, après The Office (ayant eu les honneurs d’un fabuleux remake avec Steve Carell) et Extras, Derek conserve le même style : le mockumentaire.
C’est quoi, un mockumentaire ?
Fastoche de définir un mockumentaire, c’est une fiction qui se fait passer pour un documentaire. Ah ouais, comme The Office, quoi. Exactement. L’avantage du mockumentaire, c’est qu’il floute la frontière entre la réalité et la fiction. Du coup, il est beaucoup plus facile de rire ou d’être ému (la réalité nous touche plus que les aventures d’un androgyne en collants qui combat le même méchant depuis 45 épisodes) et surtout ça produit des passages hilarants par le malaise qu’ils amènent. Pour illustrer ce propos, prenons l’exemple de The Office. Le héros Michael Scott (Steve Carell) est un personnage de sitcom coincé dans le monde réel et les personnages qui l’entourent ont exactement les mêmes réactions que toi et moi. Comment donc ne pas avoir les sourcils en accent circonflexe si un collègue se comportait comme Barney ?
Après le huitième jour
Pour revenir à Derek (on est là pour ça, après tout), la série de Gervais nous raconte le quotidien d’une maison de retraite où est employé un certain Derek Noakes. La particularité de ce dernier, c’est son retard mental. Oui, je vois ce que tu vas dire. Une série sur un attardé (ouais, le terme n’est pas politiquement correct, mais je dis ce que tu penses, alors ne me baratine pas, s’il te plaît), ce n’est pas ce qui va me passionner. Et en plus, ça se passe dans une maison de retraite, bonjour l’action (une petite course-poursuite à la OSS 117 ?). Allez, t’es gentil, Marvelll. Tu me laisses me retourner sur The Walking Dead et Game of Thrones… Non, non, fais-moi confiance. Malgré ses formes peu aguichantes. Derek est un petit bijou d’humour capable d’émouvoir aux larmes. Je ne dis pas ça pour te vendre le truc, mais vraiment parce que j’ai chialé sur plusieurs épisodes.
Derek, le Quasimodo du monde moderne
L’atout de la série, c’est son personnage principal. Certes, il n’est pas intelligent (il est largement en dessous de la moyenne nationale), mais il compense par son extrême gentillesse. C’est quasiment un super-pouvoir, sa gentillesse. Son interprète Ricky Gervais fait des merveilles dans le rôle. À première vue, j’étais gêné de le voir jouer à l’abruti. C’est un peu comme ce pote un peu gênant qui s’amuse à faire le gogol dans la rue : jambe figée, bras cassé en deux, dos courbé, mâchoire disloquée et prononciation saccadée. Mais au final, on finit rapidement par comprendre que Ricky Gervais ne veut pas se moquer des handicapés, mais au contraire, nous apprendre à dépasser les apparences (aucun sex-symbol dans sa série, que des individus « normaux ») et il réussit merveilleusement bien avec Derek.
Dans l’entourage de Derek Noakes, on compte beaucoup de figures attachantes. Difficile de tous les énumérer sans faire deux ou trois paragraphes, donc je n’en retiendrai qu’un : Kev. Gros boulet au départ, il finit par se montrer de plus en plus profond à chaque épisode qui passe avant d’avoir droit à son moment de gloire dans l’épisode spécial. Il permet surtout à Ricky Gervais de pouvoir faire dans l’humour grivois. Mon dieu, son mime du « je récure la cuvette des toilettes tout en faisant une branlette » (et en plus, ça rime). C’est juste du grand art. Sexuel, mais du grand art quand même.
Par Christophe Menat, le .
Conclusion
Certaines séries font plus de bien que d’autres. Derek en fait partie. Mockumentaire atypique, il réussit à faire le grand écart entre les rires et les larmes tout en nous faisant découvrir les bienfaits de la gentillesse (certains devraient être forcés à regarder Derek à la Orange Mécanique). Il va me manquer ce con !
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8/10 |