Critique : Annabelle

Une poupée mort-née

Fiche

Spin off de Conjuring : Les dossiers Warren
Titre Annabelle
Réalisateur John R. Leonetti
Scénariste Gary Dauberman
Acteurs Annabelle Wallis, Ward Horton, Tony Amendola, Alfre Woodard
Titre original Date de sortie 08 / 10 / 2014
Pays États-Unis Budget 5 000 000 $
Genre Épouvante, Horreur Durée 1h 38

John Form est certain d’avoir déniché le cadeau de ses rêves pour sa femme Mia, qui attend un enfant. Il s’agit d’une poupée ancienne, très rare, habillée dans une robe de mariée d’un blanc immaculé. Mais Mia, d’abord ravie par son cadeau, va vite déchanter.

Photo du film Annabelle avec Tony Amendola
Cet homme est obligé d’aller à l’hôtel pour faire ce qu’il a à faire avec Annabelle. Non, n’insiste pas, je n’en dirais pas plus.

Critique

Personne n’a oublié cette poupée aux yeux de braise dans Conjuring. Du coup, trop contents de bénéficier d’une poupée tueuse au charisme prononcé (et qui n’est pas la fiancée de Chucky), les studios Warner Bros. se sont dépêchés de pondre un spin off. James Wan, indisponible ? Pas grave, on file les rênes à son directeur de la photographie, John R. Leonetti même s’il n’a tourné que des daubes (L’effet papillon 2, Mortal Kombat: Annihilation). Pour le scénario, un homme au nom de race de chien, Gary Dauberman. Pas de soucis non plus s’il n’a signé que des daubes (Les monstres des marais, Bloodmonkey, L’antre de l’araignée, rien qu’aux titres). Bref, ça semblait mal parti.

Évidemment, ça ne dépasse même pas la ligne de départ. L’ensemble s’empale sur la corde de départ et meurt dans d’atroces souffrances. Oui, Annabelle est une daube. Non, cette grosse daube ne vaut pas l’effort d’un visionnage, même d’un œil. Tant pis si l’homme chien daubé (le scénariste, quoi) a eu la flippe de sa vie sur le tournage en découvrant au réveil un symbole maudit (le fameux A qui apparaît dans le film) sur son plafond. Dommage que personne ne lui ai dit que c’était une blague… Bande d’enfoirés.

Annabelle, ou comment tuer une franchise en un seul épisode

Annabelle est un spin off de Conjuring se déroulant un an avant la première rencontre entre les Warren et Annabelle. On est dans les années 70 et on découvre un jeune couple dont la femme est enceinte jusqu’aux dents. Et c’est déjà une catastrophe. Les deux acteurs sont dénués de tout intérêt. Ils n’ont aucun charisme, c’est pratiquement pire qu’un candidat de la téléréalité. Chacune de leurs répliques est une douleur à vivre. La femme ne cesse de geindre. Le mari est aussi captivant que le 38 314ème tour de bocal du poisson rouge de ma nièce. Sans surprise, Annabelle devient un supplice.

Les moments horrifiques sont très rares. On peut compter sur quelques jump scares disséminés à droite et à gauche. Personnellement, ils ne m’ont rien fait tant j’étais occupé à ne pas sombrer dans le sommeil ou à essayer de repérer le rat qui trainait dans ma salle de cinéma. Je ne retiendrais qu’une seule séquence. Celle du sous-sol où on peut observer le démon ayant pris possession d’Annabelle. Belle séquence de flippe avec l’ascenseur qui refuse de monter : le légume qui sert d’héroïne appuie sur le bouton, les portes se ferment puis se réouvrent quelques secondes après, laissant entrevoir une pièce sombre où trône un démon à son extrémité et on recommence plusieurs fois. Bonjour, l’angoisse, il y a quelqu’un qui veut te buter et ce p*$# d’ascenseur refuse de partir.

Le plus décevant, c’est probablement que la mythologie du collègue de Chucky soit si peu exploitée. En gros, en deux minutes chrono, c’est fait. On apprend qu’un démon contrôle la poupée, que le mal, c’est mal, et basta. On ne sait pas qui est le démon. On en a juste un aperçu durant la séquence au sous-sol et sur d’autres scènes, mais très brièvement. Le problème, c’est que le scénario préfère s’attarder sur le couple. Bon, j’avoue que leur bébé est très mignon et plutôt bon acteur (on a vraiment l’impression que les acteurs sont ses parents), mais mon dieu, que c’est inintéressant. Dans le style « maman qui perd petit à petit pied », il vaut mieux se tourner vers l’efficace Mister Babadook.

Par Christophe Menat, le .

Photo du film Annabelle avec Annabelle Wallis
La poussette de Rosemary débarque en guest star dans Annabelle.

Conclusion

Une daube. Même si on est fan de Conjuring, il n’y a rien à voir dans Annabelle. Surfant sur l’aura de la poupée désormais mythique, on nous livre un produit qui n’aurait pas dû sortir ailleurs que sur TNT à 1 heure du matin ou en DVD à cinq euros. Non, même à cinq euros, c’est trop cher.

+

  • Le nom du scénariste, parfait mélange entre doberman et daube. Je mets ça parce qu’il faut bien mettre quelque chose.

  • Personnages principaux inintéressants et mal joués
  • Jump scares prévisibles
  • Mythologie Annabelle inexploitée
3/10
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