Fiche
Titre | R |
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Réalisateurs | Tobias Lindholm, Michael Noer |
Scénaristes | Tobias Lindholm, Michael Noer |
Acteurs | Pilou Asbæk, Dulfi Al-Jabouri |
Titre original | – | Date de sortie | 15 janvier 2014 |
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Pays | Danemark | Budget | 4 755 000 DKK |
Genre | Drame | Durée | 1h 39 |
Rune est un jeune criminel qui vient d’arriver en prison. Il découvre ce nouveau monde régi par les codes et les missions à exécuter. Réduit à néant, il n’est désormais qu’un numéro, que la lettre R. Dans sa quête de survie, il rencontre Rachid, un jeune musulman, avec lequel il met en place un trafic qui lui permet d’être désormais respecté. Mais leur réussite suscite la convoitise d’autres détenus, qui ne tarderont pas à leur faire savoir. |
Critique
On ne présente plus le danois Tobias Lindholm, scénariste sur la série populaire Borgen et surtout le poignant La Chasse (récit d’une plongée en enfer suite à une fausse dénonciation de pédophilie). L’année dernière, il s’était illustré à la réalisation avec Hijacking (sorte de Capitaine Phillips avant l’heure). La particularité du film du jour, c’est qu’il a été réalisé avant Hijacking (2012) soit en 2010. Il est probablement sorti au cinéma pour surfer sur la hype Lindholm, mais je ne vais pas cracher dessus vu le talent du bonhomme.
On retrouve Pilou Asbæk en premier rôle, lui qui l’était déjà (ou plutôt qui allait l’être, foutu syndrome « Retour vers le futur ») dans Hijacking. Avec R, Lindholm nous invite à plonger dans l’univers carcéral pour une expérience saisissante. En sortant du film, j’ai vraiment eu l’impression d’avoir passé quelques semaines en prison. Pour l’anecdote, la genèse du projet est due à un ami du réalisateur qui a partagé son expérience carcérale.
Vivez l’expérience carcérale pendant une heure et demie.
Le réalisme de R fait froid au dos. Les malabars qui partagent le quotidien de Rune (Pilou Asbæk) sont plus du genre à nous calmer direct plutôt qu’à nous faire sourire comme ceux de Prison Break. J’ai été fasciné par l’abondance de leurs tatouages et surtout par leur chef, une montagne de muscle obligée de baisser la tête pour pouvoir franchir les portes. Le héros n’est pas un super-héros, il subit et tente tout pour pouvoir survivre. Ce n’est pas le genre à casser la gueule à tous les prisonniers et à se proclamer roi de la colline. Au contraire, il se fait victimiser. Ça change des films du genre comme le récent Evasion.
Toutefois, j’ai été moins marqué par R que par Hijacking. D’un, parce que ce dernier est mieux maîtrisé (normal, R était la première expérience de Tobias Lindholm en tant que réalisateur) notamment au niveau du rythme (R dure un peu moins d’une heure quarante et paraît en durer vingt de plus parce qu’il ne se passe pas grand-chose au bout du compte). De deux, parce que le sujet d’Hijacking était une véritable découverte tandis que R sonne comme une impression de déjà-vu avec l’immense série Prison Break (non, je déconne) Oz (en plus, il a une lettre de plus donc c’est forcément mieux 😛 ).
R est le digne héritier d’Oz.
Il n’empêche qu’il s’agît d’un des meilleurs films de prison existant et probablement, le seul à dépeindre avec autant de réalisme l’univers carcéral. Ça change des films hollywoodiens où le héros trouve un bon pote et où les gardiens sont des masochistes passionnés. Le twist de R est une pure merveille de ce côté en tordant le cou à ce cliché.
Le tout se finit sur un plan mémorable permettant de prendre du recul et de se rendre compte que si de l’extérieur, les prisons ont l’air tranquilles (presque comme un hôtel), la réalité est tout autre.
Conclusion
Probablement, le film de prison le plus immersif de tous les temps. Durant une heure quarante, on a l’impression d’avoir été bouclé. C’est donc avec joie qu’on en sort. En tout cas, la prison, ça devient tout de suite moins fun que sur Prison Break. |
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+ | – Soyez emprisonné – Un réalisme glaçant – Des personnages ne faisant pas acteurs |
– | – Il ne se passe pas grand chose donnant ainsi l’impression que ça dure plus longtemps |
7/10 |